« Florida » est une bande dessinée qui peut à la fois faire peur par son impressionnant volume (256 pages) et attirer par la poésie se dégageant de la couverture. Une fois ouverte, il est très difficile de la lâcher. En effet, Jean Dytar nous emmène avec cet ouvrage dans le Londres de la fin du XVIe siècle. Nous suivons à travers le regard d’Eléonore, l’histoire de la conquête de la Floride par la France et plus particulièrement le destin de Jacques Le Moynes, son mari. Ce dernier a fait partie, alors qu’il était un jeune cartographe, d’une expédition en Floride qui fut un véritable échec. Traumatisé par son expérience, il lui faudra du temps avant de confier son histoire à sa femme et aux lecteurs….
Jean Dytar signe ici son troisième ouvrage historique et nous apprend que l’Histoire n’est pas toujours celle que l’on croit… Lorsque que nous avons rencontré cet auteur complet avec Roxane, nous avons pu l’interroger sur son choix de concentrer l’histoire sur le point de vue d’Eléonore. Il nous expliqua que cela était né de son envie de créer un personnage féminin fort et du mystère qui entourait l’épouse de Jacques Le Moynes, dont on ne savait que très peu de choses.
Jean nous parla également de son dessin, qui exploite deux atmosphères différentes : l’une pour les souvenirs, l’autre pour le présent. Un autre point à noter est qu’il a structuré ses pages autour d’un réseau de lignes que l’on retrouve dans les cartes marines. Associé au dessin vaporeux des souvenirs, ces lignes créent une cartographie mentale des personnages, inspirée du travail de Pascal Rabaté dans « Ibicus ».Alors que l’on pourrait s’attendre à un nouveau récit historique se déroulant pendant la Renaissance, l’auteur nous surprend en nous informant de la sortie de son prochain album, qui se trouve être une bande dessinée jeunesse et se déroulant dans le monde contemporain ! Mais comme l’action se passe au Louvre, une dimension historique restera néanmoins présente… On ne se change jamais totalement !
Cette rencontre fut très plaisante et le temps que Jean a pris pour nous faire nos dédicaces nous a permis à Roxane et moi de poursuivre plus longuement notre discussion et de poser encore quelques questions. Une discussion très enrichissante, indiscutablement ! Merci !