La couleur fait pour moi partie intégrante du dessin. Je ne peux pas imaginer le trait et la couleur séparés l’un de l’autre. Et pourtant, le monde de la dessinée découpe le dessin en plusieurs métiers, le scénariste, le dessinateur, le lettreur, l’encreur et le coloriste…
C’est sur ce dernier métier que nous allons nous attarder. Dans les dernières nouveautés de la maison d’édition Soleil, Il y a Sangre, une nouvelle série de planet-fantasy d’Arleston, le créateur de Lanfeust de Troy. Cette fois-ci, il est accompagné d’Adrien Floch au dessin et Claude Guth à la couleur !Et c’est justement Claude Guth que j’ai pu interviewer. Saviez vous que les deux noms présents sur la couverture sont ceux du scénariste et du dessinateur, et que celui du coloriste n’a jamais cette chance. Toutefois cela ne gène pas Claude Guth. Il se considère comme l’auteur des couleurs. Le coloriste est un métier de l’ombre. Ironiquement son rôle est de mettre en lumière l’action au sein des cases, donner une ambiance et fluidifier l’histoire.Rien ne destinait Claude Guth à la bande dessinée. C’est dans les assurances qu’il a commencé pour ensuite aller dans le graphisme et la communication. Au final, il reprit des études d’art après avoir découvert le mondes des couleurs en colorisant des bédés pour un magasine de sa région natale : l’Alsace.
A l’école des arts déco de Strasbourg, il apprit le métier d’illustrateur, la narration par l’image. Au terme de trois années d’études, il pu commencer à travailler sur des projets de bande dessinée de plus en plus intéressants en tant qu’illustrateur et de coloriste. Ces projets l’ont mené par la suite sur Lanfeust et Troll de Troy. Économiquement, ce fut une occasion en or mais aussi l’occasion de rencontrer Arleston et Adrien Floch. Il travailla par la suite à de nombreuses reprises avec eux sur divers projets jusqu’à Sangre. L’entente entre le dessinateur et le coloriste semble essentiel. En effet, le dessinateur doit accepter de déléguer la couleur de son dessin à une autre personne. Une entente qui se passe donc très bien entre Adrien Floch et Claude Guth qui n’en sont plus à leur première collaboration.Malheureusement, les coloristes sont très peu représentés et mis en avant dans le monde de la bande dessinée au grand regret de Claude Guth. Son souhait serait de voir un prix au festival d’Angoulême pour les coloristes et donner ainsi une visibilité à sa profession au niveau national et international… Quand sera-t-il entendu et suivi ?