Nous sommes à Paris en 1858 quand commence cet album Métamorphoses 1858, le premier album de Sylvain Ferret (dessinateur) et Alexie Durand (scénariste). Nous sommes dans un appartement et un jeune garçon vient à la rencontre de Stanislas Andrzej… Il faut dire que le garçon est à la recherche de sa sœur, disparue dans l’indifférence policière, tandis que Stanislas est, entre autres, détective amateur… J’ai oublié de préciser, qu’il y a aussi Joseph, un colocataire médecin… Pour un peu, on se croirait presque dans un Sherlock Holmes… Enfin, pas tout à fait…Sylvain Ferret est un jeune auteur qui avec ce scénario familial – Alexie Durand est bien de sa famille – trouve une histoire à la hauteur de son jeune talent. Le dessin est très bon et la narration graphique juste et efficace. On s’y croirait bien dans ce Paris de 1858. On sent à travers les dessins les odeurs, on entend les bruits, on ressent la chaleur, l’humidité, les transpirations, les mouvements… Du coup on vit cette enquête par l’intérieur sans tomber dans des discours inutiles et qui ralentissent trop souvent les bédés policières… D’ailleurs est-ce bien une bande dessinée policière ?Bon, certes, il y a bien la recherche d’une jeune femme, couturière et sœur de ce garçon bien sympathique qui est venu embaucher Stanislas avec ses quelques pièces… D’ailleurs, très vite, on va s’apercevoir que ce n’est pas une mais trois jeunes femmes qui ont disparu… Mais cette histoire n’est peut-être pas que du polar… Allez savoir !Alors, oui, chez ces deux auteurs, jeunes auteurs en bande dessinée, il y a un peu de Conan Doyle, mais aussi un peu de Mary Shelley et leur album porte une petite dose de Jack l’éventreur avec une ambiance digne des bas quartier de Londres même si on est bien à Paris… Enfin, on peut aussi évoquer les enquêtes d’Harry Dickson par la petite pincée de fantastique qui traine ici ou là…
Autant vous le dire sans précaution d’usage, j’ai adoré cette bande dessinée et j’ai été très content de rencontrer Sylvain Ferret, le dessinateur, durant ce festival d’Angoulême 2019. En plus c’est l’un des rares auteurs qui me fait lever la tête pour le saluer car il est nettement plus grand que moi…
L’entretien fut des plus sympathiques et j’avoue que j’espère à l’occasion du prochain album – le plus vite possible car le suspense est intenable – rencontrer aussi Alexie Durand la scénariste. Une très belle surprise de ce début d’année 2019 en bédé…