Comme pour la bande dessinée, il est bien difficile de classer et comparer des expositions qui n’ont rien à voir entre elles. Entre l’exposition consacrée au travail de vulgarisation-bédé de Marion Montaigne à Angoulême et celle consacrée à l’œuvre entière de Miro, il n’y a bien sûr rien de commun, si ce n’est que ce sont bien deux expositions qui m’ont marqué cette année 2018…Tout avait donc bien commencé en janvier à Angoulême et en compagnie de Marion Montaigne, une autrice bédé pas tout à fait sur le modèle habituel. Oui, cette femme est un peu scientifique, un peu journaliste, une vulgarisatrice, un peu dessinatrice et, surtout, une bonne autrice de bande dessinée que j’apprécie beaucoup !L’exposition a surtout permis de montrer que l’on pouvait faire rire en se basant sur du sérieux, du solide, du scientifique. Que ce soit du caca des animaux à la conquête de l’Espace, tous les sujets peuvent ainsi être abordés par Marion Montaigne, y compris sexe, mort et pouvoir… La voir jouer au guide dans son exposition, passant alternativement de professeur à dessinatrice en passant par humoriste, fut un véritable bonheur. Oui, la bande dessinée peut accompagner les apprentissages, oui, la bande dessinée est un art narratif complet et riche qui peut être scientifique et sérieuse tout en faisant rire… Bravo Marion Montaigne !Et pourquoi associer dans le souvenir, Marion Montaigne et Miro ? Tout simplement parce que l’exposition est un lieu particulier qui autour d’un thème ou d’un artiste, d’une œuvre ou d’une vie entière de création, provoque de l’émotion, du questionnement, de l’intérêt pour un visiteur. Or, si Marion Montaigne a bien suscité de l’émotion, Miro à travers cette magnifique rétrospective du Grand Palais m’a, lui aussi, profondément touché.En fait, comme beaucoup, je connaissais Miro de façon superficielle. J’avais quelques tableaux en tête, une ou deux statues… J’ignorais la profondeur de cet artiste, la façon dont il avait traversé le vingtième siècle, ses liens avec les autres artistes, l’impact des évènements politiques sur son travail… Bref, ce fut une découverte totale et un choc devant quelques toiles époustouflantes…Ces deux expositions ne sont que les deux extrêmes de l’année et j’aurais pu aussi parler de celle consacrée à Peyo à Paris qui permettait de découvrir Peyo à travers des planches mais aussi un excellent film d’interview sans oublier l’exposition des travaux de Benjamin Lacombe qui eu un succès presque inattendu car un jeune auteur d’illustrations qui voit le public accourir ainsi ce n’est pas si courant…Dans quelques semaines, les premières expositions d’Angoulême ouvriront leurs portes et ce sera reparti pour une nouvelle année d’exposition ! Bonne année à tous !