Aujourd’hui, la collection Aire libre fête ses 30 ans d’existence et Jean Van Hamme avouait un jour :
« Aire libre est née d’une idée toute simple ».
Certes, on peut le croire mais je vous avoue que lorsque la collection est née, quand j’ai lu le premier album de cette collection, probablement Voyage en Italie de Bernard Cosey, je ne me souviens pas avoir pensé que cette collection existerait trente ans plus tard. Mieux, qu’elle aurait engendré autant de bonheur chez moi en tant que lecteur !Il faut dire que certains titres de cette collection sont inscrits à tout jamais dans ma mémoire et si j’en cite quelques-uns ce n’est pas pour faire plaisir aux auteurs ou me fâcher avec ceux qui ne le seront pas, c’est juste pour vous montrer, vous démontrer, que si chacun de nous devait en citer 5 et seulement 5, les résultats seraient si différents que l’on finirait par avoir le catalogue entier d’Aire libre…Alors, jouons le jeu. Mes cinq préférés pourraient être – du moins aujourd’hui – les albums suivants : Dali de Baudoin, Le photographe de Guibert, Lefèvre et Lemercier, Lune de guerre de Van Hamme et Hermann, Quelques mois à l’Amélie de Jean-C Denis, SOS bonheur de Van Hamme et Griffo… et j’ai déjà mangé mon quota !!! Quelle tristesse quand je pense à tous les autres que j’ai dévorés avec plaisir !!! Disons pour être parfaitement honnête que je n’ai pas pris en compte dans mon choix les deux derniers car je n’ai pas encore de recul même si la lecture fut jubilatoire… Je parle ici des deux merveilles que sont Cinq branches de coton noir de Steve Cuzor et Yves Sente et Jolies ténèbres de Fabien Vehlmann et Kerascouët…
Ce qui me fascine dans cette collection c’est de voir que s’y rencontrent des auteurs très différents, des thèmes opposés, des genres graphiques les plus divers, des narrations classiques et très modernes pour ne pas dire futuristes… Bref, c’est presque une vitrine représentative de la bande dessinée contemporaine…Il a donc fallu beaucoup de travail d’attention, d’écoute, de lecture, pour arriver à faire vivre une telle collection d’année en année, sans jamais aller trop vite ni s’endormir sur le côté de la route… J’ai été très heureux de voir cette collection mise à l’honneur durant le festival d’Angoulême avec une exposition pour Cinq branches de coton noir et une pour Jolies ténèbres. Si on complète cela par l’exposition sur Cosey dont de nombreuses illustrations provenaient de ses albums dans cette collection – Le voyage en Italie, Orchidea, Joyeux Noël, May, Zeke raconte des histoires ou Le Bouddha d’Azur – on voit bien l’empreinte qu’est en train de laisser cette collection, ce label, dans l’histoire de la bande dessinée…Je ne peux pas vous livrer tous les titres, tous les auteurs de la collection, mais il serait juste et honnête que je cite en dernier un Lorrain que j’aime particulièrement et je connais bien, Baru. Avec son livre L’enragé, lui-aussi, il est dans cette collection… D’ailleurs, il serait intéressant de compter combien de Grand Prix de la BD d’Angoulême sont dans ce catalogue… Hervé Baru c’était en 2010…Enfin, puisque je parle de catalogue, il est bon de savoir que le catalogue édité à l’occasion de cet anniversaire est un petit bijou que tous les amateurs de bande dessinée devraient avoir dans leur bibliothèque… En tous cas, moi, c’est fait !Je ne peux donc que vous souhaiter de magnifiques lectures à venir parmi ces auteurs et je vous dis à très bientôt !