L’Islande, terre de feu et de glace, connue pour ces paysages somptueux, sa faune et sa flore sauvage… En ce début de matinée, Jérémie Moreau, auteur de « La saga de Grimr » nous entraine dans un voyage bien particulier. Une terre rebelle sur laquelle quelques courageux ont décidé de vivre malgré les aléas du climat et les éruptions volcaniques. Alors préparez vous et plongeons ensemble dans cette remarquable saga qui a beaucoup fait parler d’elle. En effet, samedi soir, au théâtre d’Angoulême, Jérémie s’est vu remettre le Fauve du meilleur album de l’année !A l’origine, l’auteur avait dans l’idée de faire vivre à son personnage un acte héroïque au contact d’un volcan. Il se trouve que l’Islande a de bons antécédents en matière volcanique. Faisons un petit retour en arrière rapide pour être sûrs que tout le monde soit bien au courant. En 1783, un volcan a dévasté le pays laissant derrière lui plus de 115 cratères sur une distance de 22 kilomètres. Je vous laisse imaginer l’étendue des dégâts. Voilà donc un contexte spatial et historique idéal pour commencer un bon scénario.Grimr… En voilà un drôle de nom. C’est en fait une onomatopée qui, selon l’auteur, « gronde comme les volcans ». Grimr aurait sans doute connu une tout autre destinée si son curieux créateur n’avait pas fait tout un travail de recherche minutieux sur ce pays. Après un voyage là bas et de nombreuses lectures, il découvre que les habitants vouent un véritable culte généalogique. En Islande, le nom est très important, les habitants dépendent entièrement de la réputation de leur famille. Afin de devenir un bon paria, Grimr est donc devenu orphelin.Grimr incarne l’Islande, il ne forme qu’un avec elle, avec sa nature, ses roches. Il évolue au sein d’une population superstitieuse qui le rejettera quoi qu’il fasse. Son histoire c’est celle d’une quête d’identité, d’un homme qui cherche sa place dans le monde. Elle pose la question de qui agit vraiment dans ce monde, à partir de quel moment devient-on un héro, qu’est ce qui nous rend vivant…
Pour alimenter le tout, Moreau nous offre des dessins et un décor somptueux. Pour les personnages il s’est inspiré de personnes réelles. Pour Grimr un ami d’enfance, pour [JULN] il est parti de Charlotte Gainsbourg. Il a besoin de travailler de cette manière pour ne pas tomber dans des clichés et des visages qui se ressemblent.
Une bande dessinée qui mérite son titre et nous fait voyager, à la fois à travers ce somptueux pays mais aussi à travers soi. »