Une dernière interview pour aujourd’hui, ce vendredi de festival, avec Benjamin Lacombe, l’illustrateur de Marie-Antoinette Carnet secret d’une reine, Alice aux pays des merveilles et plus récemment Carmen. Benjamin était très énergique (plus que nous à ce moment !).
C’est avec Mina que nous avons débuté l’interview. On apprend alors qu’au delà de l’esthétisme, Benjamin Lacombe s’investit beaucoup sur l’histoire et son fondement. Pour s’imprégner de la personne qu’était Marie-Antoinette, il a fait appel à une historienne après plusieurs recherches en solitaire. Il souhaite avant tout transmettre un savoir mais aussi sa vision qui l’accompagne. C’est pourquoi dans Alice aux pays des merveilles, les dessins peuvent paraître plus sombres et lugubres. La technique y est aussi pour quelque chose : Benjamin Lacombe n’hésite pas à utiliser plusieurs supports graphiques dont la plume, l’aquarelle ou encore un crayonné. Rien n’est laissé au hasard.Mais il ne s’arrête pas là. C’est un homme curieux qui, je pense, possède une culture très vaste. Chaque détail compte dans la forme, dans le fond et dans la matière. Carmen en est un parfait exemple : pour réaliser cet ouvrage, Benjamin Lacombe a voulu représenter une Carmen araignée qui attire les hommes dans ses filets. Pour la couverture, il souhaitait absolument que le livre soit brodé comme si une toile c’était tissée sur la couverture. De face, on voit Carmen mais si l’on penche un peu le livre, on voit parfaitement la toile.Je trouve qu’il est très important de remettre au goût du jour les grands classiques car cette lecture parle de l’humanité. La revisite de ces classiques en compagnie de Benjamin Lacombe, c’est découvrir certains visages mythiques de l’humanité, tout simplement ! Avec ses illustrations, il dépoussière et donne un nouveau regard, une nouvelle incarnation à ces récits, nous donnant ainsi l’envie irrésistible de les découvrir, de les lire, de les vivre !