Aujourd’hui nous avons eu la chance de découvrir l’univers d’Emmanuel Guibert lors de l’exposition consacrée à l’auteur au Vaisseau Moebius à Angoulême.
Nominé pour le Grand Prix de la ville d’Angoulême 2018, il est le créateur du célèbre personnage « Ariol » mais aussi le scénariste et le dessinateur du « Photographe » et des albums traitant de la vie de son ami, un ancien vétéran du nom d’Alan Cope. Le fait qu’il n’ait pas été le lauréat du pris – Richard Corben – n’enlève strictement rien à son talent et nous étions heureuses de le rencontrer pour la première fois…
Emmanuel Guibert dresse le portrait des rencontres qui l’ont profondément marqué à travers des thématiques comme l’enfance, la guerre et son rapport au monde. On retrouve l’ensemble de son travail, ses recherches, ses croquis et des anecdotes sur ses œuvres. Il se décrit comme un enfant, sa curiosité l’amène à tenter en permanence de nouvelles expériences incongrues : dessiner avec de la boue lors de ballade en forêt ou avec la moisissure qu’il trouve sur les murs de l’atelier de Georges Braque.
Cet artiste, nous l’avons vu, écouté, rencontré. Il nous a parlé de l’importance qu’il accorde à l’amitié et au partage. « L’amitié c’est le vrai métier de notre vie », voilà le véritable message que porte Emmanuel Guibert.
Ces amitiés l’ont porté partout dans le monde et également sur les traces d’Alan Cope après la mort de ce dernier. Par respect, comme un pèlerinage. Lors de son quarantième anniversaire il s’est rendu en Californie pour saluer un arbre, défi que son ami lui avait lancé avant de décéder. Il s’est également déplacé en Allemagne à bord de l’ancien engin blindé du vétéran. C’est une façon pour lui de continuer à faire vivre ses personnes même s’ils ne sont plus là.
La collaboration avec ses amis est un moteur pour son travail. C’est après avoir vu les photographies de Didier Lefèvre lors de son voyage en Afghanistan que les deux artistes ont écrit les trois tomes de l’album « Le photographe ». C’est Emmanuel qui a soufflé l’idée des bandes dessinées au photographe, nourrit par leurs rencontres.
Nous sommes ressorties de cette exposition avec le sourire aux lèvres, marquées par cette rencontre comme Emmanuel a pu l’être par les siennes au cours de sa vie mais on n’en fera peut-être pas une série de bédés… Quoi que… Allez savoir ?