On sait bien – ne soyons pas hypocrites – que les « blancs » n’ont pas accepté du jour au lendemain de considérer les « noirs » comme des égaux. La situation a évolué lentement, avec des crises, des héros et des martyrs et rien n’est définitivement acquis…
On sait que les guerres, en particulier les deux guerres mondiales, ont parfois joué un rôle capital. Les grandes nations avaient besoin de combattants et les « indigènes » des colonies et les « noirs » américains ont largement payé leur tribut lors de ces grandes boucheries…
A partir de deux bandes dessinées très différentes, nous allons avoir l’occasion d’évoquer cela en compagnie d’auteurs de bandes dessinées, Jean-Claude Fournier et Steve Cuzor.Le premier n’est pas que l’auteur de ç albums de Spirou – même si ce n’est pas rien – et il est le dessinateur d’un récit de fiction signé Kriss pour le scénario. Kriss et Fournier étant Bretons – et fiers de l’être – il vont raconter une belle histoire humaine quand des soldats venant d’Afrique vont être internés par les Allemands à Guingamp. Certes, on n’est pas sur le front, mais tous les ingrédients sont réunis pour que les Bretons découvrent des « indigènes » et que les dits « indigènes » découvrent la Bretagne et ses habitants, les « Bretagnois »… C’est une très belle histoire avec personnages très touchants comme Addi – chrétien et séminariste – et Ibrahim – musulman et célibataire…
L’histoire est en deux tomes et, du coup, j’attends avec impatience la fin de cette histoire qui finira bien par arriver…Il est plus difficile de résumer en quelques lignes Cinq branches de coton noir d’Yves Sente pour le scénariste et Steve Cuzor pour le dessin. Cette fois-ci, il s’agit du combat des « noirs » américains et le cadre est européen durant la Seconde Guerre Mondiale… Attention, ce n’est pas un récit de guerre, la guerre est en toile de fond mais c’est une grande épopée humaine qui, peut-être, pourrait changer la face du monde… en tout cas, la vie quotidienne des « noirs » américains…
Le scénario est magnifiquement construit par Sente et la narration graphique de Cuzor est tonique, humaine, efficace, bref, géniale !
Ces deux albums sont édités dans la collection Aire Libre et c’est donc aussi l’occasion de préciser que durant le festival d’Angoulême, cette collection fêtera ses 30 ans avec deux expositions… où nous serons aussi, bien sûr !