Couleurs d’amour a commencé pour nous avec le spectacle de Brou qui raconte en une quinzaine de minutes l’histoire de Marguerite et Philibert ainsi que la construction du monastère royal…
Marguerite d’Autriche… Quelle femme, quelle vie et grâce à elle un monument exceptionnel. Avant d’aller plus loin, je dois vous avouer que je n’ai aucune biographie sur cette femme dans ma bibliothèque… Ce doit être l’exception – enfin presque – et je dois donc me contenter d’informations glanées ici ou là – heureusement de nombreux ouvrages parlent d’elle – et d’un spectacle tout en lumière et couleurs au monastère royal de Brou…
Tout d’abord, précisons qu’il s’agit de la petite-fille du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Elle est la fille de Maximilien 1er et de Marie de Bourgogne. Là, j’ai déjà plus de repères, les biographies de Charles le Téméraire sont assez nombreuses. Citons quand même le Marie de Bourgogne de Georges-Henri Dumont, un ouvrage de qualité pour découvrir la mère de Marguerite d’Autriche et, surtout, sa fin tragique puisqu’elle meurt à 25 ans après une chute de cheval… Ils étaient à la chasse et la chasse ne semble pas une bonne activité familiale…
En effet, sa fille Marguerite, d’abord promise au roi Charles VIII qui la répudie brusquement pour épouser Anne de Bretagne – répudiation strictement politique où les sentiments n’ont aucune place – elle va partir pour l’Espagne pour épouser l’Infant Jean d’Aragon. C’est le coup de foudre mais seulement durant quelques mois car Marguerite voit Jean mourir et se retrouve veuve à 17 ans passé… C’est alors qu’elle va épouser le duc de Savoie Philibert II.
Elle tombe sous son charme, vit une magnifique histoire d’amour et découvre les joies de la chasse, passion de son cher Philibert. Le duc laisse beaucoup de responsabilités politiques à sa jeune femme qui prend très à cœur ce métier de duchesse de Savoie. Malheureusement, Philibert va être victime d’un accident de chasse et Marguerite perd pour la deuxième fois celui qu’elle aime… Elle a 24 ans !
Elle décide de faire ériger à Bourg-en-Bresse – suivant en cela le vœu de sa belle-mère – là où elle réside, un monastère royal, à Brou très exactement, et ce sera un chef d’œuvre d’art gothique flamboyant… L’architecte principal est Louis van Bodeghem…
En fait, Marguerite va suivre le début des travaux mais partira de Bourg pour les Pays-Bas avant la fin des travaux et ne reviendra pas à Bourg de sa vie… Post mortem, elle revient à Brou et est enterrée à côté de Philibert. Les travaux, eux sont terminés deux ans plus tard…
Cette belle histoire d’amour nous est contée avec un spectacle tout en couleurs et sans aucune parole… mais parfois les mots sont presque en trop !
Ce fut un très beau moment, intense, coloré, musical et agréable…