Dans les auteurs présents ce week-end à Dijon, dans le cadre du festival Vini-BD, je vous conseille tout particulièrement Olivier Perret. Ce dessinateur vient de sortir Journées rouges et boulettes bleues à La Boîte à bulles.
Je l’ai découvert avec Un jour sans, il y a quelques années, quand je l’avais fait venir à Rully pour Escapade en bulles, un évènement bédé qui mêlait déjà la bande dessinée et le vin, le crémant de Rully pour être exact et ne pas me fâcher avec certains viticulteurs et élaborateurs amis… Avec Un jour sans, j’étais resté sans voix ou presque ce qui ne m’avait pas empêché d’écrire :
« J’ai beaucoup apprécié la narration graphique utilisée dans ce récit. Au départ, parce que le lecteur ne peut que la comparer à d’autres, on la trouve trop statique, trop simple. Puis, parce que les auteurs réussissent à nous entrainer avec eux sur le chemin des croisades, on la trouve épique et efficace. Oui, nous ne sommes pas dans une bédé classique d’aventure ou d’humour, nous sommes dans l’épopée, dans le chant moyenâgeux, dans le destin humain qui s’étale devant nous dans toute sa grandeur, sa médiocrité aussi et son absurde, certainement. Du coup, texte et dessin concourent à nous immerger dans un univers que nous ne connaissons pas du tout et qui, pourtant, par cette humanité ou déshumanité, nous rappelle une réalité que nous côtoyons bien souvent. D’ailleurs, plus je réfléchis, plus je me dis que je connais ce Roland. Oui, il est pleutre, faible, égoïste, menteur, intéressé et vaniteux comme… »
Cette bande dessinée nous parlait de l’être humain, de nous, de tous ceux que nous connaissons. L’emballage historique n’était qu’un leurre ! Ensuite, Olivier Perret dit Pero, a commis un bel album mais seul, D’air pur et d’eau fraiche, à La boîte à bulles. Une histoire d’amour et de nature, une bande dessinée violente et poétique, plus de 125 pages sans aucun texte. Alors, une fois de plus, on est séduit et fasciné par cette narration graphique exceptionnelle que continue de développer Olivier. Un très bel album à lire et relire, oui même s’il n’y a pas de texte, il faut lire ! Et là encore j’écrivais pour pointer l’humanité de cette histoire :
« Il y a dans ce récit comme une philosophie de la vie, assez fataliste d’ailleurs, que l’on avait déjà trouvée dans un ouvrage précédent que Pero avait réalisé avec Rémy Benjamin. C’est un peu comme si l’histoire s’inscrivait dans un cycle sans fin, dans une répétition absolue comme si causes et effets étaient liés pour toujours sans possibilité de sortir, de s’échapper… Pourtant cette histoire de trappeur ne semble avoir aucun point commun avec les croisés d’Un jour sans ! »
Alors, quand on prend en main le dernier né, Journées rouges et boulettes bleues, histoire où Olivier reprend le rôle de « simple » dessinateur, on se demande si nous allons rester dans cette veine d’humanisme d’autant plus que cette fois nous sommes bien à notre époque, dans notre pays… Je vous rassure, il suffit des premières planches pour rassurer le lecteur, oui, nous allons encore avoir une belle histoire, profondément humaine, encore un peu fataliste car le pauvre François va beaucoup plus subir que décider et à ce titre, il va ressembler à beaucoup d’entre nous… Non ?
Je ne peux donc que vous conseiller, vous inviter et vous pousser à rencontrer Olivier Perret dit Pero samedi et dimanche prochain à Dijon !!!