« Regarde les filles » est un roman graphique qui m’a surpris, étonné, séduit ; conquis, fasciné… lorsque je l’ai lu. J’ai partagé cette lecture avec Cynthia qui a été de mon avis : « J’ai véritablement été happée par cette bébé, par la retranscription de ces rencontres sensuelles et charnelles, renforcées par ce graphisme profond. Ces noirs intenses sur lesquels dansent des silhouettes blanches, cet entremêlement de lignes et de masses, de luminosité et contraste rendent l’œuvre d’autant plus puissante. Laissant les femmes seules maîtres de la parole, « Regarde les filles » est une véritable déclaration d’amour à la gent féminine, et ça fait du bien. » Alors, c’est ainsi que nous sommes allés ensemble rencontrer François Bertin dès le premier jour du festival d’Angoulême…Délicat, presque timide, François s’est vite laissé aller à répondre aux questions, avec finesse, presque poésie, comme dans son livre, quoi !Alors que le thème de cet ouvrage peut sembler parfois délicat ou sur un chemin de crête périlleux, les mots de l’auteur – comme son dessin dans le livre – rendent la démarche claire, précise, belle, dénuée de tout aspect glauque… et, pourtant, il les regarde bien ces filles… Attention, je ne dis pas cela pour Cynthia car c’est bien elle qui regardait avec attention François, pas le contraire… Quoi que… finalement, allez savoir !Au bout de quelques minutes, les masques sont tombés, Antoine et devenu François à moins que ce ne soit le contraire… Pour ceux qui n’ont pas encore lu l’ouvrage, rappelons que le personnage principal est Antoine mais comme le récit est fortement autobiographique, Antoine est François en quelque sorte…Durant le festival, je vais avoir l’occasion de rencontrer Wandrille, l’éditeur de François Bertin et je vais comprendre comment ce très bon livre est arrivé chez l’éditeur Vraoum. En effet, le projet a fait quelques maisons d’éditions mais dans les premières pages, François raconte une histoire entre lui et sa sœur, de façon très délicate mais qui a bloqué de nombreux éditeurs. Comme dit Wandrille, ce n’est qu’une histoire de touche-pipi… Il banalise les choses, je serai plus délicat en disant que François avait besoin de tout raconter pour que tout ait du sens et que tout le soulage car il y a bien une forme de thérapie dans cet ouvrage et il le reconnaît volontiers.Il n’empêche que les éditeurs ont eu peur d’un tel aspect des choses et cela en dit long sur l’omerta qui traine sur ces sujets dans notre pays… Wandrille, lui, n’a pas eu peur et cela a permis à François d’aller au bout de son projet, au bout de son livre et nous de le rencontrer !
Que vous dire de plus sans tout vous raconter ? Je pense que François Bertin a écrit là un livre thérapie, une œuvre d’art-thérapie, et il doit aller beaucoup mieux maintenant, du moins c’est ce que j’aurais tendance à penser après l’avoir rencontré ! On attend maintenant d’autres ouvrages car un tel poète des mots et du dessin ne pourra que nous enchanter à l’avenir…
Notre libraire spécialisé et préféré chalonnais voudrait bien le faire venir en Bourgogne mais il réside dans le Bordelais… La guerre du vin aura-t-elle lieu ? Une affaire à suivre…
Michel et Cynthia