C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé avec « Un Norvégien vers Compostelle » dans les mains. Le titre avait attiré mon attention, l’auteur était annoncé à Angoulême, la réputation de Jason avait dépassé les limites de la confidentialité et du coup je cochais son nom avant même de l’avoir lu…
En effet, même si Jason, de son véritable nom John Arne Saeteroy, a déjà eu trois fois un Eisner Award*, 2007, 2008 et 2009, je n’avais jamais lu d’ouvrages de lui. Il fallait bien une première…L’histoire est simple et autobiographique même si les personnages restent chez Jason représentés de façon anthropomorphique par des animaux. Ici, John, l’auteur, est une sorte de chien… John est donc parti pour faire son pèlerinage pour Saint Jacques de Compostelle. Il ne le fait pas pour des raisons religieuses, il dit n’avoir pas la foi…
Il n’y a pas d’action spectaculaire car une ampoule au pied ne reste qu’une ampoule au pied. Il ne rencontre que peu de monde car il semble atteint d’une discrétion et d’une timidité à la limite du pathologique…J’admire les textes simples et très précis, presque en décalage avec une telle opération car il marche quand même plus de trente jours… Mais écoutez, par exemple ce texte :
« Je suis de plus en plus convaincu que le chemin est avant tout une question de café con leche. Pour savourer un café après avoir marché dans l’obscurité, prenez la tasse entre vos doigts froids et buvez ensuite la première gorgée… »
Un très beau livre au dessin épuré mais efficace, une expérience humaine bien appréhendée, que du bonheur pour le lecteur… Et donc, certainement, une belle rencontre à Angoulême !
*Les Eisner Awards sont les équivalents des Césars du cinéma en France pour la bande dessinée aux Etats-Unis !