Dans quelques jours, Hermann sera le président du festival international de la bande dessinée d’Angoulême car, en 2016, c’est bien lui qui a eu le Grand prix de la ville d’Angoulême. Il n’est plus temps de savoir si la sélection comportait ou pas assez de femmes, si certaines n’auraient pas dû être placées avant lui, car ce qui est certain c’est que cet auteur est un grand de la bédé, indiscutablement !Pour ceux qui ne le connaissent pas ou pas assez, rappelons qu’il est l’auteur d’un nombre incroyable de séries et albums. Pensez donc : Bernard Prince et Comanche avec Greg au scénario, Jugurtha avec Jean-Luc Vernal au scénario, Jeremiah (dessin et scénario, une série qui continue encore, tome 34 sorti en octobre 2015), les Tours de Bois-Maury… sans oublier tous les one-shot dont certains sont de véritables chef d’œuvre, comme Lune de guerre que j’avais adoré !Je viens de lire un de ses derniers ouvrages, Le passeur, une bande dessinée scénarisée par son fils, Yves H. Je sais que certains n’apprécient pas toujours les scénarios d’Yves H mais j’avoue que j’ai bien apprécié cet album, noir à souhait, ce qui permet à Hermann de mettre son dessin en valeur lui qui aime tant les ouvrages aux limites de la désespérance…Un couple est en quête d’un lieu idyllique, le fameux Paradise. Au départ, on y croit même si une fois encore on est dans un monde post-apocalyptique, une des grandes passions d’Hermann. On comprend assez vite que Sam et Samantha vont bien avoir du mal à trouver une issue favorable à leur quête mais on a quand même envie de les suivre jusqu’au bout tant l’invitation graphique d’Hermann est puissante !L’éditeur nous annonce que le scénariste Yves H signe là son ouvrage le plus noir. Oui, certainement mais n’est-ce pas l’un des plus sombres de toute la bande dessinée ? Si ce n’était pas le cas, en tous cas, on n’en est pas loin du tout… et j’adore, je vous le concède ! Un grand album noir pourtant en couleur avec des dessins d’Hermann d’une très grande qualité… Quant au passeur, on a bien compris qu’il est celui qui fait passer sur l’autre rive… Non ?
J’espère que dans quelques jours Hermann saura quand même nous embarquer dans son exposition à Angoulême, qu’il imprimera sa marque à cette édition du festival et que l’on pourra dire que 2017 était bien l’année d’Hermann comme j’avais pu écrire que l’édition de 2011 était celle de mon ami Baru !