Les Estivales de Brou en sont à leur vingt-sixième édition et je dois avouer que d’année en année je vois le niveau qualitatif augmenter. De plus, ce festival ne se contente pas de proposer des artistes et des spectacles lyriques, il participe à la création et à la promotion des artistes lyriques. C’est certainement pour cela que de festival en festival je m’y sens de mieux en mieux…
Pour nous l’aventure avait commencé en 2012 avec la Tosca de Puccini dans l’église du monastère de Brou. En 2013, la Misa Criolla qui m’avait fasciné et séduit, en 2013, La Chauve-Souris de Strauss, et en 2014 la grandiose huitième symphonie de Gustav Mahler, celle que l’on dit des mille… Ce jour-là à Bourg-en-Bresse, il n’y avait pas 1000 musiciens et chanteurs, mais suffisamment pour que l’on parle encore de cette soirée mémorable !
Samedi 9 juillet au soir, ce fut l’un des moments forts pour ceux qui sont passionnés d’art lyrique. En effet, chaque année, il y a une soirée découverte. Cette année, ce fut avec Elena Galitskaya, la soprano russe. Elle était accompagnée par le pianiste – mais aussi musicologue averti, chef d’orchestre et chef de chœur – Laurent Touche. Une magnifique soirée dans le troisième cloître du monastère de Brou… donc en plein air et accompagnée par des oiseaux, certains disaient des martinets…Au programme de cette artiste russe, un certain nombre d’incontournables de l’opéra, de Rossini à Massenet, de Bizet à Gounod, de Puccini à Verdi… Tout était beau, propre, plein d’émotion… Un grand talent se montrait devant nous et le public appréciait sans cacher son plaisir…Puis, nous sommes passés du bon et excellent à l’exceptionnel ! Elena s’est lancée dans une phase slave et j’avoue avoir adoré cette partie où elle a chanté Tchaïkovski, Rimski-Korsakov et Rachmaninov… On a senti qu’elle ne s’économisait pas, elle donnait tout pour ce public d’un soir et elle démontrait qu’elle n’était plus un espoir de l’opéra mais bien une grande de l’art lyrique, une artiste que l’on va prendre plaisir à revoir dans les plus grands rôles du répertoire…
Le pianiste d’un soir, Laurent Touche, a montré lui-aussi son talent et sa façon de transmettre la musique au mélomanes avec deux pièces qui ont permis à la cantatrice de récupérer un peu en plusieurs morceaux de débauche vocal… Il nous a joué Méditation de Thaïs de Massenet et le Prélude du 3ème acte de la Traviata de Verdi.
Au bilan une magnifique soirée des Estivales de Brou et je terminerai en disant qu’un grand nombre de jeunes étaient là, de jeunes adultes qui aiment de toute évidence l’art lyrique. Oui, le bon goût ne se perd pas si facilement… Cela donne de l’espoir !!!