Benjamin à 10 ans lorsqu’il découvre le dessin animé « Alice au pays des merveilles ». Emerveillé par l’univers et la plume de Lewis Carroll, il imagine déjà cette aventure prendre vie sous la pointe de son crayon.Mais ce n’est qu’une vingtaine d’années plus tard, pour le 150ème anniversaire d’Alice qu’il s’y attèle vraiment et réalise en 6 mois un ouvrage de plus de 200 pages alternant illustrations à l’encre de chine et Posca, et illustrations à la gouache. Par sa grande maitrise de ce dernier medium, il confère à ses œuvres une esthétique onirique, à la lumière et profondeur saisissante de réalisme, immergeant immédiatement le lecteur dans ce monde merveilleux. Afin de s’approcher au mieux de la perception d’Alice dont la taille varie constamment, métaphore du passage de l’adolescence à l’âge adulte, Benjamin utilise divers procédés graphiques et éditoriaux. Tout d’abord la peinture à l’huile lui permet de jouer habillement avec les plans, lorsqu’Alice est de petite taille, les premiers plans sont flous, tandis que quand elle est de taille imposante la composition des pages prend le relais grâce à des doubles pages, et pages dépliantes étriquant quand même Alice pour donner cette sensation d’immensité.
Piochant pour une part son inspiration dans les illustrations de John Tenniel, artiste sélectionné par Lewis Carroll pour illustrer les premières versions d’Alice, Benjamin Lacombe cherche à créer son propre univers mettant de côté les productions ayant déjà été réalisées, et principalement celles issues du 7ème art, qui selon lui, ne peuvent retranscrire la puissance et la magie du conte.C’est pourquoi dans un souci d’être au plus proche du « Alice » de Lewis, il à décider de travailler sur les textes de Henri Parisot, traducteur qui se pencha de longue années sur une traduction française la plus proche possible de l’original, les multiples jeux de langages n’ayant pas toujours leur équivalent.
Enfin l’une des difficultés à laquelle fut confronté Benjamin Lacombe, fut l’élaboration du personnage de la Reine de Cœur, qui dans sa description s’approche de celle d’Elizabeth I, même si elle n’est jamais explicitement nommée, et devait donc se démarquer de cette reine et des autres déjà crées.
Le poète Walter de la Mare disait : »Alice au pays des merveilles est l’un des très rares livres qui peuvent être lus avec un égal plaisir par les grandes personnes et les enfants… » ce qui d’autant plus vrai avec cette version illustrée par Benjamin Lacombe.