Un spectacle étonnant et captivant, avec comme final une ouverture de l’esprit sur le monde de la danse contemporaine.
Plus que de la danse, plus que du spectacle, pour moi ce fut une rencontre entre l’histoire, l’humanité et le spectateur que j’étais.
Champ, contre-champ, fondu, confondu, colon esclave, oppresseur et oppressé, Germaine Acogny, avec sagesse, grâce, beauté et détermination, exprime à pas chorégraphique et pictural, ce parcours de l’humain.
Comme un rite en cercle, le j’ai vu danser dans un cube étroit et si haut que seul ne peut s’échapper la fumée, comme une invocation, avec toute sa symbolique sur notre esprit aujourd’hui.
Je l’ai vu danser, la souffrance, l’espérance, l’espoir de voir un jour, l’issue pour l’humain de se sortir de l’exploitation de son prochain.
Intrigue, suspens, bien amplifié par la grandiose musique du sacre du printemps d’Igor Stravinsky, et du jeu de lumière d’Emmanuel Gary ; je me suis laissé emporter, volontiers par cette création, trans histoire citoyenne, du chorégraphe Olivier Dubois assisté de Cyril Accorsi, sous la direction de Robert Peraira avec les costumes, bien à propos, de Chrystel Zingiro.
Avec Germaine Acogny, chorégraphe elle-même, Mon élu noire prend une interprétation singulière, maîtrise d’une septuagénaire noire ayant rencontré, connu et travaillé avec tant de talents entre autre, Maurice Béjart, Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, dont elle cite un morceau du discours sur le colonialisme, et arrivant « au moment où les choses doivent se faire » pour le faire. Tant d’expérience et de savoir-faire, transmis et à transmettre, ici et maintenant.
Comme assis au pied d’une montagne qui t’évoque la grandeur et le respect de la nature, tu vois dans l’immensité de la tâche, que la solution arrive de l’éducation.
L’âme de notre nation et la culture doivent s’unir pour l’évolution de notre génération !
J’étais dans un grand théâtre de New York ! Mais ça se passait au conservatoire du Grand Chalon !
Respect !
Le voyage fut total !
C’est à voir, ou à devoir !