Ils étaient venus nombreux, vendredi dernier, à l’Espace des Arts, pour assister à un grand moment musical ! Ils étaient là pour accepter l’invitation au voyage de Toumani et Sidiki Diabaté, originaires du Mali. Ce père et son fils étaient venus faire découvrir au public bourguignon un instrument traditionnel africain : la Kora, un instrument de 21 cordes qui ne se joue, pourtant, qu’à deux doigts !
Entre deux morceaux, Toumani et Sidiki Diabaté n’hésitaient pas à dialoguer et échanger avec le public. D’abord, pour nous expliquer que la Kora se transmet oralement, de père en fils. A ce titre, Sidiki est la 72ème génération de sa famille à poursuivre la pratique ancestrale de cet instrument ! Ce n’est pas rien !
Plus tard, il la fera découvrir à son fils, tel le gardien d’un savoir mythique. Son jeu est influencé par les musiques de son époque, le hip-hop, le rap. En effet, chaque génération apporte quelque chose à la précédente et la renforce.
Si la pratique de cet instrument se transmet principalement de génération en génération, Toumani ajoute, quand même, que tout le monde peut se lancer et que lui-même propose des stages d’apprentissages à Paris, autre forme de transmission musicale. Il a d’ailleurs offert au public une première leçon de Kora, en expliquant le rôle de chaque corde, de chaque doigt…
La musique se poursuit et s’entremêle au dialogue, le public en redemande, les deux musiciens se remettent à jouer…et c’est parti pour la poursuite d’un voyage musical et spirituel. Le répertoire joué est un ensemble de morceaux composés pour les rois et les dieux, aujourd’hui certaines compositions comme Lampedusa sont adressées, dédiées, aux milliers de personnes qui chaque jours sont obligés de partir de leurs pays, à cause de la guerre, à cause de la misère, en espérant de l’Europe un avenir meilleur, serein et paisible.
Lorsque le concert est fini, les deux virtuoses Diabaté saluent le public et s’en vont. Tout le monde se lève et applaudit pour faire revenir les artistes. Et pour notre plus grand plaisir ils reviennent et se remettent à nouveau à jouer…
Si la musique adoucit les mœurs, il en faudrait peut-être encore plus de nos jours… mais puisque les terroristes attaquent même au cœur des concerts aujourd’hui, il faut être fort pour résister à la peur… Merci à ces deux artistes de nous donner de tels moments de paix et de venir par leur art consolider notre espérance dans le futur…