Au festival d’Angoulême, le samedi est la journée la plus importante du festival. C’est le jour où les festivaliers et les auteurs sont les plus nombreux bien sûr. Pendant que certains artistes font des dédicaces ou répondent à des interviews… d’autres en profitent pour marcher contre la réforme du RAAP en 2016 : le régime de retraite complémentaire des auteurs.
Lewis Trondheim, auteur de la série Donjon, explique que cette loi uniformise le système des retraites en Europe et qu’elle traite les artistes comme des entreprises dont ils seraient l’unique patron et l’unique salarié. Le taux de 8% de cotisation est trop élevé !
Christophe Arleston, scénariste de Lanfeust de Troy, s’inquiète que plus le statut des auteurs sera précaire, plus les individus pouvant prétendre devenir auteurs seront d’origine des classes aisées. Ce serait dommage que les auteurs des nouvelles générations ne fassent tous partie que d’une même catégorie sociale.
Gaëlle Hersent, auteur de Sauvage avec Jean-David Morvan, (notamment scénariste de Sillage), a aussi marché. Son ami -sur la photo ci-dessous-, illustrateur jeunesse, explique que si les jeunes auteurs sont souvent en situation précaire, c’est que les maisons d’édition publient énormément d’auteurs, et leurs forfaits, leurs rémunérations, sont de ce fait, plus minces.
Nadia Gibert, éditrice chez Rue de Sèvre, anciennement chez Casterman, confirme que l’édition est une industrie qu’il faut faire tourner, au détriment d’une sélection qualitative des projets BD et du prestige du statut d’auteur.
Au final, le Festival de la BD a malgré tout continué à Angoulême dans la festivité, la bonne humeur et surtout l’humour. C’est dans l’espace presse de Delcourt qu’une heure plus tard, Lewis Trondheim ajoute que non, les organisateurs du festival n’ont pas été prévenus de la manifestion et que oui, il aimerait communiquer d’avantage avec eux dans le cadre des préparatifs du festival par exemple.