A vélo vers le ciel annonçait le titre du spectacle de cette compagnie belge Theater Tol ! Mais le voyage était peut-être plus important que ce qui était annoncé puisque non seulement nous sommes bien partis vers le ciel mais nous avons atteint l’extase, le nirvana, le paradis !
Bien, commençons d’abord par quelques remarques désagréables entendues ici ou là : trop long, trop classique, pas d’histoire, trop élitiste, pas assez de feu d’artifice… Oui, c’est vrai qu’il faut reprendre tout cela calmement si on veut être objectif, et, surtout, vous donner envie d’aller voir ce spectacle dimanche soir…
Tout d’abord, ne croyez pas qu’il s’agit ni d’un feu d’artifice ni d’un spectacle pyrotechnique. Il s’agit bien d’un spectacle musical de danse aérienne avec grosse machinerie. C’est une sorte de féérie, d’enchantement, de rêve éveillé, de spectacle onirique, poétique… La musique qui sert d’appui à ce spectacle est non seulement classique, mais fortement lyrique. Là encore êtes prévenus, mais qui a dit que le lyrique est désagréable ? Ce qui est vrai c’est qu’il s’agit bien d’une musique que certains n’ont pas l’habitude d’entendre et ils peuvent être surpris… Pour certains ce sera donc peut-être un peu long, pour moi ce fut trop court : les quarante-cinq minutes du spectacle semblent passer en quelques secondes et on est tout surpris par le final sonore et visuel. Quoi, c’est déjà terminé ! Oui, mais c’était tellement beau…
Revenons sur un autre point de ce A vélo vers le ciel, c’est une sorte de danse aérienne, mais c’est bien une danse ! Donc, ne vous attendez pas à des textes explicatifs, des dialogues toniques ou des sous-titrages dans votre langue préférée. Ici c’est bien le corps et le geste qui vont donner du sens à cette recherche de hauteur, de bonheur, d’absolu… Car c’est bien de cela qu’il s’agit : oublier le monde avec ses laideurs, prendre de l’altitude pour conquérir un univers plus paisible, sympathique, rassurant…
Mais la danse s’appuie sur une technique, sur une machinerie, sur des éléments qui vont donner immédiatement une autre ampleur à la gestuelle, à la danse, au chant, à la musique… Il y a, dans un premier temps un système à pédales pour permettre aux anges de se déplacer sans bruit au milieu de la foule, puis il y a au loin une grue géante qui va donner l’envol à un cycliste avant de soulever une énorme structure ronde qui va provoquer l’émerveillement de tout le public, c’est-à-dire environ 2348 personnes (selon les organisateurs et autant d’après moi qui ai pris le temps de valider le décompte officiel).
Plusieurs musiques, extraits lyriques ou autre Ave Maria, donnant naissance à des tableaux visuels et aériens, tous plus enchanteurs les uns que les autres. On n’a pas le sentiment d’une histoire au sens traditionnel du terme, juste une narration pacifique et dont la poésie nous fait oublier soudainement tous nos problèmes… la magie du spectacle opère parfaitement et à la fin on n’en aurait presque oublié que nous étions à Chalon dans la rue, dans le IN du festival, que nous n’étions pas seuls sur cette place et que beaucoup avaient l’air d’être heureux, tout simplement…
Les photos ne donnent pas la pleine mesure de la beauté de l’ensemble, phénomène aggravé par l’absence du son… néanmoins, cela peut quand même vous donner l’envie d’aller les voir quand ils passeront à quelques kilomètres de chez vous…
Cette féérie sera rejouée à Chalon le 27 juillet, puis à Bergen aux Pays-Bas le 29 aout, pour la suite rendez-vous sur le site de la compagnie : http://www.theatertol.com/