Les Metalovoice, un nom qui fait rêver certains Chalonnais, j’en fais partie et je ne m’en cache pas ! Chaque fois que je suis allé à un de leurs spectacles, je suis sorti bouleversé, secoué, retourné, perplexe, convaincu, admiratif, envieux même d’une certaine façon.
Bouleversé car ces spectacles, et le dernier n’échappe pas à cette règle, nous prennent aux tripes, nous attrapent au plus profond de nous, ne nous laissent aucun échappatoire, nous ramène au cœur des problématiques humaines. Quand nous étions jeunes, nous pensions seulement à : quand est-ce qu’on mange, où on dort, qui paye… certes, c’est un peu schématique mais pas loin de la réalité. Avec les Metalovoice, les questions sont plus profondes mais plus tenaces : d’où venons-nous, avec qui cheminons-nous, où allons-nous, sommes-nous libres, pourquoi travailler, qu’allons-nous devenir demain, dans un an, beaucoup plus tard, pourquoi les autres… Oui, on peut appeler cela les questions existentielles, philosophiques, métaphysiques… Choisissez votre mot, avec les Metalovoice, on est libre. Libre d’aimer ou pas le spectacle, libre de la comprendre d’une façon ou d’une autre, après tout, c’est ça la vie. Nous sommes différents, sur une même planète, nous la traversons ensemble…
Convaincu ? Oui, convaincu d’être en face d’une troupe qui ne se contente pas de jouer un petit spectacle écrit à la va vite sur un coin de table… Ici, on sent la profondeur d’une écriture qui a dû prendre son temps. On est là avec un spectacle qui dit peu – certains le trouveraient presque taiseux – mais qui dit beaucoup car quelques gestes, quelques notes et quelques objets peuvent en dire plus que de longues phrases…
Envieux ? Oui, je me suis souvent dit en sortant d’un spectacle des Metalovoice que c’était exactement le type de spectacles que j’aurais aimé écrire ! Mais, voilà, pour cela il faut avoir leur histoire, leur richesse, leur talent… et ce n’est pas le cas !
Fertiles, leur dernier spectacle, celui que j’ai pu voir vendredi matin en plein soleil – oui, il n’y a pas eu que des grèves, de l’orage et de la pluie durent ce festival 2014 – m’a enchanté et ravi. Il y a du mouvement, de la surprise, de la musique, des percussions sauvages et débridées, des hommes et une femme, des messages forts, de l’émotion et surtout un regard lucide sur notre monde, notre société, notre avenir… Oui, il faut maintenant agir avant qu’il ne soit trop tard ! Mais n’est-il pas déjà trop tard ? Non !!! Il n’est jamais trop tard pour entrer en résistance, pour créer des liens, pour refaire une communauté solidaire… A vous de choisir !
Dit comme cela, on peut avoir peur d’un spectacle politicien, d’un texte de propagande, d’un spectacle du in d’Avignon… Euh, non, là c’était pour rire ! En fait, c’est juste un beau spectacle d’environ une heure que vous devriez aller voir d’autant plus que la compagnie devrait jouer demain dimanche si le temps le permet…