C’est en 1989 que sont nées les Estivales de Brou. Au départ, un simple partenariat franco-suisse pour valoriser les jeunes chanteurs, puis à partir de 1996, un véritable festival pour mettre en valeur le chant lyrique. Depuis, c’est devenu un rendez-vous essentiel de notre région pour tous ceux qui aiment le chant lyrique – sous toutes ses formes – ou qui acceptent de le découvrir l’espace d’une soirée…
Depuis plusieurs années, je choisis un spectacle avec une de mes filles – celle qui adore le chant lyrique, bien sûr – et nous allons du côté de Brou pour oublier la vie quotidienne et ses aléas, pour rêver portés par des voix exceptionnelles, pour découvrir des œuvres oubliées, pour passer un bon moment, tout simplement…
Cette année, nous avons choisi l’opérette viennoise La chauve-Souris, de Johann Strauss. Johann Strauss ? Mais lequel ? Le fils, celui que l’on nomme Johann Strauss II. De cette grande famille de compositeurs viennois – le père et ses deux oncles sont aussi compositeurs – il est indiscutablement le plus célèbre et, probablement, le meilleur. On lui doit, entre autres, Le beau Danube bleu (valse), Une nuit à Venise (opérette) et Cendrillon (ballet). Les estivales de Brou ont décidé de renouer avec l’opérette cette année et c’est La Chauve-Souris qui a été présentée deux fois devant un public dense et attentif, parfois même emballé et réactif…
Je ne vais pas vous résumer en détail l’intrigue de cette opérette. Comme toujours dans ce type d’œuvre, les histoires ne sont pas extraordinaires, le suspense est très limité mais reconnaissons qu’elle est bien à la hauteur de nombreuses œuvres d’Offenbach, le grand maitre dans ce domaine. On dit d’ailleurs que c’est Offenbach lui-même qui aurait conseillé à Strauss de se mettre à l’opérette…
La trame est simple : un bourgeois quelque peu volage et superficiel est victime d’une blague d’un de ses amis qui se venge d’une plaisanterie passée qui l’avait vu traverser Vienne pour rentrer chez lui, au petit matin, déguisé en chauve-souris, d’où le titre de l’opérette.
Côté musique, un grand nombre d’airs connus que vous vous surprendrez à fredonner car si on ne connait pas La Chauve-Souris, du moins pour beaucoup d’entre nous, certaines mélodies sont arrivées jusqu’à nos oreilles à travers la publicité, des compilations, des spectacles de danses de salon… Oui, l’ouverture, en particulier, vous rappellera sans doute quelques grands moments de la valse viennoise !
Cette opérette, dansante à souhait, a d’ailleurs été adaptée en ballet par Rolland Petit en 1979 et c’est probablement là que se situe mon seul regret – et celui de mon épouse, présente aussi – car les chanteurs ne savaient pas assez bien danser. On aurait aimé, au moment des quelques mouvements valsés, soit que les chanteurs – dirigés par un chorégraphe – soit une groupe de danseurs exécutent une véritable belle valse. La musique était là et je crois que cela aurait parachevé le spectacle, transcendé la soirée…
Pour la partie lyrique – pour moi la plus importante – j’avoue avoir été charmé par Marilyn Clément, Léa Sarfati et Pascal Terrien, mais un peu déçu par Claude Calvet. Marilyn Clément, soprano, n’était pas une inconnue car nous l’avions déjà écoutée à Brou dans la Tosca en 2012. Ce fut donc une confirmation. Quant à Léa Sarfati, soprano, ce fut une découverte. Il faut dire que nous n’avions pas choisi en 2013 le spectacle de Brou où elle chantait – La chatte métamorphosée en femme – et je finirais presque par le regretter…
Voici donc une soirée bien agréable et comme à chaque fois que je viens vous parler des Estivales de Brou, ce n’est pas vous dire d’y aller – elles sont maintenant terminées – mais pour vous conseiller de ne pas oublier d’y aller l’année prochaine !
http://www.estivalesdebrou.net/
Mais puisque nous parlons de Brou et comme l’été c’est fait pour lire, c’est aussi l’occasion de vous dire qu’il existe un ouvrage magnifique sur cette abbaye de Brou et sur Bourg en Bresse, un livre de Marie-Dominique Poiret et Marie-Dominique Nivière, avec des photographies originales de Hervé Nègre, le tout publié par l’association des amis de Brou…
Dommage que je vois cet article trop tard, il faudra que tu en reparles dans un an. La messe de Mozart m’aurait drôlement tentée !
Effectivement, il faudra que j’en parle avec anticipation…
ce devait être intéressant cette version de la chauve souris, il n’y avait donc que des chanteurs.
… et un orchestre au grand complet, bien sûr !