Quelques mots et quelques images de ce festival 2013 avec, comment s’en empêcher, quelques réflexions… sur l’art, notre société, sur l’homme tout simplement !
Tout d’abord, on l’oublie trop souvent, les acteurs qui ont enchanté les rues de Chalon pendant près de cinq jours sont avant tout des professionnels. Ils travaillent dur ! Les conditions météo de ce festival ont permis de mettre à l’honneur cet aspect. Quand il faisait horriblement chaud, parfois engoncés dans leurs costumes épais, ils jouaient avec la même rigueur, la même constance même si on voyait la sueur couler sur les visages et dans les dos… Quand l’orage est arrivé une première fois, le mercredi soir, j’ai vu une assemblée se vider en quelques minutes pour aller se mettre à l’abri tandis que la troupe devait, elle, rester sur place pour tout ranger et protéger sous des trombes d’eau. Enfin, le dernier jour, après plusieurs heures de pluie, les troupes qui avaient la possibilité de jouer, ont réalisé leur travail devant des publics beaucoup moins nombreux mais avec autant d’application et d’énergie, de talent et d’envie de nous satisfaire… Pour tout cela, chapeau bas les artistes et merci !
J’ai entendu, durant le festival, par trois fois, des habitants de Chalon qui se plaignaient du bruit que faisait tout cela. Ils ne pouvaient plus se promener en paix, les rues étaient pleines de gens peu fréquentables. On peut penser ce que l’on veut, c’est une liberté fondamentale et je ne vais pas la remettre en cause encore moins au nom de l’art qui lui aussi est une expression de la liberté humaine. Par contre, il ne faut pas généraliser tout sans savoir en regardant le festival de loin… certains soir, en passant par des lieux de spectacles, ces grognons auraient pu voir des rassemblement qui ressemblaient aux veillées d’autrefois, au coin d’un feu, sous un grand arbre du village, avec un conteur qui transmettait la sagesse, notre histoire, notre humanité… Et si les arts de la rue étaient salutaires et non perturbants ?
Parfois, j’ai vu des spectacles qui ne m’ont pas plu, qui n’ont rien évoqué chez moi, que j’ai trouvé un peu faibles ou pas encore au point, voir même, exceptionnellement, mal conçus. Mais j’ai rencontré d’autres festivaliers qui les avaient appréciés. C’est ce que l’on appelle la diversité et elle est importante à maintenir et à préserver. Quand elle disparaitra, on sera obligé de tous regarder la même chose, au même moment et c’est ce que l’on appelle la télévision, non ?
J’ai croisé des acteurs fascinants par leur talent, par leur gueule, par leur originalité. Ils m’ont tous laissé d’eux-mêmes, du bonheur, des sujets de réflexion, de l’émerveillement et cela est venu remplir ma tête de souvenirs…
La super gueule, le confort en pleine chaleur, le barbecue géant des néerlandais, les géants blancs, les prêcheurs mystiques, tout cela fut surprenant même si chaque représentation ne fut pas extraordinaire…
Enfin, il y eut des moments plus beaux que d’autres qui resteront bien accrochés en moi comme le voyage sonirique, la musique sifflée ou certaines chansons de Saint Benêt…