La compagnie Kumulus, pour ceux qui suivent le festival Chalon dans la rue depuis quelques années, fait partie des grandes compagnies, celles qui offrent de grands spectacles, celles qui ne déçoivent pas le public… même si on n’est jamais obligé de tout aimer, les arts de la rue, c’est quand même la grande liberté des spectateurs !
Mais, disons-le clairement, si j’ai choisi jeudi matin de commencer par le spectacle Nondedieu de la compagnie Kumulus ce n’est pas en raison du passé. Les pendus et Silence encombrant sont bien installés dans ma mémoire et ils n’avaient pas besoin ni de compagnie ni de confirmation… Mais, quand un jour de canicule une compagnie joue à 9h30 du matin, avouons que c’est tentant de commencer avec elle cette première journée de festival…
D’accord, même entre 9h30 et 11h00, il a fait très chaud et si le public a chaud, on peut vous garantir que les acteurs, eux aussi, ont eu très chaud. Évacuons donc cette température et passons au spectacle !
Pour moi, cela n’engage que moi, il peut y avoir deux façons de voir ce spectacle étonnant et décapant ! Soi, on part de l’idée que nous allons assister à un spectacle de vieux artistes qui relèvent le défi de faire vivre un cirque alors que tous devraient être à la retraite… Ou, on peut aussi faire abstraction de l’âge des artistes et imaginer que ce spectacle va nous faire toucher l’envers du décor du cirque, l’humanité ancrée au fond de chaque artiste… Dans les deux cas, une forte imprégnation contemporaine qui rend le spectacle profond et finalement assez désespérant… L’artiste qui joue son rôle, c’est aussi chaque humain qui vit sa vie…
Oui, je sais, cela va vous sembler assez conceptuel et presque philosophique… mais c’est ainsi que j’ai vécu le spectacle…
Pour être plus léger, plus festif et proche du spectacle, on peut aussi vous dire que vous allez prendre place devant une scène particulière qui vous présentera au départ une face de la vie – que dis-je du spectacle – puis, sans que vous ayez à bouger l’autre face. En effet, c’est comme si le spectacle était composé de deux spectacles identiques, mais une fois vous voyez le spectacle, une fois la vie dans les coulisses, pile et face pour le même prix !
Je n’ai pas envie de vous en dire trop si ce n’est que c’est prenant, fascinant, triste parfois, burlesque bien souvent, drôle et fin, lourd et désespérant… bref, c’est comme la vie, quoi !
Je ne peux que vous conseiller ce spectacle hors normes, c’est au stade Garibaldi, demain jeudi soit à 9h30 soit à 19h00… Attention, la compagnie ne sera pas là samedi ni dimanche !