La Team Quai des bulles 2018 : Hugo

Bonjour,

Je m’appelle Hugo, j’ai 20 ans et je viens des alentours de Dijon.

J’ai beaucoup voyagé à travers le monde pendant 2 ans, d’abord en camping car sur le continent Américain, de Ushuaia jusqu’au Cercle polaire Arctique en Alaska. Pour ensuite partir en sac à dos en Asie en commençant par Singapour jusqu’en Inde en passant par le Myanmar et bien d’autres pays.

Ce voyage m’a beaucoup fait pratiquer la photographie ce qui m’a conduit à m’intéresser également à la vidéo. C’est ainsi que j’ai obtenu un DUT des Métiers du Multimédia et de l’Internet à Dijon pour ensuite terminer mes études cette année en Licence Professionnelle des Techniques du Son et de l’Image à Chalon-sur-Saône, ville de la photographie.

Passionné par la moto, j’aime découvrir de nouveaux endroits à photographier, réaliser de petits montages vidéo, bref sortir !

C’est donc avec hâte que je pars découvrir la ville de St Malo pour réaliser des interviews d’auteurs de BD que j’ai pu lire !

A bientôt donc pour de prochaines interviews !

Enfin, on saura tout sur Sasmira mais à Saint-Malo !!!

Oui, je le dis souvent, la bande dessinée est née ou presque avec un cri du cœur pas toujours facile à vivre : « A suivre ! ». Mais reconnaissons que Laurent Vicomte a quand même poussé le bouchon un peu loin… En 1997, il commence une série et c’est dans quelques jours que les lecteurs pourront découvrir la fin de cette histoire… Mais en plus de vingt ans, seulement quatre tomes pour une belle fiction qu’il faut découvrir…1997, c’est déjà un peu loin, enfermé dans nos mémoires. Pourtant, c’est aussi très près de nous si on compare avec la Préhistoire, l’Antiquité Egyptienne ou le Haut moyen-âge… Tout est relatif, c’est vrai ! Il n’en demeure pas moins qu’en 1997 je découvrais une magnifique bande dessinée, le premier tome de la série Sasmira, L’appel. C’était signé Laurent Vicomte et cela paraissait aux éditions Humanoïdes associés, une maison que j’affectionnais beaucoup…

Le temps a passé, le second tome n’est pas sorti, les Humanoïdes ont connu de très grosses difficultés financières, les lecteurs de la série sont restés sur le carreau… Pourtant, la critique comme le grand public avaient été séduits tant par le graphisme de Laurent Vicomte, que l’on connaissait du temps de la série Balade au bout du monde dont il avait dessiné les quatre premiers volumes, que par le scénario, et là on découvrait que Vicomte savait écrire les histoires…Puis les mois se sont écoulés, les années se sont entassées dans nos mémoires sans trace du tome 2 de Sasmira. Laurent Vicomte était aux abonnés absents… Il avait fallu 11 ans pour voir la réimpression du tome 1, il faudra presque 15 ans pour que le tome 2 arrive en librairie… Laurent Vicomte est alors accompagné au dessin par Claude Pelet… Polémiques, rumeurs, documentaire sur les onze ans d’écriture et de dessin… Tout est fait, de fait, pour transformer cette série en mystère, énigme… ce qui va bien avec cette série grandement énigmatique !Puis, de 2011 à 2016, nouvelle attente et le tome 3 sort avec cette fois Anaïs Bernabé au dessin… L’histoire n’est pas terminée mais la série Sasmira redevient presque une série plus ordinaire… Quoi que…

Alors, si vous le voulez bien, revenons-en cette fois-ci non pas à la petite histoire de cette série mais à son contenu. Je le trouve d’une très bonne qualité car il s’agit finalement de l’essentiel de la vie humaine : qui sommes-nous, d’où venons-nous, que se passera-t-il après la mort ? Dit comme cela on a le sentiment d’une bande dessinée philosophique, ésotérique, religieuse… Oui, c’est un peu cela mais pas que…

Il est question d’amour, de fidélité, de secret, de magie, de vieillissement, de temps, de mort, de pouvoir… et encore cela limite car chacun peut voir dans cette histoire ce qu’il veut bien voir comme dans toutes les grandes œuvres littéraires, ce qui permet de penser que Sasmira devrait pouvoir rejoindre La Comédie Humaine, Les Rougon-Macquart, Les caractères… et toutes les belles choses que vous avez rangées dans votre bibliothèque…

Stan et Bertille sont nos contemporains, Prudence est du dix-neuvième siècle et Sasmira est beaucoup plus vieille car elle serait née il y a plus de 4000 ans en Egypte… Pourtant, ces quatre personnes sont les personnages phare de cette série et ils vivent bien – du moins à un moment donné – dans la même époque… Illusion, magie, fantastique, délire… allez savoir…

Doux et poétique, historique et profondément humain, réaliste et fantaisiste… Oui, il y a bien de tout cela dans Sasmira et même beaucoup plus… J’ai retrouvé dans les tomes 2, 3 et 4 ce qui m’avait profondément intrigué dans le tome 1 : des vrais personnages forts, inquiétants, libres et enchainés, fatalistes et confiants, violents et doux, imprévisibles et programmés… Un peu comme de véritables êtres humains condamnés à vivre leurs destins… Et quels destins !!!

Je ne peux donc que vous conseiller de découvrir cette série Sasmira – d’autant plus que maintenant on la trouve complète chez le même éditeur – qui restera une belle et grande série de bédé contemporaine. Elle peut faire peur, on peut avoir été agacé par un rythme de sortie surprenant, on ne peut qu’être séduit par cette histoire et touché par le graphisme changeant de trois dessinateurs mais qui s’est enfin stabilisé avec l’arrivée d’Anaïs Bernabé qui maitrise très bien l’ultime album de cette belle histoire…

L’ultime aventure des Pirates de Barataria ce sera à Saint-Malo !

Les pirates et les corsaires, quand on s’apprête à aller poser son sac à Saint-Malo, sur le Quai des bulles, cela devient une priorité ! Ce n’est plus un programme c’est un passage obligé, une escale obligatoire, un devoir de mémoire et la concrétisation de rêves d’enfance… Alors, bien sûr, le rêve est plus agréable sur les mers chaudes que sur les bords de la Manche… Mais dans la salle de presse face à la Manche, on peut évoquer la Mer des Caraïbes… Non ?

Moi, je l’avoue, depuis mon plus petit âge, j’ai toujours aimé les Pirates, les Corsaires, les Cap-horniers, les Marins en général… Pour ce qui est de la bande dessinée, j’ai baigné dans Barbe-Rouge, une bande dessinée de Pilote que j’aimais beaucoup et dont les albums sont restés en belle place dans ma bibliothèque… Pour moi, Barbe Rouge était un gentil, en quelque sorte !

Plus récemment, j’ai eu l’occasion d’en parler, j’ai découvert le travail excellent de Riff Reb’s qui nous a accompagnés sur des flots pas toujours très accueillants… Son dernier ouvrage, Marines, était une pure merveille et c’est encore à Saint-Malo qu’avait eu lieu la rencontre !

Il est donc bien normal, avec ce goût de la mer, de venir vous parler d’une série qui, avec son douzième album, trouve sa fin, son ultime épisode comme l’annonce son éditeur…  Les Pirates de Barataria ! Une magnifique série scénarisée par Marc Bourgne et dessinée avec talent et précision par Franck Bonnet, aucun lien de parenté avec moi, je le précise.

Après la tentative de libération de Napoléon, exilé forcé et prisonnier sur l’île Sainte-Hélène, on pouvait se demander ce qu’allait devenir l’équipe… Artémis Ambre allait-elle se consacrer à son fils… Arriverait-elle à maintenir à terre Dominique ? Les Américains laisseraient-ils en paix ces anciens pirates… Oui, une multitude de questions se posaient et les réponses devraient tenir en un seul et dernier album… Le grand défi pour le scénariste et l’ultime série de dessins de mer, de voiles, de vaisseaux pour Franck Bonnet devenu entre temps « Membre titulaire de l’Académie des arts et sciences de la mer »…

Dans ce dernier opus, même si la mer n’est pas omniprésente, même si les tenants et aboutissements sont plutôt sur terre – et en particulier dans des geôles pas très sympathiques – sur certaines îles des Caraïbes, il n’en demeure pas moins que je suis fasciné par ces dessins de mer, de bateaux, de combats… Il faut dire que dans ce dernier album, on voyage énormément, on change de bâtiments, on varie les équipages… Bref, c’est le grand jeu !Pour ceux qui ne connaissent pas encore cette saga, je rappelle qu’il y a un cadre bien réel et historique. Nous sommes au début du dix-neuvième siècle, Artémis est française et elle a un secret dont je ne dirai rien mais que vous allez découvrir au fur et à mesure. Pour les lecteurs de la série, ce n’est plus un secret mais je reste discret pour ceux qui auraient envie de la découvrir…

Les frères Laffite, quant à eux, ont bien existé et ce sont bien eux qui ont créé la République de Barataria dans les bayous de Louisiane. Les différents conflits entre Américains, Anglais et Français sont eux aussi bien réels… et toute cette histoire est une grande série d’aventures, d’espionnage, de fidélité et de trahison, d’amour et de passion, de manipulation et de secrets…

Le dernier tome ouvrira une nouvelle aventure possible pour la descendance d’Artémis, la Conquête de l’Ouest et les conflits avec les Indiens… mais c’est une toute autre histoire !

Quand on se lance dans une telle narration en douze volume, il faut savoir stopper sans décevoir ses lecteurs et je considère que c’est réussi : bravo à Marc Bourgne et Franck Bonnet pour ce magistral travail et je suis heureux que nous puissions avec mes étudiants rencontrer Franck Bonnet à Saint-Malo… et c’est pour très bientôt !

La Team Quai des bulles : Roxane

A quelques jours du grand départ pour Saint-Malo et son Quai des bulles 2018, il est temps de parler des étudiants qui vont m’accompagner… Chacun va venir se présenter et voici Roxane…

« Bonjour,

On me croise… Est-ce une professionnelle ? Est-ce une surdouée ? Une extraterrestre ?

Pas tout ! Je suis juste moi, Roxane Pavard et c’est déjà pas mal !

Originaire du royaume loirétain, mes aventures m’ont menée jusqu’aux terres arides de Bourgogne, dans la cité de Chalon-sur-Saône. Venant tout juste de gagner le dur défi du BTS design graphique numérique, je plonge désormais dans celui de la licence professionnelle image et son. Pour ce combat, je serai armée de mes passions de la bande dessiné et des films, des super-héros et du hard rock, du manga et du cosplay.

Cela peut vous faire peur, mais vous ne risquez rien… Je suis là pour vous convoyer dans cet univers…

Désormais je fais route vers l’antique cité corsaire de Saint-Malo où m’attendent de nouvelles aventures au pays des bulles… Donc, à très vite ! »

La Team Quai des bulles 2018 : Sarah

A quelques jours du grand départ pour Saint-Malo et son Quai des bulles 2018, il est temps de parler des étudiants qui vont m’accompagner… Chacun va venir se présenter et voici Sarah…

« Bonjour !

Je m’appelle Sarah, j’ai 22 ans je suis originaire d’Afrique de l’ouest plus précisément de la Côte d’Ivoire. Voilà 2 ans que je suis en France pour mes études. J’entame ma 3ème année en licence professionnelle de l’image et du son.

Éternelle rêveuse, je me suis attachée au monde l’art depuis mes 9 ans. Aujourd’hui j’aborde une nouvelle étape de ma vie professionnelle en agrandissant ma palette intellectuelle et technique et en m’ouvrant à d’autres formes d’art, de narration, de reportages, de communication…

Mon avenir professionnel ??? Si seulement je savais ! En fait, je n’en sais pas plus que ça, je me laisse porter au gré du vent ou du moins au gré de mes pinceaux… et de mon micro lors de ce festival Quai des bulles de Saint-Malo…

Mon sourire en dit long sur ma personne… Je ne vous en dis pas plus, je préfère vous emmener dans mon monde avec moi …Alors, si vous le voulez bien, ce sera un plaisir de vous guider, de vous accompagner, de vous faire rêver… Vous venez avec moi ? »

La Team Quai des bulles : Nathan

A quelques jours du grand départ pour Saint-Malo et son Quai des bulles 2018, il est temps de parler des étudiants qui vont m’accompagner… Chacun va venir se présenter et voici Nathan…

« Bonjour,

Je m’appelle Nathan, j’ai 21 ans et je suis originaire de Chalon sur Saône. Je regarde beaucoup de films et de séries, et à ce titre, j’ai toujours été très curieux de connaitre et de vivre le monde de l’Audiovisuel de l’intérieur. Comme je suis aussi très intéressé par le graphisme, et plus largement, tout ce qui touche au Multimédia et aux technologies, Je suis parti à Dijon effectuer un DUT Métiers du Multimédia et de l’Internet. J’ai effectué mon stage en entreprise dans un journal de Boston en début d’année, en temps que cameraman et photographe.

Me voici aujourd’hui de retour dans ma jolie petite ville pour poursuivre mes études dans la même branche, en Licence Professionnelle Techniques et Activités du Son et de l’Image, à l’IUT de Chalon.

On me dit assez sociable, j’aime rire et faire rire. Passer du temps avec mes amis, discuter des heures durant. J’adore voyager, faire de nouvelles rencontres et partager des expériences. J’attends Saint-Malo avec impatience pour toutes ces raisons, en encore plus à l’idée de rencontrer une foule d’artistes et d’acteurs du monde de la BD !

A très bientôt pour de nouvelles aventures et rencontres. »

La Team Quai des bulles 2018 : Caroline

A quelques jours du grand départ pour Saint-Malo et son Quai des bulles 2018, il est temps de parler des étudiants qui vont m’accompagner… Chacun va venir se présenter et voici Caroline…

« Bonjour,

Je suis Caroline Goyaux et on se fie souvent à mon apparence… En général les personnes autour de moi se rendent compte que je ne suis pas tellement comme on pourrait le croire. Je suis silencieuse mais pas réellement timide ou effacée. Prenant la vie comme elle vient, avec ses miracles, ses belles rencontres, ses déceptions et ses étapes difficiles, j’ai appris à me connaître. Les voyages m’ont formée et beaucoup appris et les rencontres que j’ai faites jusqu’ici font qui je suis aujourd’hui.

Alors oui vous pourriez vous dire que c’est peut-être trop sérieux ou spirituel, mais vu que nous avons tous notre propre définition de la vie, pourquoi pas ?

Si j’ai envie d’être légère, aimante et enthousiaste je le serai. Je ne veux pas me laisser manipuler par la société qui me dicte comment je dois vivre en fonction des codes ou des normes sociétales. Je ne veux pas être un mouton qui ne sait pas où il va, qui déambule sans émotions, sans réflexions avec ce qui l’entoure.

Pour que je vous compreniez un peu mon univers voici une définition de Ralph Waldo Emerson qui résume de comment je vois les choses : « Réussir sa vie : rire souvent et sans restriction ; s’attirer le respect des gens intelligents et l’affection des enfants ; tirer profit des critiques de bonne foi et supporter les trahisons des amis supposés ; apprécier la beauté ; voir chez les autres ce qu’ils ont de meilleur ; laisser derrière soi quelque chose de bon, un enfant en bonne santé, un coin de jardin ou une société en progrès ; savoir qu’un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde ; voilà ce que j’appelle réussir sa vie ! »

Je n’ai pas à vous convaincre de qui je suis, ni a flatter mon ego en disant que je suis comme ça ou comme ci. Pour moi le plus important n’est pas de quoi on a l’air, ce qu’on revendique ou ce qu’on a fait, mais ce qu’il y à dans notre cœur et la sincérité avec laquelle on donne. Le reste est futile et s’évapore rapidement une fois qu’on a vraiment rencontré la personne qui est en face de nous.

Alors voilà, je suis Caroline, j’ai 23 ans, je suis épicurienne et sociale, je philosophe peut-être un peu trop mais je suis heureuse d’être en vie et d’aller au festival Quai des bulles pour vous en parler et le faire vivre avec mes mots et mes images…  »

La Team Quai des bulles 2018 : Anton

A quelques jours du grand départ pour Saint-Malo et son Quai des bulles 2018, il est temps de parler des étudiants qui vont m’accompagner… Chacun va venir se présenter et voici Anton…

« Bonjour,

Je m’appelle Anton Thiébault et je suis un jeune étudiant tout juste diplômé d’un brevet de technicien audiovisuel. J’ai su jouer de mes charmes pour intégrer l’année passée une radio Iséroise. Fort de cette nouvelle expérience je me lance maintenant dans une licence professionnelle techniques et activités de l’image et du son dont la réputation n’a d’égale que le manque de cheveux de ses professeurs !

Mes passions pour la musique, la bande dessinée et le cinéma vous permettront de découvrir un garçon sensible, intéressé et plein d’humour. Malgré ma diction douteuse, mes questions à peines plus saines et mon élocution épileptique pendant mes phases de stress, je vais essayer, tant bien que mal, de vous rendre une image sincère du principal concerné : l’interviewé.

Dès le festival Quai des bulles de Saint-Malo, je vais me mettre au travail pour faire vivre les bulles et les partager avec vous tous… »

Geoffroy Monde et son monde seront à Saint-Malo !

Dans les découvertes BD de la rentrée, il y a le Poussière de Geoffroy Monde. Je serais tenté de dire que cet album est encore plus étonnant que son ouvrage précédent aux mêmes éditions Delcourt, De rien. Seulement, si la première fois il s’agissait en quelques sortes de nouvelles absurdes, surprenantes et humaines, ici, cette fois, dans Poussière, il s’agit d’une histoire en plusieurs volumes… Encore de l’absurde ? Non, pas vraiment mais toujours autant d’humanité…

Seulement, le chroniqueur est bien embêté, pour ne pas dire plus, au moment de vous parler de l’intrigue… sans tout dévoiler… Oui, comment faire, par où commencer… Je vais essayer et ne m’en voulez pas trop si vous ne comprenez rien et si vous n’arrivez pas à classer cette bédé… D’ailleurs, je ne suis pas certain que Geoffroy souhaiterait être classé, rangé, enfermé dans une boite…Ce qui est certain, c’est que Geoffroy nous plonge dans un monde – la planète Alta – en pleine guerre, une guerre inégale, injuste et cruelle, celle qui met les Cyclopes, de terre et de mer, face aux humains… Enfin, drôle d’humanité quand même, drôles de Cyclopes aussi d’ailleurs… Le combat fait rage mais le pire c’est qu’il semble être déterminé et répétitif… Quand les Cyclopes meurent au combat, ils ressuscitent, par un artifice que je vous laisse découvrir, tandis que les humains…

Un dessin fantastique, narratif, des personnages époustouflants et un album aux couleurs vives presque dérangeantes au départ… Et on plonge, on se délecte, on y croit, on tremble pour l’humanité et on se demande de quelle légende s’est inspiré l’auteur, quelle mythologie il est en train de nous raconter, de faire revivre, de s’être approprié…Et j’ai envie de dire que c’est maintenant qu’il faut que je m’arrête concernant ce scénario finement ciselé et aux rebondissements incroyables… Oui, je sais bien que vous ne savez pas encore dans quelle époque se déroule l’histoire… dans quel pays vivent ces Cyclopes… quelles sont les armes des uns et des autres… Mais j’ai envie de vous dire : foncez, allez y, ne vous posez pas de question, laissez-vous faire, acceptez l’inconnu et les surprises… Oui, laissez Poussière vous recouvrir…

Alors, oui, cet album ne plaira probablement pas aux lecteurs trop conventionnels, trop rigoureux dans leur logique, trop rationnels… Oui, cette histoire va déstabiliser ceux qui sont figés sur les canons de la SF et du fantastique, ceux qui pensent qu’il ne faut pas trop dévoyer les mythes… Probablement…

Mais j’avoue pour ma part avoir été embarqué dans cette histoire, de l’avoir dévoré avec bonheur et avoir été secoué profondément par certains rebondissements en fin d’album… J’attends la suite avec impatience et je suis pressé de rencontrer Geoffroy Monde à Saint-Malo à l’occasion de Quai des Bulles 2018

Dialogue dans le couple par Zelba qui sera bien à Saint-Malo…

Je ne vais pas encore vous ressortir mes couplets classiques sur la place des femmes dans la bande dessinée, que ce soit d’ailleurs dans les créateurs, les éditeurs, les lecteurs… Non, j’espère que vous avez bien compris que cet art narratif est universel, qu’il ne devrait pas y avoir de différence de traitement pour les unes ou les autres et que, surtout, la bédé pour filles n’est pas un genre… Il y a les bédés que l’on aime, celles qui nous touchent et celles, bien sûr, qui nous lassent indifférents, du moins au moment où on les lit car il ne faut jamais jurer de rien…Oui, mais les femmes dans la bédé ne parlent que d’histoires pour les femmes ! Tiens donc, vous en êtes sûrs ? Vous n’avez pas lu, je pense, Clinch de Zelba car cette histoire n’est pas une histoire de femmes mais de couple ! Et un couple, jusqu’à nouvel ordre ce n’est pas une histoire de femmes mais une histoire d’amour, de tension, de haine, de délire, de combat, de survie… Vous n’avez pas lu Sous les bouclettes de Mélaka car c’est une histoire de vie et de mort, de passion et de maladie, d’amour et de tendresse, de famille, de voisinage, de culture, d’écriture… Oui, les femmes, comme les hommes, écrivent les histoires qui les habitent et bien souvent nous touchons-là la vie tout simplement, dans toutes ses dimensions !Oui, même si vous plongez dans vos clichés en ouvrant le dernier opus de Mademoiselle Caroline – Ma vie d’artiste – ou de Mathou – Et puis Colette – vous allez découvrir des histoires profondément humaines et universelles, des histoires qui nous font grandir…

Mais, comme nous sommes en pleine préparation de Quai des bulles 2018, à Saint-Malo, revenons à une autrice qui sera là et que nous allons rencontrer, Zelba ! Parlons donc de Clinch, de ma lecture de Clinch, la bédé de Zelba qui est sortie il y a quelques mois…

Au départ, le lecteur est un peu perdu… De quoi s’agit-il ? Le sous-titre lui annonce « deux amis, un combat, une nuit blanche ». Très vite, il est en compagnie de deux garçons et il ose imaginer que c’est là les deux amis… Mais, une amitié peut en cacher une autre…

Là, je réalise toute la difficulté pour parler de Clinch en respectant le lecteur pour ne pas détruire le suspense magnifiquement construit par Zelba. Car si on a bien deux amis, ils sont plutôt là en spectateurs, en parieurs, en commentateurs… Oui, on assiste à un combat de boxe et on a bien le droit de parier sur le vainqueur ! Non ?Oui, mais une femme ne peut pas écrire sur un combat de boxe, quand même ! C’est une affaire d’hommes, sans blague ! Pourtant le combat est un corps à corps et je ne vois pas ce que cela aurait de spécifiquement masculin, non ? Oui, mais alors si on parle de corps à corps, on parle d’amour et de sexe et votre bande dessinée est tout simplement un titre girly de plus pour lectrices qui s’ennuient ou se prélassent… Une bédé pour fille, quoi !

Depuis plusieurs années, j’explique dans ma famille, avec l’aide d’un de mes fils, que la catégorie «pour filles» cela n’existe pas ! Non, ni en bédé, ni en cinéma, ni en littérature… C’est ainsi : il y a des histoires policières, des romances, des aventures périlleuses, de la science-fiction, du fantastique, de la biographie, des histoires sociales, politiques, rouges, noires… et j’en passe et des meilleures ! Mais, «pour filles», oubliez, cela n’est pas une catégorie et, donc, Clinch n’est pas une bédé pour filles, c’est un roman graphique pour adultes tout simplement… Les ados confirmés s’y retrouveront aussi, bien sûr, mais ce n’est pas pour les jeunes lecteurs, tout simplement…

Clinch est la confrontation entre deux êtres humains, un garçon et une fille, deux adultes pris dans leur vie, deux amis d’enfance, deux destinées qui doivent en une nuit prendre leur chemin propre… Quelle place à l’amour ? Quelle perspective commune ? Quelle direction suivront-ils ? Les spectateurs gagneront-ils leurs paris ? Zelba vous charmera-t-elle comme elle m’a charmé en moins de cent planches ?

Un roman graphique qu’il faut lire en une seule fois, sans a priori, sans se poser de questions et en acceptant tout ce qui va se passer durant cette nuit… Alors, au petit matin, vous aurez le droit de vous déclarer touchés ou pas, vous choisirez votre camp, et vous comprendrez définitivement que la bande dessinée pour filles par des filles avec des filles cela n’existe pas ! Par contre, vous aurez la preuve en main que la bande dessinée peut tout raconter, toutes les situations humaines, avec talent, pour tous les goûts… Certains seront déçus – pourquoi pas – tandis que d’autres seront énervés… J’espère que vous serez nombreux à me rejoindre dans ceux qui auront passé un moment très agréable avec les personnages de Zelba et que vous classerez cette autrice dans celles qu’il faut guetter pour être certain de ne pas manquer son prochain album…

Alors, pour ceux qui n’auront pas la chance d’aller la rencontrer à Saint-Malo, je vous invite dès maintenant à réserver un peu de temps pour aller la croiser à l’Antre des bulles de Chalon-sur-Saône, le 10 novembre !