Angoulême 2017 et la découverte d’une héroïne absolue, Irena…

La dernière interview de ce festival d’Angoulême, juste avant de reprendre la route pour notre Bourgogne, a été avec l’équipe entière d’un album atypique, Irena. En effet, au fond du Chardon d’Écosse, charmant bar de la ville, nous avions rendez-vous avec Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël, les deux scénaristes de l’album, et David Evrard, le dessinateur. Une très belle rencontre même si David, l’homme du dessin, n’a pas beaucoup fait entendre sa voix… par contre, il a dessiné en nous écoutant et le résultat fut à la hauteur de son silence : édifiant !Pourquoi s’agit-il d’un album atypique ? Les auteurs ont décidé de raconter en trois albums, la vie – ou plus exactement une partie de la vie – d’Irena Sendlerowa. Cette femme a œuvré pendant quelques mois pour sortir des enfants du ghetto de Varsovie. Ce fut une résistante et en 1943 elle a été arrêtée, torturée et condamnée à mort. Elle n’a pas parlé et elle a été sauvée de l’exécution capitale in extremis… Elle est décédée à 98 ans, à Varsovie, en 2008…Pour Séverine Tréfouël, il est très important de raconter cette vie exemplaire car nous avons besoin de ces exemples pour avoir du courage, agir, rester humain dans des périodes de crise et nous en vivons une, nous aussi…  

Jean-David Morvan voulait la bande dessinée et même une narration graphique comme celle de David Evrard car pour raconter tant d’horreurs et cruautés, pour montrer le destin tragique des enfants, il était inconcevable d’utiliser un style réaliste. C’eût été trop cruel, insoutenable, illisible… tandis qu’avec un style plus rond, plus « enfantin », le pire finit par passer et nous atteindre…

Certaines scènes ont été très difficiles à dessiner. Le ton juste a finalement été trouvé à chaque fois grâce au travail combiné de cette belle équipe. Espérons que ce récit – qui n’est pas un récit de plus sur la Shoah mais bien le récit du sauvetage d’enfants au cœur du ghetto de Varsovie par Irena – saura trouver son lectorat le plus large pour nous montrer que bien souvent le courage d’une seule personne peut stimuler celui des autres et produire ainsi des miracles !

Angoulême 2017, à la recherche de Julien Neel…

Snif… Snif… Snif… (Pour ceux qui ne comprendraient pas, gros chagrin, gros soupirs…)

Dans le monde du journalisme, parfois, les choses ne se passent pas forcément comme prévu : un malentendu, un changement de planning, et les plans sont bouleversés.

Dès que le projet Angoulême fut évoqué, des noms d’auteurs me sont tout de suite venus en tête et parmi ces noms, celui de Julien Neel, auteur de la saga Lou. Déjà interviewé à Montreuil par des étudiants de ma section, début décembre, ma demande ne fut donc pas une priorité, mais mon envie de rencontrer l’auteur de BD qui a nourri mon enfance était forte.

Lorsque l’on m’a confirmé qu’une interview avec Julien se ferait j’ai sauté de joie et me suis donc mise au travail ! Préparation avec grande concentration, relecture des ouvrages, discussion avec plusieurs membres de l’équipe. Je devais être au top pour cet entretien comme une véritable professionnelle !J’eus la chance de le croiser lors de la conférence Glénat au cours de laquelle il reçut un album d’or, et j’ai pu prendre une rapide photo en sa compagnie. Mon empressement de l’interviewer le lendemain fut d’autant plus fort après cette furtive rencontre. J’étais prête !!!

Malheureusement, arrivée au point de rendez-vous à l’heure prévue stressée mais déterminée, Julien Neel était absent. Après m’être rendue sur le stand de Glénat, j’ai pu comprendre qu’une erreur de communication s’était produite. Je n’étais pas responsable de cette affaire, seulement la victime… Snif… Snif… Snif…C’est donc le cœur lourd que j’ai dû repartir, en espérant que tout cela ne soit que partie remise… Oui, Julien, je suis prête à t’interviewer pour la radio !!!

Cynthia

Angoulême 2017 et Luc Brahi

Le festival d’Angoulême, de sa préparation à ce grand reportage, fut, pour nous, l’occasion de découvrir des œuvres et de les lire, des artistes et de les rencontrer, des expositions et de les visiter… Mais, ce fut surtout une collection de moments de rencontre, de partage, d’écoute avec scénaristes, dessinateurs ou tout autre artiste du monde de la BD !

C’est donc dans ce cadre que nous avons donc eu l’occasion de rencontrer, lors de la deuxième journée de festival, Luc BRAHY, dessinateur de la bédé Cognac, un polar proposé en 3 tomes, alliant la ville de Cognac, et cette fameuse boisson que l’on aime tant, et l’univers mystérieux d’une enquête criminelle.Malgré un petit souci nous privant de Chapuzet, coscénariste de la série avec Eric Corbeyran, nous avons pu poser quelques questions à Luc sur son travail de dessinateur, que cela soit sur Cognac ou même sur ses autres réalisations. Nous avons ainsi pu apprendre que Luc est un dessinateur passionné par le dessin à caractère réaliste et qu’il n’a pas peur d’avoir plusieurs projets différents en même temps. Autodidacte, il a su se créer une patte graphique grâce à ses différentes inspirations de jeunesses (Hergé, Pratt et Hermann), dont il a su se détacher aujourd’hui : il est lui-même !Luc est un artiste attiré par les projets nécessitant un dessin pointu, réaliste et efficace. C’est bien ce que l’on peut constater dans ce polar Cognac ou très prochainement sur une œuvre basée sur l’aviation éditée par Glénat, œuvre pour laquelle il dit être totalement dans son domaine de création !

Pour certains, ce nom de Luc Brahi évoquera Imago Mundi, Oukase ou Les champs d’Azur… ce qui montre l’étendue de son talent…

Jérémy, Brice et Damien

Angoulême 2017 et Reinhard Kleist

C’est à l’espace des rencontres internationales qu’a eu lieu la conférence de Reinhard Kleist, auteur allemand de bandes dessinées.

« Dans mes livres, j’aime me concentrer sur un seul personnage pour illustrer une problématique, un sujet plus global », nous explique-t-il au cours de son intervention. « Par exemple, pour Rêve d’Olympe, c’est la coureuse Samia Yusuf Omar qui me permet de traiter de l’immigration vers l’Europe ».

Certains se rappelleront peut-être de cette athlète somalienne qui avait concouru au JO de Pékin 2008, finissant dernière, sous l’ovation du public. De retour au pays, elle est oppressée par les islamistes qui refusent la participation des femmes aux sports. Elle finira par s’enfuir de Somalie en 2012, pour participer aux JO de Londres. Elle traversera alors le Soudan, l’Éthiopie et la Lybie, pour finalement voir son embarcation sombrer dans la mer Méditerranée. Samia ne réalisera jamais ses rêves de sportives…

« Les médias ont tendance à oublier la route que nombre de migrants doivent parcourir pour atteindre la Mer Méditerranée et entamer la traversée », précise Reinhard. A travers les yeux de Samia, le lecteur peut alors se représenter la difficulté et les dangers auxquels les migrants sont exposés pendant leur voyage.

Comme dans ses autres ouvrages, Kleist effectue un travail de recherche assez conséquent, interrogeant des réfugiés, regroupant de nombreux témoignages… Il a ainsi pu rencontrer la sœur de son héroïne, Hodan Yusuf Omar, qui l’a soutenu dans son projet. Rêve d’Olympe entre donc dans la collection de portraits remarquables de l’auteur allemands, après Castro, Le Boxeur…

Angoulême 2017 et la rencontre avec Philippe Valette, George Clooney et tous les autres…

Philippe Valette auteur de la Bande dessinée George Clooney a sorti un tout nouveau livre déjanté nommé brillamment “Jean-Doux et la disquette molle”. Lecteur de ses premiers ouvrages, je me suis lancé dans la lecture de la nouveauté immédiatement…J’ai eu la chance de le rencontrer et de l’interviewer samedi dernier à Angoulême ce qui m’a permis de découvrir l’homme qui se cachait derrière le masque de super-héros. La pression était bien-là mais ce fut agréable, j’ai pu découvrir ses influences, ses objectifs, comprendre tout son univers décalé.Son nouveau livre parle d’une aventure en plein open space. La quête de la disquette peut faire directement penser à Indiana Jones et pour cause Philippe Valette s’inspire toujours des codes cinématographiques. Marquée par des réalisateurs comme Edgar Wright et James Gunn, la dynamique des propos, des plans et de la narration fonctionne à merveille.Après une belle lecture, un très beau moment convivial et instructif ![Lien vidéo autorisé par l’auteur Philippe Valette : https://www.youtube.com/embed/42Px3IsyadU ]

Alexis

Angoulême 2017 et la rencontre avec Jérôme Lereculey au coeur de Wolodrïn…

“Ce qui m’intéresse dans la bande dessinée, c’est de dessiner et mettre en scène des créatures qui m’ont toujours fait rêver”.

C’est dans l’espace presse de Delcourt/Soleil, lors du festival d’Angoulême 2017, que nous avons pu rencontrer Jérôme Lereculey, dessinateur de bandes dessinées depuis 1994, dessinateur, entre autres, de la série Wollodrïn qui compte aujourd’hui de 8 tomes. En duo avec David Chauvel, le scénariste, l’illustrateur nous dépeint une fresque d’Héroïc Fantasy dans un monde sombre et menacé par la guerre.A cette occasion, l’auteur nous a parlé de sa relation avec le scénariste, de son amour pour le genre de la Fantaisie, de ses inspirations, provenant notamment de l’univers de Tolkien, et des motivations qui l’ont amené à dessiner. “Assez rapidement, je me suis dit que le dessin, c’était mon truc, je suis celui qui dessine [...], apparemment quand j’étais petit, il suffisait de me mettre dans un coin avec un papier et un crayon, et je barbouillais !”Une fois l’interview terminée, Jérôme nous a offert du temps, bien considérable à Angoulême… Du temps pour dédicacer et mettre en scène certains de ses personnages de Wollodrïn, et du temps pour une discussion plus personnelle sur nos parcours et nos intentions futures en tant qu’étudiants. Il a même accepté de nous donner des conseils en dessin après avoir regardé quelques-unes de nos créations…

Angoulême 2017 et la rencontre avec Alessandro Barbucci…

La rencontre avec Alessandro Babucci était à l’image de l’homme et de son accent : chaleureuse.

La grande famille Delcourt/Soleil et l’équipe des relations avec la presse prennent soin de proposer des rencontres de qualité, mettant en avant les auteurs, les passions, les émotions, les créateurs… A ce titre, on ne peut que les remercier… et ce fut le cas, une fois de plus avec le dessinateur de la série Ekhö, Alessandro Babucci, un merveilleux professionnel qui nous a partagé son amour de la bande dessinée.Après un premier trait de crayon professionnel à l’âge de 18 ans, une carrière riche en albums et récompenses, il s’est retrouvé avec Arleston à chercher un thème pour une belle série… C’est ainsi qu’est née Ekhö, sorte de fantaisie moderne ou presque…

Alessandro n’est d’ailleurs pas avare en anecdotes sur la naissance de ce monde miroir, sur les jeux de ping-pong créatif avec Arleston et au final sa façon de dessiner cette magnifique série…

C’est l’osmose, la confiance et la relation entre ces deux hommes, un scénariste et un dessinateur, Arleston et Barbucci, qui font la force et l’efficacité de cette série… Tout cela donne naissance à des personnages hauts en couleur, attachants, comiques.

Le lecteur est entrainé à toute vitesse dans cet univers et rien ne peut le faire dévier de son chemin, lire la série jusqu’au bout… enfin, pour le moment, elle est en cours…

Nous avons encore plus hâte, après cette rencontre, de découvrir la suite d’Eckhö et les productions plus orientées Jeunesse que Barbucci a envie de réaliser, surtout depuis que sa fille l’a mis sur une nouvelle piste, mais c’est encore confidentielle…

Damien

Angoulême 2017 et Anaïs Bernabé, Sasmira et les autres…

Michel qui suit cette série depuis le début, enfin suivre est un bien grand mot car Sasmira, jusqu’à maintenant, a eu un rythme de sortie tellement chaotique que l’on a bien du mal à parler de série, se faisait un plaisir de rencontrer Anaïs Bernabé, autrice qui se retrouve aux commandes de cette histoire…

Mais Angoulême, c’est aussi le public, les lecteurs, les dédicaces et Anaïs, submergée par ses fans, est arrivée très en retard. Du coup, Michel est parti vers d’autres rendez-vous et c’est ainsi que je me suis retrouvée seule avec Anaïs…

Anaïs Bernabé est une jeune artiste qui a fait ses débuts avec le tome 3 de Sasmira, série débutée par Laurent Vicomte il y a tellement longtemps que je tairais cette date où je n’étais pas née…

Connaissant l’auteur-créateur depuis qu’elle est toute petite, très admirative de cette série, c’est avec aisance qu’elle l’a aidé à dessiner ce troisième tome. Maintenant qu’elle a fait ses preuves, c’est désormais seule qu’elle va aborder de nouveaux projets, dont La Pluie des Corps.

Quant à Sasmira, il y aura bien, un jour, une suite et une fin…

Oriane

Découverte d’un très bon auteur, Raphaël Drommelschlager

Vendredi, nous avons eu le plaisir de rencontrer Raphaël Drommelschlager, l’auteur au nom imprononçable… Il a pu nous parler de deux de ses œuvres, celles que nous avions lues,  La Craie des étoiles et Londres Santorin.Tout d’abord la Craie des étoiles, dont le tome 2 sortira en mars prochain, est une bédé s’adressant à un jeune public avec une histoire fantastique saupoudrée de poésie qui délivre avant tout un message écologique. Ce qui lui a inspiré cette histoire s’avère être les questions de son fils, sur la nature. C’est d’ailleurs bien son propre fils qui est le personnage principal dessiné par Raphaël. En créant cette histoire il a voulu non seulement donner des réponses à son fils mais également créer une passerelle entre l’ancien temps et la modernité, au travers des différents lieux visités. Les adultes ont un regard plus bienveillant sur cette histoire et, avouons-le, Alexandre a été entièrement sous le charme de cette histoire, comme un grand enfant…Le second ouvrage que nous avons abordé, Londres-Santorin, est quant à lui une histoire plus adulte, mêlant drame et histoire policière. Nous suivons l’aventure d’un auteur au travers de son voyage en quête d’inspiration, une certaine mise en abyme du travail d’écrivain.

L’œuvre est intéressante pour ses rebondissements et son traitement graphique et esthétique. En effet l’auteur joue avec les couleurs, alternant bichromie pour évoquer une certaine mélancolie, une vie terne, et quadrichromie pour signifier un regain d’espoir, de vitalité. De plus, le choix de l’agencement et de l’utilisation des cases de BD qui peut nous faire penser à un certain univers cinématographique, rend cette œuvre d’autant plus originale et poétique. Un one-shot sorti en 2013 qui mérite encore aujourd’hui d’être lu et relu.

Oriane, Cynthia et Alexandre

Angoulême 2017 et Julie Maroh

Je le voulais, je l’avais demandé spécialement et j’ai donc pu satisfaire une de ces envies qui m’habitait au moment de m’être portée volontaire pour aller à Angoulême…J’ai donc pu rencontrer Julie Maroh, célèbre pour Le Bleu est une Couleur chaude mais aussi autrice de plusieurs bandes dessinées comme Skandalon ou plus récemment Corps Sonores.L’artiste a pu m’expliquer l’évolution de son style au cours des années et comment elle essaye de mettre ses œuvres au service d’un engagement pour des diverses causes.

Oriane