Montreuil, comme tous les salons et les festivals, c’est l’occasion de rencontres. Parfois, nous les journalistes et critiques, on enchaine tellement ces rencontres calibrées et réalisées à la chaine, que l’on finirait presque par oublier les personnes qui viennent devant nous, timides, prudentes et qui peinent à parler devant un micro… Heureusement, il arrive que l’on rencontre un auteur que l’on a déjà interviewé, dans le passé, un passé lointain même, et qui s’en souvient, dont on se souvient aussi, parce que certaines rencontres laisses des souvenirs qui ne disparaissent pas…Cette année, j’avais coché Lylian sur ma liste. Lylian, vous ne connaissez pas ? C’est un auteur de bandes dessinées qui travaille depuis longtemps… Je me souviens de ma première rencontre avec lui, c’était autour de sa première bande dessinée, L’éveil du Kurran, il en était le coscénariste avec Nori et c’était Dune qui était au dessin. Il s’agissait d’une histoire parue dans la collection Tohu Bohu, un label que j’aimais beaucoup et dont je regrette la disparition… C’était sa première interview sur sa première bande dessinée… et il s’en souvenait bien !Après on retrouve Lylian dans une série qui est restée – si je ne me trompe pas – sans suite, Mina Loween, toujours avec Nori en coscénariste et Lillycat au dessin. Cet album n’a pas dû lui laisser un souvenir impérissable car il ne le cite plus dans sa bibliographie sur son site. Il faut attendre quelques années pour le relire dans une histoire que j’ai beaucoup aimée, Le révérend (2 volumes), un western assez classique mais diablement efficace…Enfin, Lylian devient l’adaptateur en bande dessinée des romans de Pierre Bottero, une proposition qui lui a été faite et qu’il a acceptée sans se douter que ce travail allait lui prendre beaucoup de temps… Les satisfactions sont grandes, certes, puisque cette œuvre est elle-même grandiose et que la réception par le public est excellente. Le premier album de La quête d’Ewilan sort en 2013 et le quatrième vient de sortir aux éditions Glénat. Parallèlement, il s’attaque à un autre cycle de Pierre Bottero, Le pacte des Marchombres, avec Ellana… Je pense que Lylian va rester longtemps encore en compagnie des personnages de Bottero et je ne vais pas m’en plaindre car je trouve que l’adaptation est de qualité…Heureusement, Lylian trouve encore le temps de lancer quelques autres projet et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert quelques jours avant le salon de Montreuil son adaptation de Blanche-Neige dessinée par Nathalie Vessillier. Un travail basé sur l’histoire des Frères Grimm et pas celle de Walt Disney, une reine mère cruelle à souhait, des nains égaux à eux-mêmes et un tout fascinant qui fait redécouvrir Blanche-Neige… Un dessin qui ne laissera personne indifférent !Donc, pendant ce salon, j’ai interviewé dans un premier temps Nathalie Vessillier pour son dessin de Blanche-Neige, puis Lylian pour toutes ses bandes dessinées d’adaptation… Et, il se souvenait de notre rencontre autour de sa première BD, L’éveil du Kurran. C’était sa première interview, en fait… et pour Nathalie Vessillier, ce fut cette année, à Montreuil, sa première interview… S’en souviendra-t-elle dans 12 ans ? Allez savoir !Mais pour moi, deux belles rencontres en 2016 !!!
Archives mensuelles : décembre 2016
Montreuil ou le grand voyage au pays des livres merveilleux… Episode 2
Certains me disent parfois : « Pourquoi aller dans un salon comme Montreuil ? Une bonne librairie ne suffit-elle pas pour trouver de bons livres ? »
J’entends bien la remarque d’autant plus que pour aller à Montreuil il faut prendre le TGV – et c’est cher – et qu’il faut trouver les bons horaires pour perdre le moins de temps possible dans la journée – alors que le TGV commence pas être en retard…
Montreuil, c’est un lieu de rencontre extraordinaire et c’est surtout la plus grande librairie jeunesse de France. Cela signifie que pour une fois on ne se limitera pas à vous présenter les meilleures ventes du moment – et certains de ces livres peuvent être de très bonne qualité – mais on vous ouvre les portes de la diversité du livre jeunesse… et cela devient tout simplement exceptionnel !!!Il y en a pour tous les âges – même pour les grands-parents – et pour tous les goûts – sans aucune exception – de la bande dessinée au livre illustré, du cartonné au livre d’art, du roman policier au recueil de poésie… Les auteurs, les dessinateurs, les coloristes, les traducteurs, les éditeurs, ils sont tous là ! Ce n’est pas pour faire la publicité de leur produit, c’est pour expliquer leur démarche, partager leurs émotions, écouter vos retours, aider un enfant à choisir ce qui lui correspond… Que du bonheur !Un exemple ? Une maison d’éditions dirigée par une jeune femme franco-bulgare qui propose des ouvrages jeunesse en français mais tous écrits par des auteurs jeunesse bulgares, les illustrations, elles, sont par des artistes français, la maison est installée en Alsace et les livres sont de toute beauté… Improbable, non ? Et pourtant, Elitchka existe bien depuis trois ans et les ouvrages sont déjà là en librairie. L’éditrice, Elitza Dmitrova m’explique tout cela avec passion et une des illustratrices, Elisabeth Hamon me parle de ses ouvrages, Marichka et Marie d’une part et d’autre part du petit dernier, un recueil de trois contes consacré à Noël… En, même temps, n’oublions pas que le mot Elitchka en bulgare signifie petit arbre vert… presqu’un sapin de Noël !
Donc, de livre en livre, de rencontre en rencontre, on passe une journée sans voir le temps passer et on oublie le prix du billet SNCF, les retards, le bruit, la foule… On repart de là avec plein d’étoiles dans les yeux même si on n’a pas pu acheter tous les livres que l’on a admirés !
Montreuil ou le grand voyage au pays des livres merveilleux… Episode 1
Se promener une journée entière dans le salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, y travailler, y rencontrer des auteurs et faire partager tout cela à une équipe d’étudiants – que dis-je, une très bonne équipe d’étudiants – c’est accepter de retourner un peu dans sa jeunesse, c’est rêver encore plus fort, c’est en prendre plein la tête et faire des réserves pour l’hiver…
Parmi ces belles rencontres, je commencerai par vous parler de la dernière. Oui, je sais, c’est un peu paradoxal mais c’est ainsi. C’était la rencontre imprévue, et elle est arrivée quand même… En marchant vers la sortie, en tentant de ne pas perdre trop de temps pour atteindre les portes – il faut dire qu’hier la foule était bien au rendez-vous – je vois une table avec des livres que je connais… L’auteur n’est pas là mais un petit carton indique : Eric Veillé s’est absenté trois minutes, il revient…
Ses livres sont là, abandonnés un instant, et je les reconnais : les aventures de Lionel !!!
Attention, il ne s’agit pas de gros romans proposant des aventures incroyables fantastiques et policières… Non ! Il s’agit de Lionel le lionceau qui découvre la vie, tout simplement… Lionel fait caca, Lionel casse tout, Lionel mange tout seul… Les grandes aventures de la vie !!!
Bien sûr, vous aurez bien compris que ces livres sont des cartonnés pour tout petits – enfin, non, pour les grands qui découvrent la vie – et je pense à mes petits-enfants… Et si je leur en choisissais un chacun, que je leur ferais dédicacer par Eric quand il allait revenir… Personne ne l’attendait, cela ne prendrait donc pas trop de temps…
Je l’attends donc et je choisis deux des ouvrages pour ces petits qui ne reçoivent de leur grand-père que des livres ou presque… mais cette fois-ci, avec dédicace, quand même ! Du coup, dans le train, j’en profite pour lire – si, il s’agit bien de lecture aussi – ces deux petites merveilles… Mon imagier après la tempête me séduit grandement. A chaque fois une page de gauche « normale » et de l’autre côté, la page après tempête, après le passage de l’éléphant ou après la naissance… Il y a du vocabulaire, de l’image, de l’humour, du suspense, tout ce qu’il faut pour captiver le jeune lecteur…
Et c’est ainsi que l’enfant avec une glace devint après le passage de la tempête un enfant faisant une grimace… car la glace a été renversée par le vent !!!