Angoulême 2015 – L’Asie, une invité remarquée

DES BULLES HAUTES EN COULEUR

Amatrice de culture asiatique depuis longtemps, c’est avec plaisir et impatience que j’ai été visiter les bulles Little Asia et le Pavillon Chinois.

La première bulle est accueillante et très colorée. Une multitude d’auteurs et de styles sont représentés dans cette bulle, des auteurs chinois aux auteurs taïwanais et des styles les plus sérieux aux plus amusants. Les auteurs les plus importants sont représentés par des blocs transparents où se mêlent illustrations et objets représentant l’univers de chaque artiste.

On peut apercevoir leur caricatures sur ces blocs, chacune avec également des styles très différents. Quelques photos prises, des albums feuilletés, on se dirige vers le Pavillon Chinois.

Dessin à l'encre

Dessin à l’encre en direct

Après l’attente sous la pluie et la fouille de rigueur, on accède enfin à la bulle. Bulle est le mot adéquat : une immersion dans un décor qui nous transporte en Chine. On aperçoit à travers une arche une homme peindre un paysage traditionnel à l’encre. On admire un peu les techniques puis on se déplace dans la bulle. La Chine, malgré son contexte politique, est un pays qui commence à s’ouvrir au 9ème art, et de nombreux talents sont encore à découvrir, tous avec leur originalité. C’est sans doute ces nouveaux talents, frais et originaux qui ont permis la collaboration franco­chinoise pour la création du label Urban China.

LABEL, DISCOURS ET BUFFET : UN ACCORD IMPORTANT

La délégation chinoise

2ème jour du festival, la salle de presse est en pleine émulation. Les photographes s’activent, les caméra enregistrent. Et pour cause : le festival d’Angoulême reçoit une délégation chinoise en vue d’un accord signé entre les maisons d’édition Dargaud (France) et Comicfan (Chine).

Le but de l’événement est de célébrer la création du label Urban China, dédié à la bande dessinée chinoise, les man hua.

L’ambiance est solennelle, discours après discours, les différents protagonistes de cet accord vantent les mérites de cette collaboration qui dépasse des frontières à la fois géographiques et politiques.

L’alternance entre discours et traduction est rythmée par les déclenchements des appareils : les photographes compulsifs ne perdent pas une miette de ce moment marquant du festival.

On se déplace vers la table ou stylos et contrats patientent depuis une heure, Jin Cheng, pdg de la maison d’édition ComicFan et François Pernot directeur général de Média Participations (possesseur de Dargaud) échangent quelques sourires, les imposants contrats sont signés dans une ambiance plutôt détendue.

A noter que Jin Cheng est un meilleur élève que son homologue français : il fait mine de relire tout le contrat sous les yeux étonnés de François Pernot : « Ah ? Vous vérifiez vous ? ». Rires et clics de photographes.

« Ah ? Vous vérifiez vous ? »

Cette matinée se termine sur un buffet couvert de spécialités chinoise pendant environ 10 minutes. Temps qu’il a fallut pour que la gourmandise prenne le pas sur le protocole.

La salle se vide, on prend un dernier cocktail au Cognac et des miettes de beignet au crabe pour finir de célébrer ce rapprochement artistique franco-chinois.

Histoire à suivre en attendant que les man hua investissent nos rayons !

 

 

Angoulême 2015 – Ils nous regardent du haut de leurs cases

Le 42ème festival international de la bande dessinée d’Angoulème n’est pas commun. Ne peut pas l’être. Faisant suite aux attentats des 7 et 9 janvier dernier, ce haut lieu de la bande dessinée et plus largement de la liberté d’expression, se devait de revêtir une tenue différente que celle prévue.

Et au lancement de ce festival, c’est à l’hôtel de ville qu’un rideau se relève, dévoilant une bannière, emblème de cette 42ème édition. Une soixantaine de personnages, connus de tous pour la plupart, s’élèvent au dessus d’Angoulême pour nous crier d’une seule et même voix :

« Rapprochons nous du dessin pour que le dessin nous rapproche ! »

Ces mots se joignent à ceux qui ont pris tant d’importance ces dernières semaines : Je Suis Charlie. Et c’est avec cette conviction, cette foi en la liberté d’expression que démarre ces 4 jours de festival. S’ils nous regardent du haut de leur cases, Spirou, Gaston et les autres peuvent être fiers : nous entendons leur voix.

3 SEMAINES POUR UN HOMMAGE

Petits et grands étaient présents pour visiter l’exposition

3 semaines, c’est le temps qu’il aura fallu pour mettre en place l’exposition qui se tient actuellement au musée de la bande dessinée jusqu’au 8 mars 2015, en hommage à Charlie Hebdo. 3 semaines pour tenter de réunir et de mettre en valeur au mieux le travail de ce journal et de ses contributeurs.

Pour en parler, nous avons tout simplement choisi de laisser à chaque membre de notre groupe la liberté que nous sommes plus que jamais prêt à défendre : la liberté d’expression. Vous pourrez donc trouver ci-après, nos impressions respectives sur « Une histoire de Charlie ».

«Je tient tout particulièrement à saluer la réactivité des organisateurs de cette exposition, qui en trois semaines, sont parvenus à mettre en place un véritable hommage, pluriel et juste, à l’instar de Charlie Hebdo. Hommage destiné à tous, petits et grands, adepte de Charlie ou non. Le tout, c’est de ne pas oublier. » Pierre

« Exposer Charlie est maintenant devenu un devoir de mémoire. Il y a quelques temps inconnu pour certains, maintenant Charlie est une icône de la liberté de la presse française. Aspect qui est d’ailleurs bien mis en valeur lors de cette exposition par l’affluence des lycéens, collégiens ou écoliers. Une occasion également de se retrouver autour d’un mur d’expression libre, ou chacun peut illustrer et partager ses idées. »  Axelle

« En entrant, une ambiance calme rendrait presque hommage à toutes les victimes des évènements tragiques de ces dernières semaines. Puis en visitant, on découvre les débuts du journal, toujours aussi drôle et satirique au long de ses années. Passant de la politique à la religion sans jamais perdre ses bases de tolérance, le journal a toujours exprimé sa façon de penser. On visite encore, avec un peu le vague à l’âme puis l’on finit par se rappeler l’humour que contenaient ces dessins. Il faut savoir rire de tout et surtout continuer à exprimer ses idées. » Amélia

« Des vingtaines d’affiches aux couleurs, illustrations et sujets différents, toutes publiées au nom de Charlie Hebdo ou ses anciens pseudonymes, permettent à ceux qui ne connaissaient pas l’œuvre des victimes du drame, ou les nostalgiques de cette dernière, de l’apprécier en partie. Le grand mur d’ardoise quant à lui arbore les dessins et écrits de tout type de personnes, petits et grands de tous horizons, venant rendre hommage à ces artistes dont la mort nous laisse sans voix. Cette réunion fait chaud au cœur, tant l’on peut admirer l’unité qui se forme ici même, au Festival de la BD. »  Mathias

« Hommage à Charlie Hebdo, aux 17 victimes des attentats de ce début d’année 2015 et une leçon de vie et de tolérance ; voilà ce que nous propose le musée international de la bande dessiné en ce 42ème Festival. Une rétrospective touchante sur l’œuvre entière de l’hebdomadaire, de ses origines à ce qu’il est maintenant et ce qu’il continuera d’être. Le plus impressionnant reste bien sur l’immense mur en ardoise où des milliers d’anonymes, armés de craies blanches, laissent messages et dessins sous une seule et même conviction : la liberté d’expression. » Noé

« J’ai apprécié L’expo Charlie comme une rétrospective en image du travail des journalistes du magazine. Le mur d’expression libre est vraiment impressionnant. Je suis impatiente de voir à quoi il ressemblera à la fin de cette exposition. » Cécile

« Charlie hebdo a beau avoir été décrié et montré du doigt pendant de nombreuses années, les évènements passés ont gravé dans les mémoires charlie hebdo comme un média de libre penseur. Cette exposition permet à tout le monde de découvrir et redécouvrir qui était mais surtout qui est charlie hebdo. Le fait marquant pour moi est le nombre de jeunes enfants et adolescents qui semblent avoir eux aussi conscience que la liberté d’expression est un bien précieux et qu’il faut continuer à se battre pour le préserver. » Christophe

Chacun sa bulle interviewé par France3 !

Angoulème 2015 – David Ratte, Damien Callixte; des interviews dans les cartons

David Ratte

David Ratte, plus souriant que Mamada, son personnage.

Premier jour de festival. Grande affluence dans Le Monde des Bulles, chapiteau où sont regroupées les maisons d’édition du festival.  A peine le temps de profiter d’un bain de foule, nous sommes aiguillés par l’attachée de presse de la maison d’édition Paquet. Direction un cabanon de 9m². Les bd empilées laissent tout juste place à une table et quelques chaises. Ambiance intimiste et détendue, micro branché, l’interview de David Ratte peut commencer.

David Ratte est un auteur de BD, scénariste, illustrateur, critique, avec un sens de l’humour ouvert et une sensibilité morale. Ce ne fut pas une surprise après la lecture de Mamada, son projet actuel dont le troisième et normalement dernier tome est actuellement en préparation. Cette BD aborde les thèmes du racisme,  des relations mère et fille et de l’écologie avec un regard comique sur notre société.

La rencontre formelle, enregistrée, s’étend sur une demi-heure. Techniques de dessin, thématiques abordées dans Mamada, origines de son engouement pour la bande dessinée, tels sont, entre autres, les sujets que nous abordons avec David Ratte. Un artiste sur le tard, jeune dans sa tête, plein d’optimisme et de bonhomie. Une rencontre fraîche et spontanée, à l’image de la petite bruine qui nous tombe dessus lorsque nous sortons de l’interview. Qu’à cela ne tienne, beau temps ou non, nous voilà lancés dans le vif du festival !

Et c’est maintenant Callixte, auteur et dessinateur du Bombardier Blanc, qui vient nous rejoindre au milieu des cartons.

Dans la maison d’édition Paquet, les auteurs sont généralement sympathiques. Damien Callixte ne fait pas l’exception à cette règle. Grand et fin, arborant sa petite barbiche au bout de son menton, l’auteur met à l’aise de par son physique simple et discret. Un peu timoré au début, après quelques questions l’ambiance se détend. Les bandes dessinés entourant le dessinateur ont probablement un effet relaxant. Les avions, les grands airs, les nuages… cela fait bien longtemps que Callixte désire écrire un album sur ces thèmes.

Avec le bombardier blanc, c’est une série sur l’aviateur Gilles Durance que le lecteur va pouvoir suivre tout au long de ses aventures pour les services secrets français. Souvent dessinateur ou coloriste, c’est la première fois que l’artiste s’essaie au scénario. Une expérience plutôt difficile aux premiers abords. Pourtant cela ne décourage pas Callixte, en effet il va continuer sur sa lancée, et un prochain tome est en route.

Une dédicace tout en couleur pour notre livre d’or

L’équipe de Chacun sa Bulle

Angoulême, après-midi du 28 janvier 2015

« Il faut faire caca en lisant de la bande dessinée », Lewis Trondheim

Première rencontre du festival avec Lewis Trondheim, dessinateur, scénariste, éditeur… Grand nom de la bande dessinée mais fuyant souvent les interviews. Une chance pour nous, il aime les interviews de Michel Bonnet ! C’est donc devant nos caméras que l’auteur accepte de se dévoiler.

 

Ambiance conviviale dans le hall d’entrée de l’hôtel Mercure, c’est un Lewis détendu que nous avons en face de nous. On teste le matériel, il se joue de nous, quelques mots humoristiques, mais après quelques minutes, le sérieux est de rigueur, place à l’interview.

L’auteur nous parle de sa série « Donjon », parodie d’Héroic Fantasy inspirée par le jeu de rôle Donjon et Dragons. Elle met en scène des personnages anthropomorphisés, une des marques de fabrique de Lewis Trondheim.

Il finit cette interview, en nous comptant les bienfaits d’aller aux toilettes avec une bande dessinée, selon lui certaines seraient mêmes parfaites pour cet exercice. Alors, plus aucune excuse pour ne pas lire de bande-dessinée !

Angoulême, matinée du 28 janvier 2015

Il serait assez étonnant pour une ville comme Angoulême, capitale de la bande dessinée et de l’image, qu’elle n’accueille pas elle aussi une licence professionnelle TAIS.

Nous sommes donc allés ce matin à leur rencontre. Tout d’abord impressionnés par le matériel technique de l’IUT (studio de tournage, table de mixage, box de travail…), nous avons ensuite discuté avec les étudiants, plongés dans leurs projets tuteurés. En résumé, un échange qui fut fort intéressant : découverte d’une autre façon de travailler et partage de notre propre expérience.

Bien que réputés pour notre humeur joviale, nous avons préféré ne pas trop déranger leur ambiance studieuse, et repartir pour continuer notre aventure angoumoisine.

Mais l’histoire ne se finira pas sur cette matinée, en effet une nouvelle rencontre est prévue avec eux, mais cette fois-ci dans un environnement plus détendu.

Angoulême, après-midi du 27 janvier 2015

La ville d’Angoulême est bien l’une des capitales de la bande dessinée. Comme à Bruxelles, on y trouve des murs peints, tout ou partie, avec de magnifiques illustrations tirées des plus beaux albums, des dessins des plus grands illustrateurs… Il y en a tellement, qu’on ne peut pas être certains de ne pas en oublier. D’ailleurs, histoire de tromper le touriste, le festivalier ou le journaliste, on a même des illustrations temporaires qui viennent compléter les fresques murales. On s’y perdrait presque et on s’y est bien perdu cet après-midi !

 

Voici celles que nous avons découvertes, observées, photographiées…

La fille des remparts, Max Cabanes, photo de Michel

 

 

 

 

 

Titeuf, Zep, photo d’Amélia

 

 

 

 

 

 

 

Mémoires du XXème siècle, Yslaire, photo d’Axelle

 

 

 

 

 

 

 

Natacha et le p’tit bout d’chique, François Walthéry, photo d’Adeline

 

 

 

 

La Baron noir, Got et Pétillon, photo de Pierre

 

 

 

 

Les Pieds Nickelés, Pellos, photo de Christophe

 

 

 

 

 

 

 

Lucky Luke, les Dalton et Jolly Jumper, Morris, photo d’Axelle

 

 

 

 

 

 

Sales Mioches, Berlion et Corbeyran, photo de Michel

 

 

 

 

 

Un samedi à Malakoff, Margerin, photo de Cécile

 

 

 

 

Gaston et Prunelle, Franquin, photo de Pierre

 

 

 

 

 

 

 

Et vous avez même une magnifique illustration dont on a perdu l’auteur, mais vous saurez peut-être nous aider à retrouver la mémoire, qui sait ?

Angoulême, matinée du 27 janvier 2015

Réveil aux aurores face à la campagne environnante : nous ne logeons pas à Angoulème même mais à Touzac. Le café de rigueur est donc pris devant vignes, collines et chemins pierreux.

Le festival ne commençant que jeudi, nous avons mis à profit cette matinée pour explorer l’un des penchants de cette belle région : une distillerie de Cognac.

Ce sont donc les vapeurs d’alcool qui font suite aux vapeurs de sommeil lorsque nous arrivons à la distillerie Daudin.

 

Fait bien connu, le monde est petit. Fait vérifié encore une fois à cette occasion puisque c’est le propriétaire de la maison où nous résidons qui nous guide à travers les tonneaux et les cuves.

 

Étudiants en images, nous sommes la majorité à capter à la fois images et informations prodiguées par Xavier Daudin, notre propriétaire.

Une matinée placée sous le signe de la découverte culturelle donc. Réchauffés par les effluves locales, nous sommes fin prêts pour attaquer le 42ème festival de la bande dessinée d’Angoulême à bras le corps.

Angoulême, 26 janvier 2015

9 heure, toute l’équipe arrive au point de rendez-vous, chez Michel Bonnet. Nous chargeons la voiture 9 places que nous avons louée : des bagages personnels aux matériels techniques, trois caméras, quatre trépieds caméras et deux trépieds photos, cinq appareils photos réflex, trois enregistreurs, un sac de mandarines..

Après cinq heures de route, nous arrivons au centre commercial d’Angoulême, et déjà, nous sommes immergés dans l’univers de la BD.
18h, enfin arrivés, nous déchargeons la voiture, découvrons et occupons la belle maison, où nous avons la chance de loger durant cette semaine de reportage sur le 42e festival de la BD d’Angoulême.
Notre programme pour la semaine est déjà bien dense :
Demain,nous visiterons une distillerie de cognac, une vidéo sera produite.
Surtout, nous sommes impatients d’interroger prochainement les auteurs dont nous avons apprécié les BD.
L’équipe TAIS de Chalon-sur-Saône