Il y a quelques années, enfin comme le temps passe vite je devrais dire il y a deux décennies, j’ai découvert la série Lanfeust de Troy grâce à un de mes fils qui voulait pour Noël le dernier album sorti… Si mes souvenirs sont bons, ce devait être le tome 4 et donc nous étions en 1996. Très vite je dévorais ces quatre premiers volumes et je restais fidèle à la série. Je reconnais d’ailleurs que le premier cycle de cette série, c’est-à-dire les huit premiers volumes scénarisés par Christophe Arleston et dessinés par Didier Tarquin, est tout simplement exceptionnel, drôle, très bien écrit et avec un dessin narratif détonnant !
Mais, le plus important n’est pas là… En fait, à ce moment là, je découvrais un personnage atypique, le Troll Hébus. Comme tous les trolls de cette série, Hébus aime boire et bien manger. Il ne se lave pas beaucoup et il est accompagné par un lot de mouches… Attention ! Il est par ailleurs très dangereux pour les humains, comme tous les trolls, mais comme il est enchanté par Nicomède, tout va bien pour Lanfeust et ses amis… Mais je ne pouvais pas imaginer alors qu’en 1997 Christophe Arleston se lancerait dans une série parallèle, Trolls de Troy, cette fois-ci dessinée par Jean-Louis Mourier. Mais ce qui est encore plus fort c’est que cette série continue régulièrement, malgré les ennuis de santé du dessinateur, et que le tome 23 vient de sortir… Enfin, et ce n’est pas rien, ce dernier volume paru, Art brut, est excellent !Alors, bien sûr, excellent dans le genre car la série reste une série pour rire, avec des gags pas d’une grande légèreté… Si ce n’est que Christophe Arleston, comme tous ceux qui tentent de distraire les autres, provoque le rire en pointant dans notre univers, dans notre société, dans nos traditions, ce qui mériterait d’être corrigé, amélioré, changé, révolutionné… Et c’est fois-ci, nous allons parler peinture, art contemporain et bêtise humaine !
Tout commence donc dans la cité d’Hogdad où le Khalif Hopeïdemerfeil décide de créer un grand évènement pour faire parler de sa ville. Sur les bons conseils de sa fille, la princesse Petypoï, une grande exposition universelle se met en place et il va y avoir un grand concours de dessin dont le vainqueur se verra offrir la main de la princesse… Tout un programme…Le concours de dessin aura un thème unique : Les Trolls ! Voilà pourquoi cet album est bien dans la série des Trolls de Troy. Je vous passe tous les détails, comment on va capturer des Trolls pour les exposer et permettre aux artistes de travailler, comment tout cela évoluera et le résultat du concours de dessin…
Ce que je peux vous dire c’est que les réflexions sur l’art, la peinture, les artistes, la peinture contemporaine… tout cela est excellent et j’ai beaucoup ri retrouvant parfois le filon d’humour qui traversait les albums d’Astérix et Obélix lorsque le scénario était signé René Goscinny !
De plus, après les quarante six planches de l’histoire, vous allez bénéficier dans l’édition originale d’un magnifique cahier de représentations artistiques des fameuses peintures de ce concours… On va retrouver quelques grands classiques de la peinture revisités par les trolls… La Cène est tout simplement à hurler de rire, elle rebaptisée « Bande de trolls qui bâfrent à table en se prenant la tête » tableau que l’on dit aussi « L’Arsène »…
Durant ce dernier festival Quai des bulles, j’ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer – une fois de plus – Jean-Louis Mourier, dessinateur de la série, et ce fut un moment bien agréable et léger…
Car, il faut le dire, ici rien de tout cela n’est bien sérieux mais cela fait du bien de rire de nos jours… Alors, si la série Trolls de Troy servait à cela, il faudrait tout simplement en rembourser l’achat par la sécurité sociale… Après tout, ne faut-il pas rire tous les jours pour conserver un bon potentiel humain et de bonne santé ? Donc, moi, je choisis de lire et relire Trolls de Troy et je ne m’en porte pas si mal… Donc, à vous de choisir !