Quai des bulles 2016, épisode 6 quand Antoine, étudiant, rencontre Stéphane Fert…

Après quelques années d’études aux beaux-arts, Stéphane FERT se lance dans l’apprentissage de l’animation. Il trouvera sa voie dans la bande dessinée et l’illustration. Ces dessins sont pour tous les publics, comme il le dit lui-même, « Je dessine pour les plus petits comme pour les plus grands »…

Aujourd’hui, il nous présente son premier album avec à ses côtés Kansara pour l’épauler sur le scénario. Mais c’est bien en solo sur la couleur et le dessin que Stéphane nous fait découvrir l’histoire de la « maléfique » sœur du fameux Roi Arthur, Morgane.

A travers cette bédé nous découvrons différents thèmes, comme l’enfance ou bien l’imagination. L’interprétation personnelle de l’auteur concernant cette mythologie celte nous embarque dans un univers très atypique. Je ne connaissais pas l’histoire du Roi Arthur avant de me plonger dans cette bédé et je me suis rendu compte que ce n’était en aucun cas un handicap pour la lecture, c’est même plus intéressant de découvrir de cette façon cette mythologie.

Lorsque que j’ai ouvert l’album pour la première j’ai tout de suite été surpris par les dessins. Je me suis imaginé dans un petit jeu vidéo, ou bien dans un film d’animation en 2D. Un style très propre à Stéphane Fert.

Dès les premières bulles, nous plongeons directement dans l’univers de Morgane. Avec ce récit nous traverserons, avec elle, les différentes péripéties qu’elle rencontre mais nous découvrons également sa face cachée de fille très « brute » et sûre d’elle. Au fil de l’histoire, différents bouleversements viennent mettre des obstacles sur le chemin de Morgane qui doit accéder au pouvoir du royaume. Avec quelques pointes d’humour, cette bédé est selon moi une belle réussite pour un premier album solo.

Pour faire bref, un album passionnant et prenant, dans un univers surprenant et c’est sous le charme de Morgane que j’ai rencontré Stéphane Fert à Saint-Malo, terre celte par ailleurs…

Quai des bulles 2016, épisode 5 avec le dessinateur Faw…

Un des premiers dessinateurs de série au sens habituel du terme à venir nous rencontrer fut Faw. On peut aussi l’appeler Fawzi, nom sous lequel il a signé sa première série, Huashis.

Né au Maroc en 1954, de nationalité algérienne, autodidacte, Fawzi Baghdadli s’est toujours senti très libre dès qu’il a un crayon en main et qu’on lui donne une page planche, un espace à remplir, une série à reprendre… C’est bien pour cela qu’il a accepté de reprendre Monster Club pour le tome 2. Il fallait aller plus vite et le scénariste avait plein d’albums en réserve…

Faw fut dessinateur de presse à Alger au début des années 1970, il a été au rang des pionniers de « M’quidèch », la bande dessinée algérienne. C’est à Paris, en 1974, qu’il effectue un premier virage de carrière en s’attaquant à l’illustration et à la publicité. Il ne se limite pas à Paris et la France, on peut le suivre à la trace de Paris à Amsterdam, de New-York à Angoulême… Il fait du trompe-l’œil, du décor commercial, du dessin satyrique, du roman, des nouvelles…

Pour la bande dessinée, plus spécifiquement, après son expérience algérienne, on le retrouve sur un comics, le fameux Docteur Strange et à Angoulême, il participe à un collectif, fait des petits travaux ici ou là avant que Jean-Luc Masbou et un éditeur lui proposent de reprendre le dessin à la suite de Thierry Leprévost, officiellement trop lent… et ne pouvant pas faire face à une série comme Monster Club qui nécessite une bonne cadence de sortie…

Faw ne se prend pas au sérieux, il est simple, dessine avec efficacité. Pour lui, Monster Club est à la fois un travail sérieux, une chance de faire de la bande dessinée pour le grand public, mais c’est aussi un amusement, un jeu, un défi : beaucoup de personnages, des animaux mythiques, des lieux qui changent à chaque album et même plusieurs fois dans chaque album… C’est aussi, une façon de rendre service à un scénariste qu’il aime bien car il est tellement heureux d’avoir été aidé dans ses période de vaches maigres qu’il est heureux – réellement heureux – de renvoyer l’ascenseur…

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Monster Club, il s’agit d’une histoire se déroulant au dix-neuvième siècle avec des crypto-zoologues, vous savez ces scientifiques passionnés d’animaux mythiques qui ont existé ou pas mais dont l’existence ne peut être prouvée jusqu’au moment où nos brillants aventuriers en trouvent un vivant ou à l’état de squelette… Or, figurez-vous que deux clubs de ces savants-aventuriers se mettent en compétition, un à Londres, un à Boston… Mais vous découvrirez tout cela avec les deux albums déjà parus de Monster Club…

Quant au dessinateur ? Un homme heureux qui présente un album plein de joie, d’aventure, de suspense et d’humour… Tout est donc pour le mieux du côté de sa planche à dessin… Un optimiste incroyable qui ne semble voir que ce qui va bien mais on comprend bien en cours d’entretien qu’il a dû en baver plus d’une fois et que sa carrière n’a rien d’un long fleuve tranquille… à moins que le fleuve soit habité d’un monstre préhistorique sauvé par les eaux de ses prédateurs…

Un beau moment plein de clins d’œil, de sourire et beaux mots…

Quai des bulles, épidode 4 avec Davy Mourier…

C’est Félicien, étudiant en TAIS à l’IUT de Chalon-sur-Saône, qui a interviewé cet auteur. C’était, en fait, sa première interview seul… mais je lui laisse la parole :

Lorsque j’ai commencé à préparer notre reportage à Quai des bulles, j’ai immédiatement décidé de me porter volontaire pour interviewer Davy Mourier. Il s’agissait d’un personnage que je connaissais par la chaine Nolife, j’avais lu quelques bandes dessinées et j’étais impressionné de voir qu’une personne pouvait travailler efficacement sur tant de médias différents.

Pourtant, en avançant dans la préparation et en lisant ses dernières productions, je dois bien avouer avoir été un peu déstabilisé par certains titres comme Dieu n’aime pas papa ou La petite morte… Qu’à cela ne tienne, j’avais réellement envie de parler avec ce touche-à-tout de génie !

Une fois l’interview entamée sur le sujet de La petite morte, je me suis vite trouvé bloqué face à l’auteur et ne voyais plus comment apporter de nouvelles questions pertinentes. Mon entretien n’aura donc duré que 4 minutes au lieu des 8 voulues. Cependant, je vais tout de même vous parler des dernières bandes dessinées de Davy Mourier.

La petite morte : Une nouvelle série dans l’univers de la petite mort que les lecteurs de Davy Mourier connaissent bien. Cette nouvelle saga nous présente une femme au royaume des morts qui se voit forcée d’exercer le métier de son père (faucheuse). Une BD riche en émotion, et un tout petit peu satyrique…

Dieu n’aime pas papa : Sur cette BD, Davy Mourier endosse le rôle de scénariste, et laisse le dessin à Camille Moog. Cette collaboration nous offre l’histoire sérieuse et émouvante d’un enfant souhaitant comprendre l’absence de son père. Cette bande dessinée ne demande plus qu’à trouver son public encore discret pour l’instant.

Loup-phoque : Série apparue en premier lieu sur les réseaux sociaux, Loup-phoque est un condensé de sketchs absurdes dans l’univers froid de la banquise. Ours câlin, pingouin dépressif… Un livre plein de surprises et d’humour que j’ai beaucoup aimé.

Malgré mes quelques difficultés lors de l’entretien, cette première rencontre avec un professionnel fut une excellente expérience et j’espère croiser Davy Mourier de nouveau, pourquoi pas à Angoulême, et cette fois, promis, je ferai beaucoup mieux !

Quai des bulles 2016, épisode 3 ter avec Tébo et « son » Mickey…

C’est Félicien qui aimait et connaissait déjà le travail de Tébo qui est allé le rencontrer pour parler de « son » Mickey puisque, lui-aussi, faisait partie de cette aventure chez Glénat…

Tebo, auteur connu pour ces bédés cartoonesques comme Captain Biceps ou Samson et Néon, souhaitait reprendre Fantomiald (Donald en super-héros), son personnage Disney préféré. N’arrivant pas à le dessiner comme il le voulait, Tebo se tourna vers Mickey et a profité de l’occasion quand Glénat a lancé sa collection d’appropriation de Mickey par des auteurs de bandes dessinées…

L’auteur a été tout de suite plus à l’aise avec ce personnage emblématique. Tebo a eu besoin de 18 mois de travail pour venir à bout de son volume de 80 pages, contenant 5 histoires de Mickey. Nous allons retrouver là différents paysages et personnages importants des studios Walt Disney. Plus qu’une simple appropriation du personnage, c’est aussi un hommage à un des plus gros fabricants de rêves pour la jeunesse…De plus, Tebo dit avoir déjà écrit deux histoires supplémentaires et compte bien continuer son travail pour explorer toujours plus l’univers immense de Mickey. Nous sommes donc sûrs de voir revenir la souris et sa culotte rouge dans un second tome !

Quai des bulles 2016, épisode 3 bis avec Keramidas et son Mickey !

Nicolas Keramidas, un auteur qui a travaillé durant presque 10 ans aux studios Walt Disney de Montreuil après avoir fait les Gobelins. Mais le dessin animé est une véritable industrie dont les créateurs et artistes finissent par se lasser et c’est probablement pour cela qu’il est passé à la bande dessinée, un art narratif plus artisanal, un lieu où il est plus facile de se faire reconnaitre et apprécier…C’est ainsi qu’il a dessiné la série Luuna (7 tomes avec Crisse) avant de faire un Donjon Monsters avec Lewis Trondheim et la série Alice au pays des singes avec Tébo. C’est avec Lewis Trondheim qu’il va faire « son » Mickey…Pour cet album, il faut avouer que nous sommes en face d’un coup de génie, d’un délire étonnant et d’un résultat surprenant. Les deux auteurs se sont fait plaisir et ont convoqué presque tous les personnages des aventures de Mickey, de Picsou et de Donald. On parcourt presque toute la planète et même au-delà, on est dans une course contre la montre époustouflante pour récupérer les pièces d’or de Picsou volées par Pat Hibulaire et Frères Rapetou… et tout se finira presque bien… Oui, il semble bien qu’il manque quelques pièces d’or !Pour arriver à cela dans le nombre de pages prescrites, les auteurs ont inventé un petit contexte hilarant que je vous laisserai découvrir ainsi que la façon de gérer une petite censure des éditions Walt Disney. Oui, le personnage leur appartient bien et ils ont exercé un droit de regard… Bref, une très belle rencontre et un album à lire !!!Enfin, pour compléter cette présentation, Félicien viendra très vite vous parler de Tébo, un autre auteur qui s’est prêté au jeu du Mickey approprié !!!

Quai des bulles 2016, épisode 2 avec Sylvain Vallée

En 2015, le festival Quai des bulles et son équipe décernaient le grand Prix de l’Affiche à Sylvain Vallée pour l’ensemble de son œuvre. Du coup, en 2016, il lui revenait l’honneur de réaliser l’affiche du festival et il était invité même si ce n’était pas dans le cadre d’une actualité particulière… Une belle affiche et, surtout, l’occasion pour nous de le rencontrer…Quant à moi, j’ai découvert Sylvain Vallée avec la série Gil Saint-André. Cette série scénarisée par Jean-Charles Kraehn a d’abord été dessinée par le scénariste lui-même. Pour le troisième album, ce dernier propose à Sylvain Vallée de le rejoindre et le duo fonctionnera durant six albums, l’un au scénario et l’autre au dessin. C’est probablement à ce moment-là que sa carrière démarre réellement, les critiques, les collectionneurs et les lecteurs le découvrent et l’apprécient. C’est d’ailleurs une série à découvrir pour ceux qui ne la connaissent pas encore, une série policière au départ mais qui évolue entre espionnage, fait divers, mœurs, polar, série noire… Du très bon !Sylvain Vallée avait envie après cela de faire une grande série sur la seconde guerre mondiale. Il ne savait pas très exactement ce qu’il voulait raconter, il était prêt, il avait fait des recherches graphiques… et c’est alors que Fabien Nury lui a apporté un scénario parfait et comblant ses attentes… C’est ainsi qu’est née la série Il était une fois en France aux éditions Glénat.Cette excellente série de bande dessinée raconte la vie romancée de Joseph Joanovici en six volumes. Ce ferrailleur a réellement existé et il a eu une vie très ambigüe. A-t-il trompé le fisc ? A-t-il eu des liens privilégiés avec le milieu ? A-t-il commercé avec les Allemands puis avec les nazis ? A-t-il soutenu, armé et aidé la Résistance ? Avait-il des accointances et protections à la Préfecture de Paris ? A toutes ces questions, il faut probablement bien répondre oui et cela explique qu’il a eu une série de difficultés après la Libération jusqu’à être l’une des trois personnes juives à ne pas pouvoir obtenir la citoyenneté israélienne au titre de la loi du retour…Sylvain Vallée est très clair, comme la bande dessinée d’ailleurs, Joseph Joanovici n’est pas un bon ni un gentil, c’est une ordure même si, comme tous êtres humains, il a aussi des instants plus positifs, une forte tendresse pour ses filles en particulier…Cette série de six tomes est maintenant disponible en un seul volume, en noir et blanc, et on peut à la fois lire d’un seul coup toute l’histoire et profiter de la narration graphique de Sylvain Vallée qui est d’une très grande qualité, efficace et fine, presque à catégoriser dans la Ligne Claire… J’ai pris beaucoup de plaisir à observer ces magnifiques planches en noir et blanc, je les ai trouvées encore plus belles qu’avec les couleurs…Enfin, rappelons que Fabien Nury avait déclaré il y a quelques années qu’il ne voulait ni condamner ni réhabiliter Joseph Joanovici, juste le raconter, le montrer et laisser les lecteurs se faire leur propre idée…Sylvain Vallée est venu à notre rencontre avec simplicité, a répondu avec précision aux questions et ce fut un beau moment profond avec en toile de fond une actualité qui nous rapproche tout doucement de ces périodes tumultueuses qui ont engendré des personnages comme Joseph Joanovici… Nous quittions les bords délicats et enchanteurs de la Manche, nous abandonnions la douceur de vivre de Quai des bulles pour nous rapprocher de l’Enfer et du mal absolu… Espérons que tout cela ne reste qu’un cauchemar…

Je ne peux donc que vous conseiller la lecture de cette série si ce n’est pas encore fait… Il était une fois en France de Fabien Nury et Sylvain Vallée aux éditions Glénat…

Quai des bulles 2016… le paradis des bulles est à l’Ouest !!!

Une équipe de la licence professionnelle est allée couvrir Quai des bulles pour vous rapporter des bonnes idées de lectures, pour vous offrir un panorama de la bande dessinée contemporaine, pour vous pousser à découvrir des récits étonnants et atypiques, pour vous démontrer en quelque sorte que la bédé a certainement mille trésors qui n’attendent que vous…

Un enseignant-journaliste, trois étudiants avec des âges différents, quatre regards qui vont se combiner pour construire un ensemble le plus complet possible. Bien sûr, on ne peut pas prétendre à exhaustivité car il y avait à Saint-Malo pour ce festival époustouflant 600 auteurs disponibles !!! Il a donc fallu faire des choix, accepter des renoncements, mettre son mouchoir sur des frustrations… Tant mieux, il restera encore de merveilleuses rencontres à faire à Angoulême, mais ce sera une toute autre affaire…Avant d’entrer dans le détail de nos rencontres, de nos découvertes, de nos entretiens, de nos albums coups de cœur, il nous faut remercier le directeur du festival et toute son équipe de professionnels et de bénévoles. D’une part, il accepte une équipe d’étudiants journalistes en les accréditant pour qu’ils puissent travailler dans des conditions professionnelles, d’autre part il propose à tous, professionnels et collectionneurs, visiteurs curieux et lecteurs passionnés un beau festival dans un cadre merveilleux avec animations variées, expositions, projections, séances de dédicaces… et une salle de presse avec une vue sublime sur la Manche… Pour un peu, travailler de viendrait un plaisir !Pour cette belle équipe ce ne sera pas moins de 37 entretiens pour la radio, 40 auteurs rencontrés, 10 maisons d’édition concernées, un prix décerné regardé à la loupe, une exposition observée sous toutes les coutures, et, maintenant, des articles à écrire, des montages à faire, une vidéo générale à produire et du plaisir à vous apporter… Bref, pas de quoi chômer !!!Comment ne pas accorder un prix spécial de l’efficacité et du sourire à tous les attachés de presse – oui, il y avait bien aussi un homme – des maisons d’éditions qui ont œuvré durant trois jours pour rendre le travail possible, respecter les horaires et satisfaire toutes les curiosités et demandes d’une équipe avide de découvertes ? Encore mille fois merci !Enfin, il ne faut pas oublier ce paysage de la Manche toujours là, cette plage magnifique et le soleil qui ont fait oublier la fatigue, qui ont atténué certaines déceptions, qui ont rendu les attentes indolores… Quai des bulles n’aura donc été qu’un splendide évènement qui restera bien inscrit dans tous les cœurs des participants…Place maintenant au contenu, au fond, à la bande dessinée, aux auteurs, au neuvième art !!! Il y en aura pour tous les goûts, pour tous les âges, dans tous les genres, à chacun d’entre vous de trouver chaussure à votre pied ou, plus exactement, bande dessinée à votre goût, pour votre plus grand plaisir de lecteur !!!

Un beau week-end BD à Cluny !!!

Les salons de la bande dessinée se multiplient, les auteurs sont très nombreux à se déplacer pour aller au contact de leurs lecteurs, nous sommes donc, nous, les lecteurs assidus de bédés, très sollicités par les organisateurs. Mais, reconnaissons que des salons organisés par des étudiants ce n’est pas si courant que cela et c’est bien ce qui a retenu mon attention et qui m’a poussé à prendre le chemin de la 18ème édition du salon de la BD de Cluny, festival pris en main par les étudiants de l’ENSAM de notre belle ville bourguignonne… Occasion de revoir le site et son architecture, du moins ce qui en reste, prétexte sympathique pour dévorer un bon morceau de Charolais et, enfin, prendre le temps de rencontrer quelques dessinateurs que j’appréciais…J’avais coché dans ma liste Julien Motteler pour son excellent Frédérick Abstraight, un des albums de la série Détectives scénarisée par Herik Hanna ; Eric Hübsch pour son dessin de Topaze ; Stéphane Bileau pour son travail remarquable sur deux albums de la série Elfes ; Boris Guilloteau pour une série que j’ai beaucoup aimée il y a quelques années même si elle s’était terminée trop vite, Jane des Dragons ; enfin, Antonio Sarchione, un dessinateur italien, pour son travail dans Sept pistoleros et Les merveilles (Le temple d’Artémis)… Les désirs étaient nombreux et il était bien certain que je n’arriverais pas à les satisfaire à 100% ! D’autant plus qu’en réalisateur d’émissions de radio sur la bande dessinée (le Kiosque à bédés sur RCF en Bourgogne), je ne souhaitais pas seulement un dessin mais bien une interview…Quatre auteurs ont pu avoir le temps de répondre à mes questions et ce fut réellement un plaisir car il s’agissait d’artistes heureux de parler de leur travail… Il y eut en premier, parce qu’il faut bien un auteur pour ouvrir le bal des confessions, Julien Motteler.  Pour ceux qui ne connaissent pas la série Détectives, il faut reprendre quelques éléments… un jour, dans la série 7, Herik Hanna propose un album de qualité, surprenant et touchant pour les amateurs de polars, Sept détectives, Sept enquêteurs défiés par un mystérieux assassin. L’album était destiné à être unique, un one shot, et il était dessiné par Eric Canete. Cette belle enquête fut une réussite et il y avait de la demande, tant du côté de l’éditeur que des lecteurs, pour avoir des enquêtes de ces fameux illustres enquêteurs (dans l’ordre d’apparition dans cette histoire : Adélaïde Crumble, Frédérick Abstraight, Martin Bec, Richard Monroe, John Eaton, Nathan Else, Ernest Patisson). Après quelques hésitations et contacts avec des dessinateurs, Herik Hanna a relevé le défi d’une série pas complètement comme les autres. On a le sentiment depuis le premier qui mettait tous les enquêteurs en action d’avoir des albums indépendants les uns des autres, mais, au fur et à mesure de la sortie des Détectives on comprend qu’il n’en est probablement rien et que le lecteur va certainement connaitre de belles surprises… tant mieux !Julien Motteler est très sympathique, il parle de soin travail avec passion même si cette série est bien éloignée de ses univers habituels peuplés de soucoupes, vaisseaux et étoiles lointaines… Il reconnait, néanmoins, que cette expérience agréable lui ouvre de nouveaux horizons et que le polar, il y reviendrait avec plaisir, qui sait !Boris Guilloteau nous parlera quelques minutes de sa Jane des Dragons. Cette série qui ne connut pas des lendemains extraordinaires lui tenait bien à cœur. Mais d’une part les lecteurs ne furent pas assez nombreux au rendez-vous, d’autre part le scénariste, Dieter, a jeté l’éponge le premier pour changer de métier… on le dit libraire… Pourtant, je vous promets qu’il s’agit-là d’une belle série jeunesse avec une Jane, un peu garçon manqué – mauvaise expression au demeurant – qui n’a peur de rien ou presque !J’ai pris le temps, en suite, de discuter avec Christophe Régnault, dessinateur d’un très bel album consacré à Philippe le Bel, occasion de faire un peu d’histoire… Que du bonheur et c’est l’occasion de rappeler à tous que la BD historique est actuellement très prolixe et qu’elle propose des opus de qualité…Enfin, c’est avec Stéphane Bileau que nous avons clos nos entretiens de la journée. Stéphane est le dessinateur des albums de la série Elfes consacrés aux Elfes blancs. Il faut donc que je donne quelques précisions sur cette série particulière. Jean-Luc Istin a conçu une série consacrée aux Elfes, personnages fantastiques que l’on va retrouver dans les terres d’Aran ! Il a fait appel à de nombreux auteurs pour raconter des histoires, au départ complètement indépendantes, avec comme personnages à chaque fois une race d’Elfes (Elfes bleus, Elfes blancs, semi-Elfes, Elfes noirs, Elfes sylvains). Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry ont posé les bases de cet univers mais ils laissé à chaque duo d’auteurs de très grandes libertés. C’est ainsi que Stéphane Bileau a travaillé avec Olivier Péru sur les Elfes blancs. Et, ô surprise, le résultat est une véritable bande dessinée d’auteurs. Le tome 3 de la série Elfes est une splendeur ! Oui, je sais, vous pensez que j’exagère un peu, mais quand vous aurez lu Elfe blanc, cœur noir vous comprendrez que le fantastique peut engendrer des récits métaphysiques, spirituels, poétiques profondément humains et édifiants ! Oui, ces deux auteurs se sont glissés dans l’espace de liberté qui leur a été offert pour réaliser du grand œuvre et j’ai adoré ! La rencontre avec Stéphane Bileau a été à la hauteur de mes espérances et elle a transformé ma journée en grand moment de bonheur !Voilà comment on peut passer du bon temps avec des auteurs très sympathiques et disponibles, dans un festival gratuit et animé avec bonne humeur par des étudiants ouverts et dynamiques… Bref, si pour cette année c’est un peu trop tard, pensez l’année prochaine à aller vous promener du côté du 19ème festival de la bande dessinée de Cluny et de l’ENSAM !!!

Angoulême 2016 : Maxime, étudiant, va à la rencontre de Li Chi Tak…

Il est 14h c’est l’heure du rendez vous à l’hôtel de ville pour la conférence de presse avec Li Chi Tak.

L’artiste est venu, entouré d’une petite équipe, d’abord il y’ a Nicolas Finet qui anime la conférence et coordinateur de l’exposition lui étant dédiée (voir article qui va suivre…), ensuite  Jean Dufaux, scénariste avec lequel il a travaillé sur la réalisation de The Beast sorti cette année, et principale thématique de cette conférence, ainsi que  la directrice du Hong Kong Art Center, accompagnés de leur traducteur.

La première rencontre entre Jean Dufaux et Li Chi Tak remonte à 2006, à cette époque, Jean était à la recherche d’un illustrateur n’étant pas en relation avec la bande dessinée Franco-Belge, car il souhaitait travailler avec une autre culture, des autres médiums et ainsi mélanger deux univers différents, celui d’un scenario franco belge avec celui de l’illustration asiatique.

Étranger à l’univers du manga, le nom de Li lui est parvenu est c’est ainsi qu’a débuté une collaboration d’une dizaine d’années. Car il faut savoir que l’œuvre The Beast n’est pas un projet récent.

Afin de réaliser un scenario aux frontières des deux cultures Jean s’est rendu quelques temps à Hong Kong s’imprégnant au maximum  de la ville et du quotidien de Li. Mais l’impression que nous laisse en quelques jours une ville n’est pas le reflet de la réalité, et la vision d’Hong Kong des deux artistes différant, nous avons sous les yeux une ville et une histoire fantasmagorique.

Ne souhaitant pas être trop influencé par d’autres illustrateurs, Li Chi Tak à cherché ses influences non pas dans la BD mais dans le 7ème art, avec notamment des films d’art et d’essai tels qu’Holly Motors et la de la nouvelle vague Hongkongaise. Cependant des artistes tels qu’Otomo ou Moebius restent quand même une grande source d’inspiration pour Li.

Ce projet fut l’un des plus ardu auquel il a pris part, de par la structure du récit qui ne lui était pas habituelle, la coordination du travail avec Jean Dufaux qui ne pouvait se réaliser qu’à distance et par mail, ainsi que la durée sur laquelle c’est étendu le projet.

Cependant l’illustrateur et le scénariste retirent tout deux une riche expérience de cette collaboration inhabituelle.

Au quartier asiatique une exposition dédiée à Li Chi Tak permet d’admirer quelques planches de ce nouvel album, ainsi qu’une soixantaine d’autres œuvres, mais je reviens vite vous en parler !

Angoulême 2016 : à la découverte d’Alice Matheson, série dessinée par Philippe Vandaële (article de Sarah et Jérémie)

« C’est un peu comme mon bébé, c’est pour ça que je l’ai chouchouté ». C’est ce que nous a confié Philippe Vandaële durant notre interview à propos d’Alice Matheson. En effet, lorsqu’il apprend qu’il est retenu comme dessinateur de la BD, il assiste au même moment, à l’hôpital, à la naissance de son fils. Hôpital qui rappelle le cadre de l’histoire.L’histoire ? Alice est une infirmière froide, irréprochable dans son travail, ou presque. Sa perfection apparente cache en réalité un vice dangereux : elle écourte la vie de patients en phase terminale. Seulement, un jour une de ses victimes se relève à la morgue au milieu de bodybags qui l’imitent à leur tour.Venu du comics, l’encreur confirmé se lance dans le métier qui le passionne : le dessin. Effectivement, ce projet lancé par Jean-Luc Istin, scénariste, lui permet de faire ses premiers pas dans la BD en tant que dessinateur.Il nous confesse qu’il est plutôt lent dans son travail de dessinateur, ce qui permet d’expliquer entre-autre la collaboration avec plusieurs dessinateurs pour la série, bien qu’il soit à l’origine de l’univers graphique. Les personnages sont inspirés de personnes de la vie réelle. Par exemple, Skinner a été inspiré par un acteur britannique, Bill Nighy. L’univers morbide d’Alice Matheson puise des inspirations dans les séries télé étatsuniennes comme Grey’s Anatomy, Dexter et The Walking Dead.