Angoulême 2017, la bande dessinée, Mickey et Cosey…

La bande dessinée est née maintenant il y a plus d’un siècle – du moins dans sa version moderne si on fait abstraction de la grotte de Chauvet, des hiéroglyphes et de la tapisserie de Bayeux – et parfois on ne mesure pas le temps qui passe, qui passe même très vite… Quand les éditions Casterman proposent une « nouvelle » version de tintin au pays des Soviets, on oublie facilement que cette œuvre est créée en 1929… C’est-à-dire un an après la naissance de Mickey Mouse… d’ailleurs, ce personnage, que dis-je cet illustre personnage, a une activité brillante, lui aussi…Les éditions Glénat ont obtenu le droit de confier le personnage de Mickey à des auteurs confirmés de la bande dessinée franco-belge. Un de ces derniers est d’ailleurs un auteur suisse, Bernard Cosey. Il a écrit et dessiné Une mystérieuse Mélodie ou comment Mickey rencontra Minnie… Il s’agit d’un album sympathique où l’on découvre un Mickey scénariste pour Hollywood. Le scénariste est un peu à bout de souffle, il faut qu’il ose sortir de ses clichés, il faut qu’il produise quelque chose de bon… il a terminé une série de films et on lui demande de plonger dans la comédie sentimentale, dans le romantisme avec violons…On le sent un peu déprimé – peut-être que Cosey sait que parfois les auteurs semblent en panne d’inspiration – mais il va avoir un coup de foudre pour une mélodie… peut-être pour celle qui la chante aussi, allez savoir !

Cosey nous fait retourner dans la passé avec ses dessins qui rappellent le Mickey des années trente. Par contre, ce n’est pas le Mickey de Walt Disney et consort, c’est un personnage moins sur-actif, plus posé, probablement plus romantique… plus poétique aussi !

J’ai beaucoup aimé et je pense que cet album pourrait être un bon lien intergénérationnel autour d’un des héros mondialement connu qui fait l’unanimité… Après tout, vous en connaissez des anti-Mickey ?C’est l’occasion de rappeler que Bernard Cosey a eu le Grand prix de la ville d’Angoulême cette année et que donc c’est lui qui, l’année prochaine, sera le président du festival international de la bande dessinée d’Angoulême !

Angoulême au pays des merveille ou la rencontre avec Benjamin Lacombe…

Une chose est sûre, samedi dernier fut placé sous le signe de l’émotion. En effet c’est avec un immense plaisir que j’ai pu rencontrer l’artiste de talent qu’est Benjamin Lacombe.

Un an après son roman illustré Alice au pays des merveilles, Benjamin Lacombe nous présente son illustration du second tome de Lewis Carroll, Alice de l’autre côté du miroir.Au travers de cet échange j’ai pu en apprendre un peu plus sur l’univers mystérieux épris de poésie de cet auteur et illustrateur.C’est une véritable adoration que voue Benjamin à Alice, c’est à l’âge de 10 ans qu’il découvrit l’œuvre de Lewis Carroll et son univers riche. L’idée de s’emparer de ce monde mystérieux et complexe l’amena à réaliser une véritable étude sur le sujet et se plonger dans le journal de Carroll, une forte inspiration lui vint des photographies réalisées par ce dernier.Un grand travail pour un rendu d’illustrations superbes : mêlant encre de chine et Posca ou  gouache et huile, Benjamin Lacombe nous enchante avec son univers plein de douceur et de magie.

C’est bien ravie et émue de cette rencontre que je suis repartie, qui plus est avec le plaisir de pouvoir tenir entre mes mains son œuvre signée d’une magnifique rose.

Cynthia

Angoulême 2017 et Jean-Charles Gaudin

Nous avons rencontré durant le festival d’Angoulême, le samedi après-midi pour être précis, Jean-Charles Gaudin, scénariste de la série de bande dessinée Un Village Français, préquelle de la série télévisée. Bien sûr, Jean-Charles Gaudin est aussi le scénariste des séries Marlysa, Les princes d’Arclan ou Les Arcanes du « Midi-Minuit » mais ce jour-là, nous avions décidé de nous centrer sur cette série Un village français.Il faut dire que Jean-Charles Gaudin, grand admirateur de la série originale diffusée sur France 3, était prêt depuis toujours à travailler sur ce sujet. Aussi, quand l’occasion est passée, il l’a saisie sans aucune hésitation. Pour lui, il était naturel de suivre le village et ses habitants 25 ans avant, c’est-à-dire durant la première guerre mondiale, 1914-1918.Les créateurs de la série lui ont fait confiance et lui ont laissé carte blanche pour réaliser son histoire. Tout devait être cohérent mais sans contrainte particulière. Il a aussi dû faire des recherches historiques pour un rendu réaliste, tout en se concentrant essentiellement sur la vie au village. Il reste encore deux tomes couvrant les années 1917 et 1918 pour clore cette préquelle qui est tout simplement passionnante même pour ceux qui n’auraient pas suivi la série télévisée, comme c’est le cas pour moi….

Une très bonne série humaine sur fond historique !

Oriane

Angoulême 2017 et Olivier Thomas

Au milieu des univers les plus variés, de la science-fiction au fantastique, proposés par Delcourt et Soleil, nous avons pu rencontrer le dessinateur Olivier Thomas, qui a récemment illustré la série bédé “Les Infiltrés”, un polar tiré de faits réels : les actions meurtrières menées par un groupuscule d’extrême droite au Danemark. On suit l’affaire du point de vue de la police, mais aussi d’un agent-taupe ayant gagné la confiance des terroristes, l’infiltré.“J’ai essayé de durcir mon dessin pour l’adapter à mon récit, et lui donner un aspect plus noir, plus lourd”, explique Olivier Thomas. On remarque bien cette volonté à l’encrage très sombre, et un dessin réaliste.C’est dans une association BD à Marseille que le dessinateur a pu commencer à envisager sa carrière, en rencontrant des professionnels comme Jean-Louis Mourier (Trolls de Troy…). Gagnant en confiance, Olivier parvient alors à entamer sa carrière. L’illustrateur trace alors son chemin d’une main de maître… chemin qu’il parcourra, on lui souhaite, aussi longtemps que son envie de dessiner subsistera ! Nous, on n’en demande pas plus !

Alexis et Yannis

Angoulême 2017 et Jason

Si c’est un peu par hasard que je me suis retrouvé avec « Un Norvégien vers Compostelle » dans les mains avouons que dès la lecture terminée j’avais le sentiment d’avoir lu un bon livre, atypique et surprenant et j’avais réellement envie de rencontrer l’auteur…

J’ai remarqué l’auteur avant la rencontre car je l’ai vu dans Angoulême avec son sac à dos, pas un sac rempli de bandes dessinées comme certains collectionneurs savent le faire, non, juste le sac à dos du randonneur qui se balade dans la ville…La rencontre a eu lieu dans l’espace presse des éditions Delcourt et notre ami Jason ne parle pas français, du moins pas assez à son goût pour répondre à une interview. Par contre, il parle très bien anglais, articule merveilleusement bien et pour un Français, il est très compréhensible. Enfin, on pouvait lui parler français, il comprenant les questions même complexes…

La surprise, chez lui, réside dans son projet lui-même. Marcher trente jours sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, pour le plaisir, pour l’expérience, pour les rencontres mais pas pour le côté religieux car il est très clair sur ce point, il n’a pas été élevé dans la religion chrétienne… Il est donc là en observateur mais pas en reporter extérieur car il marche, il discute, il partage… Une sorte de pèlerin sans foi… Pour autant, il a quand même changé son regard, perçu des aspects de la démarche qu’il n’avait pas envisagés… Et si c’était à refaire, il referait !Surprise aussi, pas des moindres, avec le personnage principal de sa bédé. En effet, il a choisi comme il le fait presque tout le temps, de donner une morphologie animale à ses personnages, à commencer par lui. Dans le livre, il a donc une tête de chien… mais quelle ressemblance entre lui et son personnage… on ne pouvait pas passer à côté, du moins c’est bien ce que je pense ! Attention, je ne dis pas copie conforme, je dis juste qu’il y a de la ressemblance !

Enfin, pour parler de la ligne graphique, nous avons là un dessinateur qui peut se revendique d’Hergé sans trop de complexe, de la ligne claire : il n’y a dans son dessin que ce qui est indispensable pour comprendre l’histoire. Il ne s’agit donc pas d’un carnet de voyage, d’un album de croquis sur la route de Compostelle, non juste l’histoire d’un homme qui décide de partager trente jours de marche sur cette route très fréquentée…Un bel album contemporain, un très bon auteur, une belle rencontre !

Angoulême 2017 et Clément Baloup

Certaines rencontres marquent. Et c’est Clément Baloup qui peut nous le confirmer avec ses livres Mémoires de Viet-Kieu. Fasciné par le Vietnam, il base ses récits sur des témoignages qu’il recueille partout dans le monde. Ce format, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, donne une force et une justesse à l’écriture de l’auteur. “Je réinterprète les témoignages [...], mais je n’essaye pas de les transformer, j’essaye d’être le plus juste possible par rapport à ce qui est vraiment dit, dans le fond”.En 2011, Quitter Saigon, le premier tome, avait remporté plusieurs prix, dont le Prix du jury Œcuménique de la bande dessinée, à Angoulême. “La série a commencé avec quelques pages qui sont parues dans le fanzine de la Maison Qui Pue, que j’avais monté avec mes colocataires pendant mes études aux Beaux-Arts d’Angoulême”, explique Clément, “je me mets alors en scène avec mon père dans la cuisine, pendant qu’il préparait un repas typiquement vietnamien. Il témoigne alors de faits plus ou moins horribles sur sa jeunesse passée au Vietnam”. Après Quitter Saigon, le projet continue avec Little Saigon, qui explore la diaspora vietnamienne aux États-Unis et, maintenant, le troisième volet, Les Mariées de Taïwan, sorti en début d’année.Dans ce dernier ouvrage, Clément part à la rencontre de jeunes femmes vietnamiennes mariées par le biais d’agences matrimoniales. “On pourrait penser que ces femmes sont naïves quand elles s’engagent avec ces agences, mais il y a aussi un réel désir de leur part de s’extirper de leur milieu social, souvent très pauvre”, raconte Clément. Il crée en parallèle le personnage de Linh, jeune vietnamienne, qui reprend ces différents témoignages, et qui vit cette expérience sous nos yeux.

Un très beau livre de docu-fiction, très bien écrit et dessiné avec à la clef une rencontre très forte… Un beau souvenir !

Yannis

Angoulême 2017 et quelques instants avec Maza…

Dans les auteurs que je souhaitais rencontrer à Angoulême, il y avait un certain Maza, de son véritable nom Milorad Vicanović-Maza. Il s’agit bien d’un Serbe vivant en Bosnie et donc sa langue était le serbo-croate, langage que je ne maitrise pas assez pour réaliser une interview… J’ai donc dû me contenter de le lire et de le voir…

Maza a surtout dessiné des engins volants – pas seulement de simples avions bien réglementaires – et on a pu lire ses travaux dans des séries comme Lady Spitfire, Wunderwaffen, Space Reich ou le Jour J. Il a beaucoup travaillé sur des uchronies, genre que j’aime beaucoup même s’il y a quelques précisions à apporter…Qu’est-ce qu’une uchronie ? Il s’agit d’un récit, situé dans l’Histoire, excessivement sérieux et pointu dans lequel l’auteur va changer un point de l’histoire et en tirer ensuite toutes les conséquences. Par exemple, on peut raconter la Seconde Guerre mondiale mais, en 1944 un attentat contre Hitler a réussi, une nouvelle république allemande s’est mise en place avec Rommel, les alliances ont été refondues et les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne sont en lutte contre les soviétiques et leurs alliés…

Dans ce cadre général, il ne va pas s’agir de suivre la guerre au jour le jour, mais de trouver un personnage, Nicolas Charlier de suivre son cursus quitte à nous montrer comment aurait évolué le monde après ce changement, c’est-à-dire la réussite de l’attentat contre Hitler….Mais, attention, l’uchronie reste de l’histoire, c’est-à-dire que tout doit respecter les données de bases, chaque personnage garde son caractère, chaque nouvel évènement garde sa cohérence… c’est un peu comme lorsque le chimiste fait en laboratoire une expérience en modifiant certaines réalités physiques mais que chaque élément reste pour autant ce qu’il est…

Bref, même si les néophytes ne comprennent pas tout, l’uchronie n’est pas un délire, juste un jeu avec l’histoire et c’est bien là que se situe pour moi l’inconvénient majeur : si vous n’avez pas les bases historiques minimales vous pouvez être perdu et certains lecteurs finissent par avoir des doutes sur la chronologie et les évènements : finalement, l’attentat contre Hitler a eu lieu ou pas ? On nous ment ou pas ? Quelqu’un tenterait-il de nous manipuler ? Oui, de l’uchronie aux théories complotistes, il n’y a qu’un petit pas à franchir et certains le franchissent allègrement !Néanmoins, en grand passionné d’histoire, j’apprécie l’uchronie quand elle est fine et délicate, maniée avec talent, par exemple quand elle est dans les mains d’un Jean-Pierre Pécau ! Ici, dans USA Über Alles, nous sommes en 1947, et comme dit plus haut, les Alliés sont en guerre contre l’Union Soviétique et les communistes… mais, en fait, ce n’est pas pour parler géopolitique que les auteurs nous entrainent là, c’est pour nous mettre une belle histoire d’espionnage et même un peu plus si affinité…

Nicolas Charlier est un pilote exceptionnel qui après quelques années de disparition revient… On a besoin de lui pour essayer un engin très spécial mais on a aussi la crainte de mettre cet engin dans les mains d’un espion au service des Soviétiques… L’histoire est très bien construite, digne de cette série B des éditions Delcourt, à la hauteur des bons films d’espionnage des années soixante-dix, et le tout offre au lecteur adulte un très bon récit en trois volumes…

Pourquoi pour adultes ? Tout simplement parce que comme bien souvent l’espionnage n’est jamais simple surtout quand les scénaristes corsent le tout avec un peu de politique, une pointe d’amour et une bonne dose de mystère…

Que du bonheur d’autant plus que le dessin de Maza est d’une grande qualité. Donc, pas d’interview, certes, mais beaucoup de plaisir de lecture et quand même une micro rencontre en salle de presse chez Delcourt !!!

Angoulême 2017 et Collaboration horizontale

C’est toujours amusant de choisir des bandes dessinées et des auteurs avant Angoulême. Certes, on ne fait pas tout cela au hasard mais les quatrièmes de couverture et les dossiers de presse ne sont pas toujours assez explicites pour aider à faire son choix. Or, ce choix devient lecture, interview et article… Heureusement, les attachées de presse qui nous connaissent, le hasard qui fait parfois de bien belles choses et le thème annoncé qui réveille en nous des envies incroyables, tout cela donc, nous emmène dans des univers pleins de satisfaction et alors on ne regrette rien !J’ai donc choisi Collaboration horizontale parce que l’album était dessiné par Carole Maurel, une dessinatrice que je connaissais, que j’avais rencontrée à Angoulême et que je voulais continuer à suivre. J’ai choisi Collaboration horizontale car c’était une bande dessinée sur un épisode de l’histoire que je connaissais peu et qui me posais de nombreuses questions : pourquoi avoir tondu des femmes à la fin de la guerre ? Enfin, j’ai choisi Collaboration horizontale parce qu’il était question de la vie quotidienne d’un immeuble pendant l’occupation et que je suis persuadé que la vie quotidienne est le révélateur de la vie réelle d’un peuple même en pleine guerre !Et me voilà avec cet album et d’entrée je constate qu’il est impossible de le reposer avant d’avoir terminé la lecture de la vie de Rose, du moins de cette portion de vie durant l’occupation. Rose est devenue par la suite une bonne grand-mère et la voilà qui raconte à sa petite fille Virginie comment elle est tombée amoureuse… Comme le dit l’autrice, on n’imagine pas que sa grand-mère a été amoureuse un jour…Navie raconte une histoire forte, la sienne certainement car la petite fille Virginie c’est elle d’une certaine façon, dans un contexte très banal durant l’occupation. Un immeuble, des familles avec beaucoup plus de femmes que d’hommes – certains ne sont pas rentrés de captivité – avec des enfants et aussi avec des Juifs… Tout pourrait aller pour le mieux si chacun ne s’occupait que de ses oignons, si la peur n’existait pas, si un homme de la police ne pensait pas avoir la responsabilité de sauver le monde entier, si certaines jeunes femmes n’étaient pas si jeunes et en manque d’affection…

Par ailleurs, tout irait bien si les occupants étaient tous des sauvages, des horribles militaires, vieux et alcooliques… Mais, parmi les Allemands occupants, il y avait de jeunes gens sympathiques et romantiques, potentiellement attirants, aimables, agréables…

Rose va connaitre le coup de foudre ! Et je n’ai pas envie de vous en dire beaucoup plus sur la vie quotidienne dans cet immeuble parisien… la grand-mère va se souvenir de tout cela et elle ne pourra que dire à sa petite Virginie : « Alors, je t’en prie, ma chérie, sois heureuse d’aimer, choisis toujours la vie… ».

Carole Maurel est la dessinatrice de cet album et sa narration graphique est d’une force incroyable. Elle met tout son talent au service de ce récit intime, sobre, profond, humain… L’esthétique est effacée et gommée pour laisser les mots nous toucher. Chaque personnage est crédible, chaque scène nous plonge en entier dans une vie pourtant si éloignée de nous et si proche à la fois… j’ai même le sentiment que Carole Maurel est tellement au service de son histoire qu’elle s’est entièrement approprié le récit… Carole devient Virginie, enfin Navie si vous voulez…

J’espère réellement que ces deux autrices vont encore travailler ensemble dans les années à venir car elles nous proposent là une très bonne bande dessinée ! Mille fois merci !!!

Angoulême 2017 et Arthur de Pins

A Angoulême, il faut parfois faire travailler son cardio. C’est en effet en courant que j’ai dû traverser le site du festival pour pouvoir poser des questions à Arthur De Pins, auteur de Zombillénium mais aussi de la Marche Du Crabe, qui  faisait partie de la sélection officielle du festival de 2011. Une aubaine plus au moins inattendue pour moi, et des plus croustillantes.

Enfin, rencontre inattendue mais demandée depuis longtemps car j’ai littéralement harcelé Michel jusqu’à qu’il ait pu obtenir un petit créneau…

Trois albums de Zombillénium, et déjà un film en approche pour octobre. Et pourtant, Arthur de Pins explique que, même si la BD plaît, ce n’est pas lié à une quelconque forme de succès : « Pour moi, ça a toujours été logique que Zombillénium soit adapté en film ; je viens du dessin animé, mon coréalisateur aussi… »

Prévu pour le 18 Octobre, le long-métrage viendra donc étoffer l’univers de la bande dessinée, le tout avec un nouveau personnage principal : « Dans la bédé, on suit d’abord Aurélien,  qui est un personnage assez lunaire, dépassé par les évènements […],  ce ne sera pas le protagoniste du film, qui aura une personnalité et un passif très différents ».  On attend avec impatience l’arrivée des bandes annonces, dont on peut d’ailleurs avoir un avant-goût en regardant la collaboration qu’avait fait Arthur de Pins avec le groupe Skip The Use en 2013, avec le clip de Nameless World :

https://www.youtube.com/watch?v=OHXf7wEpBPI

Yannis

Angoulême 2017 et la découverte d’une héroïne absolue, Irena…

La dernière interview de ce festival d’Angoulême, juste avant de reprendre la route pour notre Bourgogne, a été avec l’équipe entière d’un album atypique, Irena. En effet, au fond du Chardon d’Écosse, charmant bar de la ville, nous avions rendez-vous avec Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël, les deux scénaristes de l’album, et David Evrard, le dessinateur. Une très belle rencontre même si David, l’homme du dessin, n’a pas beaucoup fait entendre sa voix… par contre, il a dessiné en nous écoutant et le résultat fut à la hauteur de son silence : édifiant !Pourquoi s’agit-il d’un album atypique ? Les auteurs ont décidé de raconter en trois albums, la vie – ou plus exactement une partie de la vie – d’Irena Sendlerowa. Cette femme a œuvré pendant quelques mois pour sortir des enfants du ghetto de Varsovie. Ce fut une résistante et en 1943 elle a été arrêtée, torturée et condamnée à mort. Elle n’a pas parlé et elle a été sauvée de l’exécution capitale in extremis… Elle est décédée à 98 ans, à Varsovie, en 2008…Pour Séverine Tréfouël, il est très important de raconter cette vie exemplaire car nous avons besoin de ces exemples pour avoir du courage, agir, rester humain dans des périodes de crise et nous en vivons une, nous aussi…  

Jean-David Morvan voulait la bande dessinée et même une narration graphique comme celle de David Evrard car pour raconter tant d’horreurs et cruautés, pour montrer le destin tragique des enfants, il était inconcevable d’utiliser un style réaliste. C’eût été trop cruel, insoutenable, illisible… tandis qu’avec un style plus rond, plus « enfantin », le pire finit par passer et nous atteindre…

Certaines scènes ont été très difficiles à dessiner. Le ton juste a finalement été trouvé à chaque fois grâce au travail combiné de cette belle équipe. Espérons que ce récit – qui n’est pas un récit de plus sur la Shoah mais bien le récit du sauvetage d’enfants au cœur du ghetto de Varsovie par Irena – saura trouver son lectorat le plus large pour nous montrer que bien souvent le courage d’une seule personne peut stimuler celui des autres et produire ainsi des miracles !