Cette année à Angoulême, le manga était à l’honneur comme c’est le cas depuis trois/quatre ans. Je ne suis pas un gros lecteur de manga mais j’essaye de visiter au moins une exposition par an de façon à découvrir certains genres et auteurs même si je n’adhère pas entièrement….
Ryoichi Ikegami est un mangaka que je n’ai jamais lu (précisément que je n’ai encore jamais lu…) et, du coup, l’exposition qui lui était consacrée au Musée d’Angoulême a été pour moi l’occasion d’une découverte totale et je pense qu’il faudra maintenant que je lise au moins un titre de cet auteur, plus si affinités…
Pour ce qui est de cette très belle exposition, je retiendrai les éléments suivants dans l’ordre de la visite et non dans un classement d’importance sur le fond :
- La prudence du festival est sidérante car après avoir été pour le moins léger dans le dossier « Bastien Vivès », les voilà qui prennent mille précautions avec les visiteurs de l’exposition pour rappeler le contexte culturel japonais, les rapports homme-femme dans ce pays, la crudité de certains dessins, la violence de certaines scènes… Bref, un peu comme un grand bal des hypocrites qui suivrait la grosse crise d’inconscience… Je ne suis pas certain du résultat dans l’appréciation de la direction du festival par les visiteurs, lecteurs, festivaliers, auteurs…
- La qualité de la représentation du mouvement dans la narration graphique chez Ryoichi Ikegami est hallucinante. Je vois là comme un des dessins les plus dynamiques que je connaisse…
- La noirceur des récits de la première partie de son travail saute aux yeux. Surtout celle quand il travaillait seul, noirceur qui sera atténuée quand il va commencer à travailler accompagné de scénaristes. Il avait du mal à trouver des éditeurs tandis qu’avec scénariste, ce sera le moment aussi où il sera édité et diffusé au maximum…
- La structure même du récit manga qu’il est capable de mettre en place. En particulier, il peut glisser, juste après une scène hyper-violente, un moment de vie quotidienne comme un héros qui épluche ses légumes dans la cuisine…
- Le fait de voir dans son œuvre des hommes pleurer, et pas seulement en épluchant des oignons !
Cette exposition, très bien construite, m’a touché et donné réellement envie de plonger maintenant dans l’œuvre de Ryoichi Ikegami… On en reparlera donc très vite…