Musiques à découvrir ou offrir, à votre choix !!!

Salad Days (Mac Demarco)

Ce troisième album de Mac Demarco a toujours autant la « feel-good attitude », avec ses chansons légères et efficaces. C’est un disque qui passé partout, facile à aimer et impossible à détester qui s’écoute à peu près dans n’importe quelles circonstances. Les mélodies de cet opus sont simples mais délicieusement rêveuses, se prêtant parfaitement à passer un moment agréable avec ses proches pour les fêtes.

You’re dead! (Flying Lotus)

Peut-être son œuvre la plus ambitieuse mais aussi la plus aboutie, force est de constater que Flying Lotus s’élève de production en production quant à la maîtrise de ses sons. Il propose ici un album avec un souffle jazz important dans la composition de sa musique. Ces deux ans d’attente depuis sa dernière sortie auront donc été mérités pour les fans bien que l’album soit également très accessible à tout type de public.

It’s Album Time (Todd Terje)

Enfin un album pour ce producteur norvégien talentueux et déjà un classique pour cette année 2014. Il concocte un disque très classieux et enjoué, pour le moins surprenant et tout à son image, qui nous entraîne dans un univers smooth et joyeux. C’est dansant, propre avec un petit côté retro très appréciables. Rien de tel pour faire la fête en famille et entre amis, dans la joie et la bonne humeur!

Robin

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À la découverte des nouveautés de cette fin d’année

Même après Noël, rien ne nous empêche de s’offrir un petit plaisir sonore pour décompresser des fêtes et de cette année 2014 qui a été éprouvante pour beaucoup de gens.

Quoi de mieux qu’un peu de lounge pour passer un bon moment convivial en famille autour d’un feu de cheminé à manger des chocolats ?

Dans ce cas voici l’Album qui vous faut ! 

Marga Sol nous surprend encore avec un nouvelle album très coloré, vivant et stimulant.

Après son album Earth, musique Ambient, elle nous surprend avec un contrepied original de sa musique habituelle qui n’en n’est que plus agréable à l’oreille.

Pour les amoureux de la Chill et de la musique électronique, vous serez séduit par la musique décalé et harmonieuse de Sven Väth. Dj et producteur Allemand, il nous propose un mix original et singulier dans son EP « The sound of the 15th seasons », un vrai plaisir auditif pour ceux qui ont l’oreille électronique.

Enfin, pour ceux qui ont passé une mauvaise année et qui veulent se défouler, je ne peux que vous conseillez de pré-commander le prochain album d’Enter Shikari. Groupe post-hardcore ne pouvant que réveiller nos instincts primaires lors de l’écoute de leur musique.

Cependant, ceux-ci nous surprennent avec un ajout de son électronique et quelque musique plus harmonieuse plein de joie et de bonne humeur.

Pour ceux qui ne supportent plus les musiques de Noël, c’est l’album de vos rêves !

Mickaël

Rencontre avec Daniel Michel, auteur de romans policiers….

Quand on est responsable de cours dans une formation TAIS (Techniques et activités de l’image et du son), quand on est particulièrement l’enseignant communication, histoire des médias, reportage radio, il est important de trouver des moyens de motiver les étudiants, de les faire travailler dans le réel, dans le concret, et de leur transmettre ce que d’aucuns appelleraient de la culture. Tout cela est très compliqué et je tente, jour après jour, de leur offrir des éléments pour qu’ils se les approprient  et qu’ils construisent eux-mêmes leur propre culture. C’est peut-être moins ambitieux, surement plus pédagogique.

A ce titre, j’ai toujours pensé que le roman policier était une forme de littérature plus facile à utiliser, plus motivante, et qu’en poussant, paisiblement, mes étudiants à lire chacun un roman policier, je participais ainsi à la promotion du livre, mine de rien… Ensuite, en les invitant à présenter aux autres le roman lu, je leur donnais l’occasion d’un exercice oral motivant puisque la note – il faut bien noter certains exercices – est obtenue en comptant les étudiants convaincus par la présentation de leur camarade et ceux qui ont envie de lire le roman présenté… Oui, je sais cela peut en surprendre quelques-uns mais je crois que tout cela peut développer la motivation, l’envie…

Pour déposer une petite cerise sur le haut du gâteau, j’ai décidé de mettre mes étudiants en contact avec des auteurs. Ce fut d’abord avec des auteurs bédés lors d’une dédicace à Chalon sur Saône, puis ce fut à Montreuil, lors du salon du livre et de la presse jeunesse, enfin, ce fut dans leur propre salle de cours avec la venue de Daniel Michel, auteur de deux romans policiers… C’était le 5 décembre 2014 !

Daniel Michel est un écrivain que j’ai rencontré un peu par hasard grâce au site CL (critiques libres) sur lequel j’ai présenté ses deux ouvrages.

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/43579

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/43546

Il acceptait de venir rencontrer mes étudiants de façon amicale, simple, et gratuitement. Juste pour le plaisir de l’échange, juste pour le bonheur de rencontrer des étudiants, lui qui avait été enseignant dans une partie de sa vie active… Le retraité, que dis-je, le jeune retraité venait nous donner de son temps et nous l’avons accueilli avec bonheur… et même concentration si je regarde mes étudiants avec attention…

J’ai demandé à mes étudiants de réaliser un portait de cet auteur, et voici quelques-uns des travaux reçus. Je ne vous demanderai pas de les noter, n’allons pas jusque-là quand même, mais rien ne vous empêche de réagir… Et si vous voulez découvrir les romans de Daniel Michel, alors j’aurai même atteint mon objectif ultime, faire découvrir un bon auteur dont j’attends avec impatience le prochain ouvrage !!!

Merci à Daniel Michel, à sa gentillesse, sa patience, et un merci spécial pour avoir accepté d’écouter une étudiante présenter son propre roman Malbec Amer…  Mais, place aux regards de mes étudiants…

Shelton

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Daniel Michel m’est apparu comme un homme qui donne de l’importance à chacune de ses paroles. Peut-être est-ce grâce à son âge avancé, ou à ses nombreuses et riches expériences professionnelles…

Cécile

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Soudain l’écrit vint.

Lorsqu’il arriva la salle était vide. L’homme portait un manteau vert aux manches retroussées et aux boutons de cuir marron, comme en portaient beaucoup d’hommes de sa génération. Son sac exposait un petit logo noir et blanc de la wwf (world wildlife fund) qui évoquait son profond respect de la nature. Il déposa ses affaires et s’assit sur un coin du bureau. Ses jambes minces le portaient pourtant bien, il avait l’air légèrement moins âgé qu’il ne l’était. De plus, les cheveux blancs qui éclaircissaient son visage lui donnaient un air sympathique. Son regard plongea à travers la fenêtre… Le soleil, levé depuis quelques heures, commençait à réchauffer la ville de sa froide nuit d’hiver tandis que l’épais brouillard se dissipait lentement. Au pied du bâtiment, la Saône s’écoulait tranquillement, soutenant un petit groupe de cygnes blancs qui nageaient au rythme de l’eau. Le temps fuyait comme les rides qui creusaient son visage. Tandis que ses 75 dernières années l’avaient étonnement conduit ici, l’arrivée des premiers élèves le fit sortir de ses pensées…

Après une brève présentation, ils entamèrent la discussion. L’homme aimait bien raconter des histoires, et laissait sentir la pédagogie de sa carrière de professeur lorsqu’il s’adressait aux étudiants. En effet, après avoir enseigné le marketing à Lyon, il contribuait activement à la reprise des études de personnes désirant évoluer dans leur domaine professionnel, voire en changer complètement.

Après avoir publié quelques ouvrages universitaires il s’était mis à écrire des polars, selon lui, c’était la meilleure façon de construire une histoire autour d’un événement conducteur, tout en l’agrémentant de petits détails renseignant les lecteurs sur une société qu’il appréciait. D’ailleurs il avait l’habitude de dire qu’un écrivain était un chercheur avant tout. C’est pourquoi, après avoir recueilli de nombreuses informations sur la condition de l’Argentine, pays dans lequel il suivit un stage de fin d’étude, il décida d’écrire son premier roman, « Malbec Amer » ou la confrontation entre la vision d’un commercial, propriétaire d’un vignoble et de son employé indien, portant encore la souffrance de son peuple dans le cœur. La classe était remplie, les étudiants observaient, écoutaient, prenaient en notes les mots qui s’échappaient de sa bouche afin d’en dresser le portrait à posteriori. A cette occasion il leur confia être un amoureux de la musique classique, qui constituerait d’ailleurs, l’univers de son prochain roman. Ouvrage que l’homme prenait soigneusement le temps d’écrire à tête reposée. Une fois le cours terminé, il était désormais temps de regagner sa région actuelle, la Savoie.

Lorsque l’écrivain repartit, il laissa un cadeau aux étudiants. Non pas quelque chose que l’on peut toucher ou voir, plutôt un cadeau sous la forme d’une émotion, comme s’il avait alimenté une petite idée rangée dans une boîte, leur offrant l’espoir de voir vivre cette idée. Malgré le fait qu’il n’y ait plus personne, la salle n’était plus vide pour autant.

Adeline

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Portrait d’un écrivain amateur

Daniel Michel est un grand homme de 75 ans. Lunettes à branches fines habillant un visage aux traits tout aussi fins. Chemise et pull assortis par les motifs : des carreaux, petits et grands. Les tons assez ternes de ses vêtements sont à l’opposé du sien : jovial, avenant et pressé de partager avec nous. Il délaisse bientôt la place chaude et rassurante du radiateur pour venir se placer face à nous, droit et sûr de lui. Son amour de la musique classique rencontre son passif d’enseignant en marketing et management alors que son engouement pour les voyages ne tarde pas à le rejoindre. En filigrane, une chose demeure : l’écriture, un fil plus noir d’encre que rouge sang qu’il suit depuis sa retraite. Cette discussion semble devenir peu à peu à l’image de sa manière d’écrire : intuitive, ouverte et sans détour.

« L’imagination est moins « importante » que l’intérêt que l’on porte à un sujet et qui nous pousse à la coucher sur le papier. »

Cette phrase représente assez bien le travail de Daniel Michel pour qui l’imagination aurait pu constituer un problème. Avant de nourrir les pages de son premier roman de meurtre et d’Argentine, il hésitait à se lancer par peur de manquer d’inspiration.

Et puis un fait divers, raconté par un ami lui donne la matière ou tout du moins l’envie de tenter cette aventure qu’est l’écriture d’un roman.

Aujourd’hui, Daniel Michel est l’auteur de deux romans publiés et en gestation active d’un troisième qui délaissera l’Argentine pour  la musique classique.

Pierre

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Rencontre

Il y a maintenant deux semaines de cela, nous avons eu la chance de rencontrer un homme qui vit et relate ses passions par la littérature. Après avoir écrit plusieurs ouvrages à but théorique (ouvrages marketings et cas pédagogiques) sur la vie de l’entreprise, Daniel Michel se laisse désormais aller à la fiction inspirée d’un vécu en entreprise et de ses voyages. On ressent alors une sorte de renaissance littéraire qu’il a découverte lors de son premier ouvrage Malbec Amer. Et pourtant, pour lui, le thriller ne nécessite pas forcément la vision littéraire, mais le suivi d’une idée principale. Cette façon de voir le thriller nous a révélés une très belle part d’humilité pour cet auteur. Ce trait de caractère est d’autant plus souligné par son souhait de promouvoir la survie des œuvres littéraires. Car ce qui l’intéresse avant tout est la réaction de ses lecteurs et ce depuis ses débuts dans l’écriture, même théoriques.

On ressent cependant de très fortes influences de son ancienne vie professionnelle. Ce manque de détachement est positif concernant la construction de ses œuvres et d’autre part négatif pour  une imagination qui semble bridée par son vécu en entreprise. Par ailleurs, Daniel Michel pensait lui-même manquer d’imagination par rapport à cette pratique théorique de la littérature. 

Il nous a intrigués sur la réalisation de son ouvrage en cours. En effet, pour la première fois, Daniel Michel semble sortir de ces pratiques habituelles de l’écriture en rapport avec son vécu. Dans cette nouvelle œuvre il souhaite parler d’une autre passion qui est la musique classique et où de nouvelles difficultés se sont fait ressentir quant à la réalité de ses personnages.

Aline et Amélia

 

Les catalogues d’exposition, de beaux livres à offrir pour les fêtes…

Il arrive que vous entendiez parler de magnifiques expositions mais que vous ne puissiez pas aller les visiter. Il faut bien avouer que souvent ces expositions ont lieu à Paris – voire même dans certains cas dans d’autres grandes villes européennes – et qu’une fois terminées vous n’avez plus que vous yeux pour pleurer et des regrets gros comme des malles importables… Je vous propose une autre solution, lire le catalogue de l’exposition. Il est vrai que souvent l’ouvrage est couteux – mais de très grande qualité – cependant avouez que les frais de voyage, plus ceux d’hébergement, de restauration et d’entrée à l’exposition… ça ne fera jamais moins qu’un de ces beaux ouvrages. Mieux, ces catalogues d’exposition peuvent aussi faire de magnifiques cadeaux à l’occasion de ces fêtes de fin d’année ! Qu’on se le dise !

Binguebalés

Puisque les politiques ont décidé de façon surprenante que l’immigration était un sujet important, qu’il fallait en parler, que c’était là qu’allait se jouer la prochaine élection présidentielle… parlons-en ! Mais, quitte à en parler, je préfère donner la parole aux artistes, vous montrer un livre magnifique, vous donner une idée de cadeau pour ces fêtes de fin d’année, évoquer une exposition parisienne qui sans faire trop de bruit m’avait laissé muet d’admiration et secoué en profondeur par son humanisme…

Commençons, dans un premier temps, par rappeler que le Musée de l’histoire de l’immigration se trouve à Paris au Palais de la Maison Dorée, dans le douzième arrondissement. Il y a, bien sûr, une collection permanente, Repères, qui vous donnera la possibilité de comprendre un peu mieux le sujet à partir de nombreuses pièces qui retracent ces parcours humains depuis le dix-neuvième siècle. C’est là que l’on comprend que parler de l’immigration n’est pas prononcer un discours politique mais bien raconter la vie de femmes, d’hommes, d’enfants qui ont été bringuebalés…

Les carnettistes tribulants

D’ailleurs, la vie de ce jeune musée a été elle-aussi bringuebalée. Il faut dire qu’il existe depuis presque sept ans et qu’il n’a toujours pas été inauguré, comme si la République n’avait pas encore réglé tous ses problèmes avec les phénomènes migratoires… En effet, si tout le monde peut parfaitement comprendre, justifier et légitimer les flux liés à des actions politiques – réfugié politique est un statut accepté par tous – il faut reconnaitre que le besoin de travailleurs émigrés, que le statut de migrant économique, voire alimentaire, sont des notions qui posent question à notre société et la République ne sait pas encore comment traiter ces aspects souvent cruels et tragiques… Il faudra encore du temps pour que tout cela se mette en place et les personnalités qui se sont occupées du musée, Toubon dans un premier temps, Benjamin Stora depuis l’été dernier, ont beaucoup fait pour que puisse vivre ce lieu de mémoire et d’histoire… Le musée sera peut-être moins bringuebalé dans le futur… Qui sait ? Surtout, maintenant que le président François Hollande a décidé de l’inaugurer officiellement…Bringuebalés ? Oui, justement, c’est le nom qui a été donné à une exposition temporaire, c’était du 20 septembre au 19 octobre 2014, avec les Carnettistes tribulants, un groupe d’artistes particuliers, pétris de talents, originaux et dynamiques. Ils ont en commun la passion du carnet de voyage sous toutes ses formes et ils ont relevé le défi du musée de l’histoire de l’immigration : chacun a choisi un objet de la galerie des dons et ils ont travaillé pour décliner, construire, raconter, émouvoir à partir de là… Ils sont onze à nous proposer dans l’ouvrage ce travail et à chaque fois c’est plus qu’un simple voyage ou mouvement, c’est une véritable tranche de vie mise à jour, imaginée, fantasmée, humanisée… et j’ai adoré !!!

Mais comme il s’agit bien d’un travail sur la mémoire, on va trouver des récits passionnants, et authentiques, par l’un des descendants de ceux à qui appartenaient ces objets. Ce sont des textes forts, touchants, émouvants et qui le sont d’autant plus que l’artiste est venu apporter ses couleurs, sa mise en scène, sa scénographie… Du coup, c’est un livre à lire et relire, un ensemble à picorer et digérer chacun à sa vitesse, en fonction de ses capacités d’absorption de la détresse humaine…

Bref, c’est le livre qu’il faut offrir et faire lire pour que chacun puisse enfin comprendre que parler de migration ce n’est pas mesurer un flux ou un autre, c’est parler de l’humanité, tout simplement !

Michel

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Bringuebalés

Carnet de mémoires d’immigrés

Préface de Farid Boudjellal

Les carnettistes tribulants

La Boite à bulles

ISBN : 9782849532140

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Maroc médiéval

Pourquoi s’intéresser au Maroc, qui plus est médiéval ? Je pense qu’il y a plusieurs bonnes raisons qui m’ont poussé à entrer dans cette exposition puis à acheter cet ouvrage avant de le dévorer par petite quantité, progressivement, avec passion et beaucoup de plaisir…

Tout d’abord, et ce n’est certainement pas la plus petite des raisons, le Maroc est la porte de l’Orient tout en étant proche de chez nous. Notre histoire touche presque la sienne, il fut un temps durant ce fameux Moyen-Âge installé sur le continent européen, puis ses rapports avec la France furent bien réels jusqu’à une indépendance totale qui a laissé encore de nombreux Français aimer ce pays pour y travailler, y séjourner, voire y prendre sa retraite…

La deuxième raison c’est que notre regard sur les pays islamiques est délicat. Nous voudrions souvent oublier tout ce qu’ils ont apporté aux sciences, aux lettres, à l’humanité… Ah, ce serait si simple qu’ils fussent entièrement mauvais, ennemis, inhumains, sauvages… et que sais-je encore ! Mais, voilà, cette exposition montre que le Maroc, par exemple, fut un pays doté d’une grande civilisation, avec des arts magnifiques, avec une littérature profonde, avec des grands philosophes… Oui, Maroc fascinant et grand, tu étais bien là dans cette exposition…

Est-ce à dire qu’aujourd’hui il ne resterait plus rien de cette grandeur ? Non, mais il s’agit, au moins, de prendre conscience de cette grandeur médiéval !

Un autre point est important. L’exposition montre plusieurs aspects indéniables de l’histoire tumultueuse de ce pays qui ne connut finalement pas de grandes périodes de paix au Moyen-Âge. Oui, on a le sentiment de très nombreux conflits, de guerres et batailles multiples, de tensions politiques et religieuses… et pas toujours avec des chrétiens, souvent entre musulmans. Oui, c’est un autre regard sur un pays et j’ai trouvé cela passionnant et éclairant.

Dans l’ouvrage, on va retrouver tout cela, avec cartes explications et photographies d’objets qui étaient dans l’exposition. Je voudrais juste mettre en valeur ceux qui m’ont le plus marqué à savoir : les magnifiques minbars, chaires de bois d’où les imans font leurs prêches du vendredi à la mosquée, une collection de bijoux d’une finesse extrême, des corans de toute beauté et des tenues vestimentaires chrétiennes d’origine marocaine… Tout était beau, en fait !

Maroc médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne

Ouvrage dirigé par Yannick Lintz et Bulle Tuil Leonetti

Editions du Musée du Louvres et Hazan

ISBN : 9782754107891

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Jeu vidéo, entrons dans une nouvelle ère culturelleLe jeu vidéo est un domaine culturel particulier. C’est indiscutable ! Tout d’abord parce qu’il met en place, ou plus exactement parce qu’il participe à propager, une société ludique où jouer serait un acte aussi important que travailler ! D’ailleurs, les créateurs de jeux vidéo, eux, représentent une activité industrielle forte en France avec un gros chiffre d’affaire, avec des emplois à la clef, avec des exportations… Quand Ubisoft de Montreuil sort sa nouvelle version de Just dance, c’est un évènement mondial ! On pourrait décliner cela avec d’autres jeux conçus en France…

Mais le jeu vidéo est aussi une activité qui porte des angoisses, des interrogations, qui pose question : il y aurait des joueurs en situation de dépendance, il y a des jeux hyper violents, il y a des jeux trashs, il y a des jeux conseillés aux adultes seulement… Ceux qui jouent affirment qu’il n’y a aucun problème, ceux qui ne jouent pas s’angoissent complètement pour leurs enfants…

Si vous prenez le métro, tout simplement, vous allez découvrir qu’une très grande partie de la population joue, tous les jours, sur son téléphone, en prenant les transports en commun. Le nombre de joueurs augmente considérablement, et les joueurs englobent ainsi même les parents qui ont peur des jeux vidéo qui ne réalisent pas toujours qu’en jouant à Candy Crush ils jouent à un jeu vidéo…

L’album de l’expo fait revivre ce grand évènement qui sur plus de 1000M2 a permis une immersion totale dans l’univers des jeux vidéo. Il ne s’agissait pas seulement de regarder et comprendre, mais bien aussi de jouer. C’était à la Cité des sciences et de l’industrie et ce fut certainement un grand moment de partage, d’expérience, de compréhension autour des jeux vidéo…

On peut compléter le catalogue par un ouvrage sorti à la même période, coéditions entre les éditions de La Martinière et de la Cité des sciences et de l’industrie, La fabrique des jeux vidéo, au cœur du gameplay. Cet ouvrage va passionner tous les joueurs mais aussi tous les curieux qui seront heureux de comprendre la place du jeu dans notre société, la genèse de la création d’un jeu, les liens entre jeu et cerveau… L’iconographie d’une grande qualité et d’une richesse incroyable va donner à chacun la possibilité de voyager à travers le jeu comme si l’exposition continuait…

Il faut signaler que les auteurs ne se contentent pas de témoignages français en faisant comme si le jeu vidéo était seulement une activité artistique et culturelle française, ils vont à la rencontre de game designers étrangers, américains en particulier, ce qui donne à cet ouvrage un poids unique par rapport à des écrits précédents.

Incontournable dans le domaine !

Jeu vidéo, l’expo

William Audureau et Marie Christian

La Martinière

ISBN : 9782732459912

La fabrique des jeux vidéo

Olivier Lejade et Mathieu Triclot

Éditions La Martinière

ISBN : 9782732456379

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Les indispensables calendriers de l’Avent !!! (avant les cadeaux de Noël aussi indispensables, bien sûr !!!)

Le mois de décembre, le mois idéalisé et désiré de tous, pleins de surprises et de découvertes, redécouvert chaque année par plus de six milliards d’yeux ébahis, est enfin là !

C’est à travers ce mois que les plus petits et les plus grands ont le plaisir de s’offrir et de rêver tout ce dont ils veulent. C’est ce mois-ci que le calendrier de l’Avent fait son retour, présent dans chaque foyer !

Le calendrier de l’avent est le symbole d’une période très attendue et appréciée de tous, et pour qu’il soit toujours plus apprécié et toujours plus présent, les marques, produisant ces objets permettant d’attendre Noël avec impatience, diversifient leurs gammes de calendriers.

Cette année, pour le plaisir des plus petits vous pourrez donc découvrir de l’authentique chez Kinder, nous, on craque déjà pour ce Calendrier Maxi contenant 41 chocolats composé des multiples recettes de Kinder et un super puzzle ! 

Pour les plus grands, il y en a aussi pour tous les goûts, le calendrier de Tea Forté en forme de sapin abrite des variétés de thés, idéal pour un hiver bien au chaud ! 

Saveur Bière propose quant à eux de déguster pendant 24 jours, une bière différente chaque jour. La sélection de 24 bières bouteilles reste un mystère, magie de Noël oblige, mais elle saura vous surprendre.

Si vous êtes un enfant ou un grand enfant et que vous n’aimez pas mangez en dehors de vos repas, c’est un cas à prendre en compte, il existe toujours les calendriers fait de jouets ou objets utiles ! Comme Playmobil ou vous pourrez découvrir un jouet par jour, ou encore Benefit Cosmetics, qui ont conçu un calendrier fait d’échantillon de maquillage pour embellir les journées. 

On peut aussi créer son propre calendrier de l’Avent avec des photos de toute la famille, avec des chocolats ou biscuits secs que l’on a préparé par avance pour nos enfants, bref, en faisant preuve d’imagination car dans ce domaine-là, tout est permis. Envoyez à vous amis tous les jours un petit mot d’amitié tendre et poétique et vous aurez créé le plus beau et le plus profond des calendriers de l’Avent. Imaginez chacun de ces amis qui chaque matin irait ouvrir sa boite mail…

Vous l’aurez compris, les calendriers de l’avent ce sont diversifiés, et cela pour notre plus grand plaisir ! Ils restent incontournables en décembre et nous réveillent de bonne humeur, alors allez vite choisir le vôtre, le mois a déjà commencé !

Chloé

Le salon de Montreuil ? On y est allé pour vous…

Samedi 29 novembre 2014, J’étais avec six de mes étudiants au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Certes, il y avait beaucoup de monde, beaucoup de bruits, beaucoup de travail car nous avions de nombreuses rencontres et interviews au programme… mais, il y avait surtout de très beaux livres, des auteurs adorables et des lecteurs partout… Oui, je vous l’affirme sans ambages, le livre n’est pas encore mort et cela m’a réjoui le cœur !

Avant que je revienne avec mes étudiants vous parler de certaines rencontres, de nos coups de cœur, de bonnes idées de cadeaux pour Noël, voici déjà une petite synthèse de mon Montreuil 2014…

Il y eut des rencontres directement liées à la bande dessinée et vous savez ici ma passion pour cet art narratif ! Dès le vendredi en fin de journée, j’ai retrouvé avec plaisir Yoann, dessinateur du dernier album des aventures de Spirou, le cinquante-quatrième, Le groom de Sniper Alley, aux éditions Dupuis. Il s’agit du quatrième dessiné sur un scénario de Fabien Vehlmann. Ce fut un plaisir de parler quelques minutes avec un auteur qui ne se prend pas au sérieux tout en travaillant sérieusement. Oui la bande dessinée reste la bande dessinée et même quand elle aborde des thèmes difficiles comme la guerre civile, la révolution, le pillage d’œuvres d’art, elle doit le faire avec humour et cet album n’en manque pas !

Toujours en bande dessinée, ce fut la rencontre magique du samedi matin avec Joris Chamblain et Aurélie Neyret, les auteurs délicats et merveilleux des Carnets de Cerise aux éditions Soleil. Les Carnets de Cerise sont pour moi la preuve que la bande dessinée se porte bien sur le fond c’est-à-dire sur la qualité qu’elle ose offrir aux lecteurs. Ici, on est à la fois dans l’aventure, l’humour délicat, la poésie, l’humanisme profond, le graphisme artistique et l’harmonie générale qui font de chaque volume une œuvre d’art à part entière ! Que dire de plus ? Vous ne connaissez pas encore ? Alors, dépêchez-vous car vous pourriez être parmi les derniers à ne pas avoir lu les Carnets de Cerise ! Cerise, une jeune fille mène de belles enquêtes crédibles et sans cadavres… Que du bonheur ! Les auteurs, eux, sont tout simplement adorables… et on en reparlera !

Côté de chez Delcourt, nous avons eu le plaisir de rencontrer ceux qui continuent à faire année après année le buzz et qui font marcher les affaires… Je veux parler là de Patricia Lyfoung et sa Rose écarlate, de Thierry Coppée et de ses Blagues de Toto et, bien sûr, de celui dont les filles d’attente pour les dédicaces perturbent tout le salon, Patrick Sobral encadré de ses Légendaires ! Trois séries à succès, trois titres à offrir, trois auteurs qui ont gardé la tête sur les épaules, trois preuves que chez Delcourt on a osé prendre des risques un jour, avec de jeunes auteurs. Certes, maintenant, on engendre les bénéfices mais ce n’était pas gagné d’avance ! Pour nous, trois rencontres avec des auteurs de qualité qui nous expliquent leur travail avec simplicité… Petites rencontres, aussi, avec des lecteurs passionnés qui attendent des heures pour avoir un dessin et la signature de leur idole…

Mais Montreuil ce n’est pas que la bande dessinée c’est aussi le livre jeunesse ! Ce n’est pas que des moments de bonheur et de joie, c’est aussi l’annonce de la fermeture définitive des éditions Autrement jeunesse qui nous avaient plusieurs fois réjoui le cœur avec de très beaux albums ! J’en profite pour vous renvoyer à quelques critiques passées sur ce site ou d’autres :

http://www.vivre-a-chalon.com/lire_L_ete-c_est-fait-pour-lire-_-La-route-des-vacances,2303ed5d8678915eec5bccbba43c3ef53ff19b46.html

http://www.vivre-a-chalon.com/lire_Lire-a-CHALON-_-Quelle-belle-rencontre-___-_pour-la-jeunesse-et-les-autres-aussi…_,2303f307dcb88e77b00e85321d39b4e4097c1107.html

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/43132

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/41090

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/41071

Mais, voilà, la crise financière des éditions conduit à la fin d’une belle histoire et nous ne pouvons que continuer à dire du bien de ces beaux livres et montrer la colère – bien sympathique et littéraire – de ces auteures lors du salon…

Princesse Camcam, souriante comme une… princesse !

Et, pour clore ce rapide premier petit voyage au cœur de Montreuil, une rencontre avec deux éditeurs de qualité, c’est-à-dire avec ceux qui pour chaque livre tente de respecter l’auteur et le lecteur… Si, ça existe ! On les a rencontrés, c’est bien la preuve ! Ce sera tout d’abord Albert de Pétigny avec ses éditions Pourpenser. Il a, entre autres, une magnifique collection Contes pour penser à l’endroit. Nous avons rencontré Bénédicte Rivière… …et ses super héros, Super Oui et Super Non, Edwige Planchin…… et les pensées de Virgile dont la petite sœur Cassiopée n’a pas eu le temps de naître, et Ingrid Chabbert et le chant de son oiseau qui faisait rêver Julien qui voulait l’interviewer… Nous reviendrons vous parler de cette maison qui nous a beaucoup plu…

Puis, il y eut la rencontre avec Didier Jean et Zad, des éditeurs qui se battent pour démontrer la qualité de leur travail, qui sont à la fois auteurs et éditeurs mais qui se donnent le temps de prendre soin de leurs auteurs… Oui, éditer c’est prendre des responsabilités et ils veulent les assumer ! Pour les étudiants c’est aussi le contact avec trois façons de regarder les monde du livre jeunesse : l’auteur, avec son livre, son thème, son style, ses illustrations ; l’éditeur, avec son catalogue, son comité de lecture, les choix décisionnels et éditoriaux, le calendrier de sortie, les salons ; le chef d’entreprise avec une grosse réflexion sur le livre de demain, le numérique, l’histoire multimédia. Nous reviendrons sur tout cela mais cette rencontre avec la maison Utopique, la cabane d’édition de Didier Jean et Zad, a été indiscutablement un moment fort de ce Montreuil 2014 !

C’est ici pour des idées de cadeaux de Noël…

Comme je l’ai indiqué par ailleurs, cette liste est le fruit du travail de Shelton avec ses étudiants. Chaque article sera suivi du prénom du rédacteur et on complètera cet article jusqu’à Noël… Soyez attentifs, un ou deux articles nouveaux par jour avec, en plus quelques idées gastronomiques ou de décoration de vos tables de fêtes…_______________________________________________________________________

La Belle et la Bête, toujours d’actualité !!!

Le conte « la belle et la bête » de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont écrit au 18ème siècle fait encore beaucoup parler de lui aujourd’hui.  En effet, ce conte mondialement connu a été publié un nombre incalculable de fois et dans des éditions différentes.

Ici, nous parlerons de la version de David Sala, illustrateur très connu, au travers de l´éditeur Casterman.  Dans cette interprétation, le texte reste inchangé, seul l’univers particulier de David Sala est ajouté pour faire redécouvrir ce grand classique et lui donner une touche de modernité. Il a su parfaitement retranscrire la morale du conte; qui est d’apprendre aux lecteurs la beauté physique et la beauté morale ainsi que les bonnes qualités au travers d’une histoire « dites » pour enfant.  Il apprend également aux enfants la nécessité de surmonter les apparences et l’impossibilité de devenir un être humain sans véritable amour. 

Les illustrations de ce conte dégagent quelque chose de fort grâce aux traits uniques et particuliers des dessins.  Ce sont celles-ci qui créent l’univers du conte, avec un côté assez sombre, poétique et à l’apparence si singulière.  

De par son histoire, le vocabulaire employé et les illustrations, cette version du conte de Jeanne Marie Leprince de Beaumont ne paraît pas être très appropriée pour des enfants de bas âges.  Les enfants matures ainsi que les adultes sont quant à eux vivement conseillés de découvrir ou redécouvrir le conte de la « Belle et la bête » d’un tout nouveau genre.

Estelle

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La belle et la bête

D’après Jeanne-Marie Leprince de Beaumont

Illustrations de David Sala

Editions Casterman

ISBN : 9782203081161

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Petit philosophe aux grandes oreilles, Archilapin va vous faire voir les choses sous un autre regard !

Avalanche de questions pour les petits comme les grands qui s’aventurent à suivre ce drôle de lapin au fil du livre. Qui suis-je ? Qu’est-ce que j’aime ? Qu’est-ce que je sais ? Voilà les grandes interrogations posées. Ces réflexions personnelles et intérieures sont ici abordées simplement dans un échange constant avec Archilapin.

Ses idées farfelues, ses exemples à base de chips aux carottes – un lapin gourmand en plus ! – et ses émotions pour la belle Palmita pourront accompagner les vôtres. Ces états d’âme, en quelque sorte, seront probablement différentes des vôtres, et alors ? Qu’importe, il en faut pour tous les goûts ! Malgré le ton légèrement hautain que prend parfois Archilapin, c’est avec humour qu’il va vous guider.

L’unique reproche que l’on pourrait faire à ce petit ouvrage serait au niveau de la cible annoncée. En effet, les plus jeunes, de 10 ans ou moins, auront d’après moi, des difficultés pour accéder à la double lecture qu’offre le livre. Effectivement, certaines images données par le lapin, prises au premier degré, pourraient être mal interprétées voire incomprises sans les explications d’un adulte pour accompagner l’enfant dans sa lecture…

Cette première approche ludique de la philosophie rend tout de même accessible ce domaine aux jeunes enfants. Le but n’est pas seulement de se questionner, c’est surtout pousser l’enfant à se comprendre lui-même et par conséquent mieux comprendre le monde qui l’entoure.

N’attendez plus, entrez dans le monde d’Archilapin et explorez le vôtre !

Tiffanie Lehoux

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Les grandes questions d’Archilapin

Astrid Desbordes et Claudia Boldt

Editions Autrement

ISBN : 9782746736191

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Allez, laissez-vous faire… On dirait que…

Qui ne s’est jamais allongé dans l’herbe pour contempler le ciel ? Qui n’a jamais joué à deviner des formes cachées dans les nuages ? Le livre imagé de Marie Dorléans plonge petits et grands dans un univers ou l’imagination est reine. Mais pas seulement, car l’ouvrage est aussi un très bel objet. 

On dirait que…  n’est pas seulement réservé aux enfants de plus de 3 ans, détrompez-vous ! Le grand format ainsi que la couverture cartonnée laisse à penser que l’adulte doit accompagner l’enfant dans sa découverte. C’est en cela que ce livre offre toute sa richesse. L’ouvrage est un véritable partage entre enfant et parent.

Toutes les illustrations sont accompagnées de courtes phrases. Les images produisent un fort contraste qui éveillera les plus jeunes aux formes et aux couleurs. En effet, l’illustratrice a travaillé en créant une harmonie entre un univers coloré au crayon de couleurs, et un univers noir et blanc au stylo très fin. Les parents se laisseront facilement emporter par la pureté et la sobriété de cet ouvrage tandis que les plus jeunes s’émerveilleront de leurs découvertes. 

Edité par le Baron Perché, On dirait que… pousse les enfants à développer leurs sens de l’observation et leur imagination en attribuant à un objet un autre sens. Les adultes aussi s’amuseront à redécouvrir le monde qui les entoure au travers des yeux de leurs enfants. Et ce jeu peut également se poursuivre après la lecture de l’ouvrage, offrant ainsi de véritables moments de complicité.

Alliant humour et poésie dans un univers accessible à tous, ce livre imagé est comme un très beau voyage qui peut se prolonger à l’infini.

Noémie Segonds

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On dirait que…

Marie Dorléans

Le Baron perché

ISBN : 9782360800841

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Une rencontre, éditions Autrement, a pour auteure Princesse CamCam et il appartient à la collection Histoire sans paroles. C’est donc un livre sans texte, comme une sorte de narration visuelle…

L’indication « à partir de 3 ans » m’a posé question. L’ouvrage me parait pas très adaptée aux tout petits car les illustrations ne sont pas assez simples et colorés pour un enfant d’un tel âge. J’ai un peu peur qu’il ne puisse pas capter toute l’histoire. Je crois qu’il faut avoir une certaine maturité pour pouvoir s’y intéresser et je dirais que ce livre conviendrait mieux à des lecteurs de  8-10 ans minimum !

En fait, ce livre parle donc de l’entraide, d’une rencontre. C’est un livre au format à l’italienne, permettant une approche visuelle tout autre. Les visuels sont alors comme des plans infinis nous laissant voir plus que possible. Comme de longues courbes étalant le temps, celles-ci étalent une histoire.

Ces longues pages sont donc utilisées de plusieurs manières pour montrer deux scènes similaires apportant une double force aux visuels ou encore l’observation de plusieurs actions au même moment sur un même plan, une mise en page ludique qui permet de narrer l’histoire avec divers rythmes et donc de mieux guider et accrocher le lecteur. Celui-ci ne se lasse pas lors de plusieurs lectures puisqu’il survolera forcement la première fois ce livre ne regardant pas tous les détails, cette première lecture ne sera donc pas suffisante, même pour un livre sans écrit dont on se dit que  » le tour est vite fait « , non ce livre est bien plus. Apres une relecture les détails nous paraissent enfin lorsque notre esprit à fait abstraction de ce que nous avions déjà pu observer, survoler. On s’aperçoit alors que cette relecture laisse place à possibilité de concevoir nous même une histoire, On remarque alors les personnages sortant du décor avec certains choix graphiques, montrant alors leur importance ou non à nos yeux, elle permet aussi de se questionner sur ce que le garçon offre à la renarde, sur leurs premier contact, qui dans le livre est vu rapidement et laisse une grande place à l’imagination, comme d’ailleurs la disposition des objets, des portes. Au final, à force de questionnement, nous créons notre propre histoire !

Ce livre offre à chaque lecture une totale découverte, il est donc plus qu’une simple histoire visuelle impliquant un enfant et un renard pour une rencontre hivernale.

Chloé

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Une rencontre

Princesse CamCam

Editions Autrement

ISBN : 9782746733572

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Tante Hilda ? Tout un programme : un roman, un album illustré, un film…. et même une question capitale pour l’avenir de la planète !!!

 »C’est quoi les OGM ? »

Votre enfant ne vous a-t-il jamais posé des questions auxquelles il vous semblait difficile de répondre ?

Tante Hilda, conte inspiré du film d’animation éponyme et dont les illustrations sont directement importées du film lui-même, vous aidera à introduire le sujet des OGM de manière simplifiée.

Le style graphique ne sera pas adapté aux plus jeunes qui pourront se sentir mal à l’aise de par les traits utilisés dans certaines situations, et il leur sera difficile de lire et comprendre cet album seul, qui ne l’oublions pas traite d’un sujet d’actualité complexe à l’origine.

En revanche avec vous à leurs côtés, ils comprendront pourquoi les OGM existent et pourquoi certaines personnes s’y opposent.

Tante Hilda est une botaniste épanouie et passionnée par la nature et son métier. Mais lorsque D.O.L.O, entreprise qui concentre toute son énergie à la création des NGO et qui est soutenue par des personnes importantes et inattendues, crée un maïs géant, elle va tout faire pour les empêcher de continuer, et répandre leurs expériences.

À travers cet album illustré, vous allez découvrir comment deux mondes opposés vont cohabiter.

Celui d’une jeune femme prête à tout pour sauvegarder et protéger les fleurs et les plantes des produits potentiellement dangereux du groupe D.O.L.O et celui d’un établissement dont la principale préoccupation est la création d’une céréale tellement facile à cultiver et au rendement si énorme, qu’ils pourraient enrayer la faim dans le monde.

Christophe

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Tante Hilda

Jacques-Rémy Girerd et Benoît Chieux

Flammarion

ISBN : 9782081275201

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Tout de noir et de blanc, cet album sans un mot saura ravir petits et grands… Il fait froid, l’orée du bois se dessine en ombre chinoise sur fond de nuit. Le loup guette, il rôde. Le garçon presse le pas. Trop tard ? Le loup surgit, il bondit… et sauve le petit garçon. Une histoire pour trembler au fond du lit.

Antoine Guillopé relève le défi de nous raconter son histoire sans aucun texte, le dessin remplace la lettre et les illustrations deviennent vivantes. Il nous emmène dans son univers saupoudré d’incroyables décors éveillant une certaine sensibilité au noir et blanc, il sème également des perspectives inhabituelles qui séduisent l’œil dès les premières pages. D’autant plus que le format paysage de cette édition de luxe permet une immersion totale au cœur des illustrations.

Ce qui rend cet album unique, c’est la possibilité de laisser cours à son imagination  et d’entrapercevoir les milliers des façons de se raconter l’histoire. Un délice pour les yeux et une belle manière d’apprendre à ne plus avoir peur du noir ;)

LOUP NOIR, album illustré par Antoine Guillopé fête ses 10 ans avec une édition luxueuse dans la collection « les albums Casterman » !

Mélissa

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Loup noir

Antoine Guillopé

Editions Casterman

ISBN : 9782203078543

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Voyage à travers l’Histoire avec les suricates, une aventure ludique et divertissante !Maxwell le suricate, grand scientifique, a enfin terminé sa nouvelle invention : une machine à voyager dans le temps ! Malheureusement pour lui, ses amis suricates sont tous de grands farceurs. C’est donc après un fâcheux évènement dans son laboratoire que la famille suricate se retrouve propulsée dans l’Histoire. Il est temps de les retrouver avant que ces chenapans ne deviennent incontrôlables.

Ce tome de Cache-cache avec les Suricates nous fait voyager à travers le temps à la recherche des dix suricates et de leurs amis Kevin l’écureuil et Roger le faucon. Avec un graphisme soigné et coloré, des détails pour chaque moment historique, et des saynètes amusantes, le lecteur est immergé dans cette aventure.

Dans ce livre jeunesse, on a l’occasion de visiter différentes périodes historiques, décrites en quelques phrases dans un encadré. A la différence des Suricates, on ne se retrouve pas perdu. Le livre nous permet de découvrir ou redécouvrir notre histoire de manière ludique et divertissante. Une bonne idée pour aider les plus jeunes à apprendre leur cours d’histoire !

Avec une durée de vie suffisamment longue ce livre peut se relire plusieurs fois, en effet on peut identifier deux niveaux de difficulté. Après avoir réussi à trouver tous les suricates, il reste toujours des éléments à rechercher et des scènes à découvrir. En famille ou seul, pour grands et petits, l’âge important peu dans ce genre d’aventure. Et pour les nostalgiques c’est une occasion de se remémorer les classiques du genre, tel que « Ou est Charlie ? ».

N’attendez plus et allez les chercher avant qu’ils ne changent le cours de notre histoire !

Axelle

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Cache-cache avec les suricates

Paul Morand, Steve Wiltshire, Simon Ecob, Jen Wainwright

Père Castor Flammarion

ISBN : 9782081266896

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De la musique contemporaine ? Pourquoi pas ! Alors, Philip Glass !

Philip Glass est un compositeur contemporain américain, probablement le dernier des dinosaures de cette musique du vingtième siècle qui m’a fait tant rêver… Olivier Messiaen, Pierre Boulez, Philip Glass, Arvo Part, toute une musique que j’adore et que j’écoute encore chaque fois que j’ai envie de retrouver la sérénité, que j’ai besoin de travailler sur un dossier, sur un texte, sur un article, sur une conférence, sur un cours…

Philip Glass est né en 1937 à Baltimore et il est surtout connu pour sa musique minimaliste et répétitive. Voici ce qu’il dit lui-même de sa musique : «On a identifié ma musique, par son côté répétitif, sa structure rythmique constante, sa relative sonorité. La musique de Boulez, par exemple, est à l’opposé, imprévisible rythmiquement et harmonieusement…»

Ses œuvres les plus connues sont certainement l’opéra Einstein on the Beach (1975) qui a été mis en scène par Robert Wilson, Orphée, opéra spécialement écrit pour voix et orchestre de chambre à partir du film de Cocteau, ou Itaipu, portrait symphonique pour chœur et orchestre de 1989 qui continue de me transmettre des émotions d’une force incroyable alors que je connais les quatre mouvements par cœur !

Pour Noël, Sony music vous propose un coffret de deux disques très accessible qui peuvent servir de découverte de ce grand compositeur avec deux œuvres interprétées par le compositeur lui-même à la direction du Philip Glass Ensemble pour Glassworks et au piano pour Metamorphosis. C’est tout simplement incontournable !

C’est plus qu’un simple cadeau, c’est une invitation au voyage intérieur, une rencontre avec la beauté à l’état pur, une initiation à la musique contemporaine, une preuve que la musique ne peut pas se laisser identifier à Mozart ou à la soupe internationale délivrée par certaines radios… Bref, le cadeau qui respecte totalement celui à qui vous allez l’offrir… Avouez que cela vaut la peine d’être tenté ! Non ?

Michel

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Philip Glass, le maitre du minimaliste

Glassworks et Metamorphosis

Sony Music

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A Noël offrez-vous un Modiano, offrez à vos amis un Modiano, cela peut servir durant les interviews…

Vous êtes comme la ministre de la culture Fleur Pellerin, vous n’avez jamais lu un ouvrage de Patrick Modiano, le prix Nobel de la littérature 2014, mais, contrairement à elle, vous souhaiteriez briller en société lors de ces fêtes de fin d’année…

Seulement, vous n’avez pas l’intention de tout lire et la dernière fois que vous avez essayé de lire La place de l’Etoile, vous n’avez pas réussi à terminer le roman. J’ai une bonne solution pour vous car le roman que je vous propose est bien signé Patrick Modiano, mais il se lit en moins d’une heure et, en plus, il est brillamment illustré par Jean-Jacques Sempé… Oui, je suis bien obligé de vous l’avouer, il s’agit d’un Modiano pour la jeunesse, mais c’est quand même un Modiano !

L’histoire est plutôt sympathique et, comme souvent dans Modiano, le personnage principal se retourne vers son passé. Catherine revit une partie de sa jeunesse. Elle avait des lunettes comme son papa, elle cherche à devenir danseuse comme sa maman et elle doit danser sans lunettes ce qui lui change le monde. Deux mondes, celui de la vie, celui de la danse…

Quand elle était petite, Catherine, a vu sa maman, américaine, repartir aux Etats-Unis en laissant son papa et elle-même seuls. Oh, ce n’était que temporaire, juste le temps de préparer la venue du reste de la famille… Mais, quand même, ce fut une période un peu particulière, difficile à vivre…

Il y a un petit quelque chose du Petit Nicolas, mais avec une fille comme héroïne. Ce n’est pas lié qu’aux illustrations de Sempé, ni au ton du jeune… en fait, c’est un livre de la nostalgie, du temps qui passe et c’est probablement une thématique commune à Modiano et Goscinny !

En attendant, à Noël, vous pourrez vous mettre en valeur en déclarant, l’air de rien, que vous, contrairement à d’autres, vous avez lu un Modiano, non mais…

Michel

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Catherine Certitude

Patrick Modiano et Sempé

Folio Junior

ISBN : 9782070630066

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Dans la nuit, dans les bois, règne…

Il était une fois un grand méchant bois peuplé de créatures inquiétantes et féroces. Un jour, une petite fille s’aventure dans ce bois maléfique et fait la rencontre du grand méchant loup. Celui-ci ayant les yeux plus gros que le ventre décide de l’accompagner dans son périple jusqu’à chez sa meilleure amie, ayant dans l’idée de les manger toutes les deux.

Un bois sombre et menaçant, un méchant loup effrayant et une petite fille habillée en rouge, cela n’est pas sans rappeler le célèbre conte des frères Grimm. Malgré ce petit goût d’avant, cette histoire va se dérouler d’une manière bien différente. Cet album illustré revisite le classique avec beaucoup plus de légèreté et d’humour, ce qui en fait un excellent divertissement pour les plus petits, et aussi pour les plus grands!

En effet, le charme des illustrations séduiront n’importe quel lecteur par leurs nombreux détails amusants représentant les multiples animaux de la forêt. Les créatures malfaisantes, censées nous effrayer provoquent inévitablement le rire et le texte, épuré et bien présenté séduiront le lecteur.

Cet album, écrit par Algy Craig Hall et illustré par Ali Pye nous plonge dans un univers affriolant avec des couleurs superbes. Edité dans la collection “Les albums Casterman”, sa grande taille en fait une histoire à raconter aux plus jeunes mais accessibles aux enfants un peu plus grands. Cette réappropriation humoristique du personnage du grand méchant loup abordant à merveille le thème des apparences trompeuses est donc à mettre entre toutes les mains.

Robin

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Le grand méchant bois

Algy Craig Hall et Aly Pie

Casterman

ISBN : 2203085061

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L’hiver arrive, certes, mais l’automne nous a bien marqué !!!

Comme « après la pluie vient le beau temps », après l’été vient l’automne. C’est l’heure pour notre classe de CP préférée d’aller découvrir les joies de cette saison.

Magdalena nous surprend encore avec le nouveau volet de sa série des « je suis en CP », après la rentrée, la piscine, les anniversaires, elle nous emmène avec les élèves dans l’incroyable miracle coloré qui surgit lorsqu’arrive l’automne. Basil, Réda, Samir, Alice, Lou et tous les autres joueront le jeu et accompagneront leur maîtresse Julie au travers de la ville jusqu’au « parc platane ».

À travers ce roman illustré, adapté à l’apprentissage de la lecture à un enfant de 6 ans, vous irez ramasser des feuilles mortes dans le parc et vous réaliserez un herbier haut en couleurs.

Dans l’univers très coloré d’Emmanuel Ristord, vous rencontrerez des élèves attachant de cette classe de CP. Vous découvrirez aussi de nouvelles choses telles que les différents noms des arbres ainsi que leurs feuilles respectives.

Les éditions Castor Poche et Flammarion nous proposent un livre ludique en adéquation avec notre temps et la saison. Avec une phase de jeux ludiques et éducatifs, présents à la fin du livre, amenant à votre enfant les plaisirs de la lecture et de la découverte.

En espérant que ce petit roman illustré vous rappellera vos propres herbiers réalisés durant votre enfance ou encore la feuille séchée laissée par mégarde dans un de vos livres préférés au fond de la bibliothèque.

Mickaël

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Je suis en CP : C’est l’automne

Magdalena et Emmanuel Ristord

Flammarion-Père Castor

ISBN : 9782081332911

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Quand la poésie s’installe dans un album pour la jeunesse… Anne Herbauts n’est pas loin !

Malgré son apparence enfantine, ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains. Un jour Moineau est un livre à la fois poétique et mystérieux, où le texte et l’image s’accordent pour nous déstabiliser.

L’histoire se révèle être pourtant simple. Un garçon se retrouve bloqué chez lui, aidé par son entourage, il va alors tenter de trouver une solution à son problème. Cependant la narration, se rapprochant parfois de la poésie, nous pousse à la réflexion avant de tourner chaque page. Il ne sera alors pas rare de buter sur une phrase, de méditer dessus et de s’y reprendre à plusieurs fois avant de passer à la suivante.

Il en est de même pour l’illustration, qui peut paraître « Bourillon » ou « Décalée » au premier abord. Mais, en réalité, elle est en parfaite harmonie avec le texte. C’est alors qu’entre deux réflexions, on prend le temps d’étudier les dessins. Les détails apparaissent alors les uns après les autres, permettant de répondre à certaines questions tout en soulevant de nouvelles problématiques.

Encore une fois Anne HERBAUTS, accompagné pour cette fois d’Anne QUEVY, nous provoque et nous fait voyager au fil des réflexions, dans son monde rempli de charme. Du fait de son vocabulaire particulier et de ses illustrations énigmatiques, ce livre est destiné à un public plus âgé qu’il n’y paraît. Où même les plus perspicaces ne trouveront pas de réponse à toutes leurs questions.

Arthur

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Un jour Moineau

Anne Herbauts et Anne Quevy

Casterman

ISBN : 9782203080423

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Un roman en deux volumes pour faire peur, mais pas trop !

Cette histoire est en deux volumes de taille modeste et elle est accessible aux lecteurs à partir de 10 ans, même si quelques scènes peuvent faire peur, mais raisonnablement, je vous rassure !

Deux enfants, un garçon et une fille, Théo et Juliette, achètent un tableau chez une sorte de brocanteur. Tout va pour le mieux, sur ce tableau, un homme dans un fauteuil, un fauteuil que les enfants connaissaient puisqu’il était à la maison…

L’arrivée du fauteuil dans la maison ne sera pas sans conséquences car ce tableau est pour le moins mystérieux, hanté, ensorcelé… Bref, on peut se faire enfermer dans le tableau… Du coup, quand Juliette disparait, quand le tableau lui aussi disparait, Théo doit faire preuve d’intelligence pour sauver sa sœur, faire partir le tableau de la famille, et il doit même faire un effort pour sauver les jeunes voisins qu’il n’apprécie pas beaucoup…

Un véritable livre d’aventures et de mystères, une belle écriture qui conviendra à toute la famille, des sueurs froides qui ne déplairont pas aux lecteurs amateurs de sensations fortes… avec quelques méchants que l’on n’aimerait pas rencontrer sur notre chemin…

Une très bonne histoire que l’on peut offrir en toute sérénité car parfaitement calibrée pour ce type de lecture.  Avantage, deux volumes de taille sympathique, avec des illustrations de Stéphanie Léon, un ouvrage français ce qui nous évite les traductions parfois bancales de certaines maisons d’éditions, enfin, un fin surprenante qui nous relance dans une réflexion sans fin…

Michel

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Le tableau hanté

Deux volumes

Texte d’Aline de Pétigny

Illustration de Stéphanie Léon

Editions Rêves d’araignée

ISBN : 9782915125658 et 9791091035613

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Un magnifique album illustré pour les plus jeunes… et les autres, tous les autres !

Fenris est le Féroce. Déjà jeune louveteau, il effrayait toute sa meute par son apparence. Et comme tous le prenaient pour un être mauvais, Fenris en est effectivement devenu un. Jusqu’au jour où, au beau milieu de la forêt, il rencontre une jeune fille qui le fera quitter sa vie de méchant loup solitaire. Voilà l’histoire que raconte le conte Féroce, écrit par Jean-François Chabas et illustré par David Sala.

On peut d’ailleurs remercier les éditions Casterman d’avoir accordé aux dessins une importance égale au texte, qu’ils accompagnent et complètent avec style. Au premier abord, ils peuvent surprendre : quelle finesse de trait pour un livre destiné aux enfants ! Mais il serait dommage de croire que les enfants ne sont pas sensibles aux graphismes subtils, et de négliger une partie de son lectorat à Féroce : les adultes.

En effet, comme beaucoup de contes finalement, Féroce possède plusieurs niveaux de lecture et peut ainsi présenter un intérêt égal pour une personne de 7 ans ou de 77 ans. Il serait donc adapté pour tous les âges ? Pas tout à fait. Si Casterman le recommande pour un enfant de 5 ans minimum, c’est que les thèmes abordés par le conte sont assez violents, et le livre est à lire préférablement en entier tant le message d’espoir final est vital pour apaiser les tensions dues au rejet du loup par tous du début. Donc, plus que pour un enfant de minimum 5 ans, il serait presque recommandable pour les enfants qui ont une expérience de la lecture – seul ou avec un adulte – suffisante pour rester concentré sur une histoire assez longtemps, afin que celle-ci lui soit transmise en entier.

Clotilde

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Féroce

Texte de Jean-François Chabas et illustrations de David Sala

Editions Casterman

ISBN : 9782203042247

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Chalon dans la rue : Fertile des Metalovoice

Les Metalovoice, un nom qui fait rêver certains Chalonnais, j’en fais partie et je ne m’en cache pas ! Chaque fois que je suis allé à un de leurs spectacles, je suis sorti bouleversé, secoué, retourné, perplexe, convaincu, admiratif, envieux même d’une certaine façon.

Bouleversé car ces spectacles, et le dernier n’échappe pas à cette règle, nous prennent aux tripes, nous attrapent au plus profond de nous, ne nous laissent aucun échappatoire, nous ramène au cœur des problématiques humaines. Quand nous étions jeunes, nous pensions seulement à : quand est-ce qu’on mange, où on dort, qui paye… certes, c’est un peu schématique mais pas loin de la réalité. Avec les Metalovoice, les questions sont plus profondes mais plus tenaces : d’où venons-nous, avec qui cheminons-nous, où allons-nous, sommes-nous libres, pourquoi travailler, qu’allons-nous devenir demain, dans un an, beaucoup plus tard, pourquoi les autres… Oui, on peut appeler cela les questions existentielles, philosophiques, métaphysiques… Choisissez votre mot, avec les Metalovoice, on est libre. Libre d’aimer ou pas le spectacle, libre de la comprendre d’une façon ou d’une autre, après tout, c’est ça la vie. Nous sommes différents, sur une même planète, nous la traversons ensemble…

Convaincu ? Oui, convaincu d’être en face d’une troupe qui ne se contente pas de jouer un petit spectacle écrit à la va vite sur un coin de table… Ici, on sent la profondeur d’une écriture qui a dû prendre son temps. On est là avec un spectacle qui dit peu – certains le trouveraient presque taiseux – mais qui dit beaucoup car quelques gestes, quelques notes et quelques objets peuvent en dire plus que de longues phrases…

Envieux ? Oui, je me suis souvent dit en sortant d’un spectacle des Metalovoice que c’était exactement le type de spectacles que j’aurais aimé écrire ! Mais, voilà, pour cela il faut avoir leur histoire, leur richesse, leur talent… et ce n’est pas le cas !

Fertiles, leur dernier spectacle, celui que j’ai pu voir vendredi matin en plein soleil – oui, il n’y a pas eu que des grèves, de l’orage et de la pluie durent ce festival 2014 – m’a enchanté et ravi. Il y a du mouvement, de la surprise, de la musique, des percussions sauvages et débridées, des hommes et une femme, des messages forts, de l’émotion et surtout un regard lucide sur notre monde, notre société, notre avenir… Oui, il faut maintenant agir avant qu’il ne soit trop tard ! Mais n’est-il pas déjà trop tard ? Non !!! Il n’est jamais trop tard pour entrer en résistance, pour créer des liens, pour refaire une communauté solidaire… A vous de choisir !

Dit comme cela, on peut avoir peur d’un spectacle politicien, d’un texte de propagande, d’un spectacle du in d’Avignon… Euh, non, là c’était pour rire ! En fait, c’est juste un beau spectacle d’environ une heure que vous devriez aller voir d’autant plus que la compagnie devrait jouer demain dimanche si le temps le permet…

Et si on lisait sur Le Pen et le Front National ?

Après les résultats électoraux des municipales et des européennes, il est classique de tourner son regard vers le Front national pour comprendre, critiquer, stigmatiser, donner des leçons, tirer les enseignements, prédire l’avenir des prochaines présidentielles, construire de nouvelles alliances, remettre en cause les partis politiques traditionnels… Bref, le FN est au cœur de la politique française !

 

Deux grandes écoles se présentent à nous. Une dirait qu’il faut réformer en profondeur la France et l’Europe pour que l’électorat de rébellion, de révolte, de contestation, disparaisse de fait et que le FN revienne à son assiette normale, c’est-à-dire moins de 5%. La seconde parlerait plutôt de formation, d’information, de sensibilisation, partant du principe que tous les électeurs frontistes seraient des ignorants, des apprentis sorciers, des antidémocrates… Bien évidemment, comme toujours, la vérité n’est pas là, du moins, elle réside un peu dans chacun des deux camps. Reste alors à comprendre et pourquoi ne pas le faire avec des livres, une fois de plus. Non ?

Trois ouvrages, pour ne pas chercher à tous les citer, peuvent apporter des éléments de réponse. On pourrait ouvrir en premier le dernier essai de Jean-François Khan, Marine Le Pen vous dit merci ! Dans son livre, avec ses idées et son style, Jean-François Khan nous montre que les acteurs politiques n’ont pas encore trouvé le bon moyen de combattre le Front. Des erreurs parmi d’autres : ne pas avoir compris que Marine Le Pen était réellement différente de son père – l’un est de l’ancienne droite, l’autre est leader d’un parti populaire qui prend des idées à droite et à gauche – car on peut dire que Marine Le Pen est probablement une femme politique qui tente de renouer avec les origines du fascisme ; ne pas avoir donner dans les médias et dans la politique un véritable espace de critique du libéralisme – car il n’y aucune raison de penser que seul le FN soit capable de critiquer le néolibéralisme – et d’avoir étouffé les petits partis en laissant juste deux gros partis se partager la scène politique, le FN se retrouvant le seul porteur de la critique de la société ; enfin, la meilleure solution pour désarmer le FN serait de faire en sorte que la société aille mieux, beaucoup mieux… et ce n’est pas simple ! Le débat à la télévision entre Jean-François Khan, Aymeric Caron et Natacha Polony

Le second ouvrage est celui de Philippe Cohen et Pierre Péan, Le Pen, une histoire française. Alors, bien sûr, certains critiqueront d’emblée cet ouvrage car co-signé par Pierre Péan, un homme qui s’est déjà illustré en étudiant Mitterrand, Le Monde, Chirac, le Kossovo… et à chaque fois on a le sentiment qu’il donne des leçons, des leçons aux lecteurs ou même à la France. L’autre auteur est Philippe Cohen qui, entre autres, a écrit une biographie discutée sur BHL. Leurs points clefs sont surtout dans les faces obscures de Le Pen : son rapport à l’Algérie Française, l’usage de la torture, la façon dont il a construit sa fortune personnelle, son antisémitisme… L’enquête est poussée sur ces dossiers mais parfois elle est limitée car il manque une vision d’ensemble sur l’extrême droite, le FN et Jean-Marie Le Pen… C’est donc plutôt un livre qui permet de creuser le sujet et non un livre global. Heureusement, cette étude existe et on va l’ouvrir maintenant…

Valérie Igounet, historienne et chercheuse au CNRS, écrit l’histoire du Front National, de 1972 à nos jours. Certes, il ne s’agit pas d’histoire avec du recul, mais bien d’histoire immédiate, c’est-à-dire une histoire avec risque car il n’y a pas encore tous les éléments et preuves dont on a besoin pour faire de l’histoire avec un grand H. C’est un livre passionnant car on découvre, entre autre, la création du Front national, la façon dont Jean-Marie Le Pen a fédéré autour de lui une multitude de groupuscules, comment il a échoué à intégrer Ordre Nouveau et comment dès les premières années le FN a connu des scissions, des trahisons, des reconstructions… Et alors que personne n’aurait misé un kopek sur sa réussite, l’auteure montre l’ascension du FN, le premier coup d’éclat avec les premiers élus, la présidentielle de 2002 et la toute qu’il emprunte pour arriver en 2014… C’est à lire pour comprendre mais cela ne donne, bien sûr, aucune solution politique pour enrayer le FN aujourd’hui.

 

Voici donc trois ouvrages qui traitent, chacun à sa façon, du Front national. Et maintenant, que faire ? Pour les démocrates, il est grand temps de comprendre que lutter contre un parti ce n’est pas attaquer les électeurs de façon violente et dénigrer systématiquement les personnes qui n’ont pas les mêmes idées que soi ! Il faut comprendre que les électeurs, les populations, l’humanité, a surtout besoin de pouvoir vivre, s’épanouir, tisser des relations, bref, vivre tout simplement. La politique, c’est ce qui va permettre de pouvoir vivre, de l’individu isolé à la collectivité la plus grande. Or faire de la politique c’est comprendre les besoins humains, c’est fabriquer le système qui respecte chacun, c’est construire et non détruire… Que ces trois ouvrages vous montrent où nous en sommes et que chacun comprenne bien que la montée du FN est l’échec des autres politiques, que l’avenir passera par une reconstruction politique en toute transparence et lucidité ! Deux axes doivent porter cette action : réflexion sur ce que l’on vient de vivre et élaboration d’un projet plein d’espérances. Dans le cas contraire, reconnaissons-le, ces , trois lectures n’auront servi à rien !

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Marine Le Pen vous dit merci ! Jean-François Khan, Plon

Le Pen, une histoire française, Philippe Cohen et Pierre Péan, Fayard

Front National, de 1972 à nos jours, Valérie Igounet, Seuil

Direction Belle-Ile en mer !

C’est par hasard que j’ai découvert cet antre livresque et accueillant. J’avais une heure à attendre au port de Belle-Ile, au Palais. Les bateaux ont leurs horaires et ils ne correspondent pas exactement à ceux de la marche à pied touristique. Attendre oui, mais où ? Et voilà un petit panneau qui indique : à 200 mètres au-dessus du port, café littéraire ! Sitôt lu, sitôt en marche pour ce havre de paix. Les 200 mètres sont franchis avec difficulté car après une journée de marche – et de gastronomie, soyons honnêtes – les derniers dénivelés pour accéder aux hauteurs du port se font sentir dans les mollets. Enfin, nous voilà devant Liber & Co, une librairie atypique, un café étonnant, une aire de repos hors norme.Ici on peut acheter du livre neuf, boire un café, trouver du livre d’occasion, se délecter d’un thé vert, écouter une lecture de Proust, admirer le port, l’océan, la citadelle… certains soirs, il y a spectacles, débats ou échanges. Ici tout est possible dans la plus grande liberté, celle qui est portée par le livre, objet de culte, de respect, de vénération…Une heure va passer si vite qu’il faudra revenir pour tout découvrir… En rentrant, j’en parle à une amie qui fréquente régulièrement Belle-Ile, elle me dit que l’été il y eut même un temps des séances de yoga qui finissaient autour des livres…

Une magnifique construction Vauban d’un côté…

Ne serait-ce point cela les vacances absolues : liberté, échanges, lectures ? D’ailleurs, ici on ne fait pas que café et thé, il y a même une chambre d’hôtes, de quoi donner des idées pour artiste en création ou écrivain en cours d’écriture… Non ?

L’Océan aux pieds, Quiberon à l’horizon…

Pour découvrir ce lieu idyllique : http://www.liberandco.com/index.php

Les grandes reprises en bandes dessinées, de bonnes idées de cadeaux de Noël ?

Des bandes dessinées pour Noël, pourquoi pas ! Mais comment choisir dans cette jungle immense qui propose chaque année pas moins de quelques milliers de nouveaux titres en langue française ? Nous allons vous accompagner dans cet univers de bulles avec une première étape que nous nommerons, Les grands classiques…

Les Ombres des Cathares, une aventure de Jhen, héros créé par Martin et Pleyers

Certes, il ne s’agit pas là que de nouveautés au sens habituel du terme car nous pouvons avoir des rééditions, des éditions Collector enrichies de nombreux documents, de reprises par d’autres auteurs que les créateurs, de recueils de séries, les Intégrales, comme on dit, et pour terminer cette longues listes, de spin off, histoires parallèles à la série mère par les créateurs ou d’autres auteurs… Le plus délicat dans tout cela, c’est qu’il peut y avoir de bonnes lectures partout, mais de mauvaises aussi…

Enfin, précisons bien que pour le lecteur il y a une bonne part de subjectif. En effet, si vous avez été formés à la lecture de Picsou dans votre jeunesse, relire du Picsou aujourd’hui c’est un peu replonger en enfance… Et qui résiste à ce bonheur ?

D’un point de vue strictement intellectuel et commercial, reconnaissons que tout ce marché autour des héros de jadis est aussi une vaste manœuvre financière qui peut nuire à de jeunes auteurs, limiter la création, brider la prise de risque des éditeurs et, à terme, défavoriser l’évolution de la bande dessinée. Mais, comme me le disait encore récemment un libraire, une nouveauté d’Astérix fait revenir à la bédé un public qui l’avait perdue de vue…

Prenons donc ce premier choix comme le moyen de mettre côte à côte des publics de tous les âges : certains retrouveront les héros de leurs enfances, d’autres découvriront la bédé préférée de papy tandis que les derniers se diront qu’après tout ces histoires sont mieux que ce qu’ils croyaient… La BD deviendrait alors un lieu de rencontre intergénérationnelle et familiale…

Le retour d’Astérix

Face à ce dernier album d’Astérix, Astérix chez les Pictes, le premier sans la participation d’Uderzo (à la retraite) et Goscinny (décédé), les lecteurs ont tous eu le sentiment de retrouver les aventures de leurs héros gaulois préférés. C’était un peut comme au temps d’Astérix chez les Helvètes, Astérix en Corse ou Astérix chez les Bretons. Certains ont souri, d’autres ont ri de bons cœur et le charme s’est reconstruit… On a bien entendu quelques voix ici ou là pour dire que l’album n’apportait pas grand-chose à la série déjà en place, que l’on aurait du cesser tout cela à la mort du scénariste génial…

Quant à moi, je garde l’idée qu’il s’agit d’un bon album, qui fait rire et qui donnera, peut-être, aux plus jeunes de découvrir cette série qui a fait rire aux éclats leurs parents et grands-parents… On verra alors certains de ces jeunes découvrir Astérix et le tour de Gaule ce qui serait une belle transmission interculturelle et intergénérationnelle… Non ?Oh, j’allais oublier de préciser que le scénario était de Jean-Yves Ferri et le dessin de Didier Conrad !

L’éternel retour de Blake et Mortimer

Eternel retour ? N’exagérons rien, mais c’est vrai que les ayant-droits d’Edgar P Jacobs ont décidé depuis longtemps que le couple Blake et Mortimer survivrait à son créateur. Pour cela, il a fallu créer une fondation et faire un choix drastique car dessiner une telle série demande une précision et un talent qui n’est pas donné à tout le monde. C’est peut-être là, d’ailleurs, que réside le problème majeur.

En effet, ce dernier Blake et Mortimer, qui vient de sortir, L’onde Septimus, est réalisé avec un talent incroyable. A tel point que l’on finit par oublier que la narration graphique n’est pas signée Edgar P Jacobs, qu’elle est le fruit du travail conjugué de Jean Dufaux, Antoine Aubin et Etienne Schéder…

Seulement voilà, le dessin ne fait pas tout dans une histoire racontée en bande dessinée. Avec cet album on se retrouve dans la suite de La Marque Jaune, en quelque sorte, ce qui exaltant pour certains lecteurs comme moi… Une histoire qui se prolonge comme si les années cinquante étaient encore là… Sauf, que très honnêtement, à part pour la nostalgie, il vaut mieux offrir la version de départ, La Marque Jaune, l’album génial de Jacobs, la référence presque absolue de la narration ligne claire…Ligne claire ? Oui, je sais, cela fait un peu technique… C’est une façon de raconter les histoires avec du texte et du dessin, une façon simple que Hergé, le créateur de Tintin, définissait comme étant la façon de raconter avec du dessin en ne mettant dans le dessin que les éléments indispensables et incontournables pour comprendre l’histoire. On va donc s’appuyer sur des codes, des couleurs, des façons de dessiner qui permettront à tous de comprendre. Cela allège le dessin, est très expressif et facile à comprendre, mais certains trouvent cela un peu simpliste… Moi, j’avoue que j’aime beaucoup la ligne claire !

Enfin, certains scénaristes se sont déjà illustrés avec réussite dans les reprises de Blake et Mortimer. On ne peut que conseiller La machination Voronov d’Yves Sente avec André Juillard, probablement une des meilleures reprises de la série…

Spirou, le héros de septante-cinq ans

Je ne suis pas de la génération Spirou et je ne lisais pas ce magazine de BD quand j’étais jeune. Je croyais même que le personnage de Spirou était un héros belge… Ah ! Vous ne saviez pas que c’était un Français qui l’avait créé, un certain Rob-Vel, de son véritable nom Robert Velter. C’était le 21 avril 1938, à la veille de la guerre qui allait ravager l’Europe puis le monde… Cet auteur, atypique qui avait commencé dans l’hôtellerie avant d’enchaîner sur la marine pendant quelques années, avait la passion du dessin depuis son plus jeune âge. C’est après quelques petits essais que sa femme qui signe Davine lui offre le scénario de la première histoire de Spirou, parution dans le journal éponyme qui vient de démarrer [En fait, le nom avait été choisi pour le magazine par Emile-André Robert un ami de la famille Dupuis. Spirou est un mot wallon qui signifie écureuil, ou par extension espiègle]. C’est la guerre qui empêche Davine et Rob-Vel de prolonger les aventures de Spirou qui sont alors reprises par le grand Jijé qui est le créateur de Fantasio. La série Spirou sera alors poursuivie, à partir de 1946, par un jeune dessinateur inconnu, un certain André Franquin… C’est avec ce dernier que la série devient immensément connue et appréciée. Comme elle est la propriété de l’éditeur, elle est régulièrement reprise par de nouveaux auteurs. J’ai découvert Spirou et Fantasio à l’époque de Tome et Janry, ceux qui sont aussi les auteurs d’un spin off de qualité, Le Petit Spirou.A l’occasion de cet anniversaire, de nombreuses publications sont venues nous réjouir et j’en ai retenues trois. Tout d’abord, une réédition de grande qualité, en VO, version originale, de deux albums, Les pirates du silence et La quick Super. Grand format, dessins de Franquin comme il les a livrés à l’éditeur… Que du bonheur pour ces histoires des années cinquante !Mais comment passer sous silence la réédition des aventures de Spirou par Yves Chaland. Cœur d’acier de Chaland reprend une nouvelle vie avec cette réédition chez Dupuis, en noir et blanc et en format à l’italienne. En reprenant le célèbre personnage, là où l’avait laissé Jijé (en faisant abstraction de la période Franquin), Yves Chaland se lançait un pari audacieux…….. qu’il perdra car son album pré-publié dans le journal Spirou du 22 avril 1982 au 16 septembre 1982 restera inachevé du fait d’un imbroglio éditorial que nous conte Jean Louis Bocquet dans l’excellent dossier qui accompagne cette édition. Indispensable pour tous les fans de la série et belle histoire pour illustrer qui sont Spirou et Fantasio.

Enfin, il est juste de parler du dernier sorti de la série traditionnelle des aventures de Spirou et Fantasio, Dans les griffes de la vipère de Fabien Vehlmann et Yoann. Ces deux auteurs sont comme des gamins à qui on aurait offert leur jouet espéré et qui se donneraient à cœur perdu dans une partie fantastique… Du coup, le lecteur est emporté par une vague incroyable de bonheur et de simplicité. Il ne pense à plus rien, il est dans une histoire de Spirou et Fantasio, tout simplement…

Michel Vaillant

Je sais que certains ont quitté depuis longtemps cette série, mais je dois avouer que j’ai été séduit par la reprise de Philippe Graton (le fils du créateur), Denis Lapière (génial créateur de la série Charly), Marc Bourgne (Etre libre et Frank Lincoln) et Benjamin Benéteau (Alter Ego)…Cette reprise est forte car le sportif automobile de très haut niveau est encore dans son sport mais il est aussi le père d’un jeune, Patrick, qui lui cause beaucoup de soucis…Ce qui est touchant dans cette série c’est que l’on retrouve tous les personnages clefs, avec quelques années de plus, avec des familles qui se sont agrandies, avec des corps qui n’ont plus vingt ans… bref, c’est la série de la vie, tout simplement, même si tout le monde n’est pas pilote de F1 ou de Rallye… cette fois-ci, Michel va devoir battre le record du monde de vitesse avec un moteur électrique… une petite pointe de développement durable, dans cette série aussi !

Buck Dany

Là, pour le coup, je suis fan de cette série aéronautique et militaire depuis que je la connais. Avec les autres séries Tanguy et Laverdure (reprise en cours aussi) et Dan Cooper (pour le moment arrêtée), j’ai eu le sentiment de décoller et de vivre des aventures sans équivalent… Le dernier Buck Dany, Cobra Noir, le cinquante-troisième de la série, on retrouve nos pilotes de l’aéronavale américaine dans un conflit qui n’en porte pas le nom entre les Etats-Unis et l’Iran. En fait, dans l’histoire on nommera l’Iran Basran pour ne pas vexer un certain état à tendances totalitaires…Ce n’était pas si simple de faire vivre cette série depuis que la guerre froide a cessé, depuis que le monde vit sur un rythme différent avec terrorisme et conflit larvé. Je reconnais que l’on retrouve dans cet album une énergie que l’on avait avant, une envie d’aventures qui avait un peu disparu, une envie de lire qui manquait à certains qui avaient fini par abandonner la série… Et si tout recommençait comme avant ? Ce sera parfait quand certains personnages auront fini de grandir, quand ils auront stabilisé leur caractère et ce n’est pas encore le cas de Sonny…Pour un peu j’oubliais de vous dire que le scénario était signé Frédéric Zumbiehl (ancien pilote de combat et scénariste de Team Rafale, Réseau sentinelles…) et le dessin Francis Winis qui signe-là son premier album de bande dessinée.

Et quelques autres encore du côté de l’histoire…

La bande dessinée historique est depuis très longtemps à la mode et les lecteurs sont globalement au rendez-vous. Pensez donc, Alix, le fier Gaulois-Romain, est né en 1948 avec Jacques Martin un des plus grands auteurs français de bandes dessinées.

Alix vit encore et le dernier album est sorti en 2013, La dernière conquête, avec Géraldine Ranouil au scénario et Marc Jailloux et Corinne Billon au dessin. J’ai même tendance à penser que les différentes reprises ont donné un coup de jeune à cette série qui reste pour moi une grande réussite… On n’est même pas obligé de lire les premiers (parfois un peu indigestes) pour se plonger dans les derniers albums…

Enfin, je dois signaler deux séries qui sont maintenant reprises elles-aussi, Jhen et Vasco.

Pour la première, la reprise est partielle car le dessinateur initial, Jean Pleyers, il est encore là mais bien secondé. Il faut dire qu’il est trop long pour produire un album par an, rythme minimal pour satisfaire les lecteurs de plus en plus impatients. Donc, l’avant dernier, Le Grand Duc d’Occident, était scénarisé par Hugues Payen (rappelons que la série avait été créée par Jacques Martin) et dessiné par Thierry Cayman, tandis que le dernier, L’ombre des Cathares, lui, est dessiné par Jean Pleyers avec le même scénariste. Les deux albums sont très bons et se déroulent à la fin du Moyen-Age.Enfin, évoquons dans cette page historique la série Vasco. C’est Gilles Chaillet qui a créé cette histoire avec son personnage éponyme, en 1983. Malheureusement, il décède en 2011 et c’est Dominique qui vient de reprendre la série alors que Gilles Chaillet la faisait déjà dessiner depuis 2007 par Frédéric Toublanc.

Ce dernier album, Les enfants du Vésuve, est très bien construit, agréable à lire et surprenant pour qui suit la série depuis longtemps… Une partie de la jeunesse cachée de Vasco…

Voici donc quelques idées pour renouer avec nos héros d’autrefois, ceux qui ont animés les séries bédé de nos enfances…