A la découverte de Jenfèvre, auteur de bandes dessinées

Lors du 4ème Festi’DBulles de Saint-Rémy, la licence professionnelle des Techniques et activités de l’image et du son de Chalon-sur-Saône, est partie à la découverte d’une pléiade d’auteurs… Kevin, étudiant, vous invite à découvrir Jenfèvre ! La découverte des héros classiques de la bande dessinée, dont Astérix, Tintin et Gaston Lagaffe, l’a poussé à se lancer dans le dessin et à faire partager son humour au public au travers de séries telles que « Les Gendarmes », « Joe Bar’s Team » ou encore « Les Footmaniacs ».

Nous nous sommes demandés ce que représentait la bande dessinée pour ce dessinateur, qui nous a répondu en toute simplicité.

Par ailleurs, Jenfèvre nous a dit qu’il travaille actuellement sur le 15e tome des « Gendarmes », dont la publication est prévue pour septembre 2016 aux éditions Bamboo, et qu’il devrait se consacrer ensuite au 9e Tome de « Joe Bar’s Team ».

Le Festi’DBulles s’achève le dimanche 17 janvier, alors n’attendez plus si vous souhaitez rencontrer Jenfèvre pour une dédicace.

A la découverte de Justine Renaud, illustratrice

Lors du 4ème Festi’DBulles de Saint-Rémy, la licence professionnelle des Techniques et activités de l’image et du son de Chalon-sur-Saône, est partie à la découverte d’une pléiade d’auteurs… Anaïs, étudiante, vous invite à découvrir Justine Renaud !

C’est après avoir suivi des études de mode que Justine Renaud, sympathique illustratrice jeunesse, se lance dans l’aventure « Les pattes vertes » en 2012. Une marque dont le concept lui permet de mélanger sa passion pour la mode ainsi que son goût et son savoir-faire pour l’illustration. Les matières se confondent avec les dessins et transportent les petits au travers d’histoires tirées du quotidien, qui nous font découvrir les aventures de personnages drôles et attachants, tels que Rayure le zèbre, Cooky le chien, Crock le crocodile, ou encore Arty le perroquet. Ces personnages viennent ensuite prendre vie sur des tee-shirts slow fashion pour enfants, dont la collection continue de grandir au fil des histoires.

Elle accorde un attachement au respect de l’environnement dans la production des livres, imprimées par un imprimeur certifiés impri’vert, c’est à dire qu’il n’utilise aucun produit toxique, que ses encres sont d’origines végétales et qu’il communique sur les bonnes pratiques environnementales. Les tee-shirts sont quand à eux entièrement bio, certifiés GOTS (Global Organic Textile Standard), et les impressions sont réalisées en sérigraphie, avec des encres ayant un taux minimum de composants chimiques. De quoi continuer à imaginer et créer sans limites.

Bientôt vous pourrez découvrir la nouvelle histoire d’Edmon le lion, intitulée Edmon est grognon. En attendant cela, si vous souhaitez rencontrer Justine Renaud et découvrir ses réalisations, sachez qu’elle sera présente au Festival International de BD d’Angoulême, du 28 au 31 Janvier 2016. Vous pouvez également retrouver ses livres et tee-shirts sur le site  http://www.lespattesvertes.com.

 

A la découverte de Frédéric Marniquet, auteur de bandes dessinées

Lors du 4ème Festi’DBulles de Saint-Rémy, la licence professionnelle des Techniques et activités de l’image et du son de Chalon-sur-Saône, est partie à la découverte d’une pléiade d’auteurs… Michel, enseignant de la licence, vous invite à découvrir Marniquet !

Frédéric Marniquet est un auteur de bandes dessinées – scénariste et dessinateur – que j’ai découvert il y a quelques années avec beaucoup de plaisir. Il faut dire que j’ai toujours été fasciné par Sherlock Holmes, l’enquêteur presque parfait dans ses résultats même si ses qualités humaines sont parfois discutables. J’ai trouvé certaines adaptations cinématographiques ou télévisées de grande qualité de même qu’en bandes dessinées…Lorsque j’ai ouvert Le tombeau de Raskhenotep (en 2001) je suis tombé sous la fascination de cet auteur et les personnages de Scott et Hastings furent pour moi la réincarnation d’un couple mythique créé par Arthur Conan Doyle… Puis il y eut la magie du second livre, Rendez-vous à Dunmhor… Puis il fallut cesser d’attendre une suite…Avec Les aventures de Sean Mac Gregor, La malédiction des Massaïs, le lien avec Sherlock fut encore plus évident pour le plus grand plaisir des lecteurs, du moins de ceux qui partageaient ma passion… Mais, là, un seul album !Alors, il fallut attendre 2011, pour que Marniquet et Chanoinat ouvrent les archives de Sherlock Holmes ! Enfin, en 2016, Frédéric Marniquet vient à Saint Rémy pour la quatrième édition de Festi’DBulles, le bonheur total…

Mais qu’est-ce que la bande dessinée pour Frédéric Marniquet ?

« C’est une question très délicate. Il n’y a peut-être pas de définition complète. C’est raconter une histoire en associant le texte et le dessin. Comme disait Hergé, c’est du cinéma sur papier. Après, on a une multitude de style, une richesse incroyable du roman graphique  à la bédé extrêmement réaliste en passant par l’humour. Il y a aujourd’hui une diversité beaucoup plus grande qu’il y a eu par le passé. Quant à moi, je me reconnais une filiation totale avec les grands maîtres des années cinquante et soixante, voir même en remontant encore plus loin avec Milton Caniff aux Etats-Unis. Ce dernier travaillait dans les années trente avec une modernité hallucinante. »

Merci encore à Frédéric Marniquet pour sa disponibilité et sa gentillesse et, surtout, pour tous ses albums qui m’ont fait rêver…

A la découverte de Charline, auteure de bédés

Lors du 4ème Festi’DBulles de Saint-Rémy, la licence professionnelle des Techniques et activités de l’image et du son de Chalon-sur-Saône, est partie à la découverte d’une pléiade d’auteurs… Anna, étudiante, vous invite à découvrir Charline! Charline est une illustratrice normande, qui croque d’étranges créatures depuis maintenant plusieurs années. Le fantastique et le féerique la fascine depuis son plus jeune âge. Ce sont ses lectures d’enfances qui l’ont menée à vouloir se créer son propre univers. Au travers de ses illustrations, elle instaure l’envie de voyages et d’évasion dans un autre univers, à la fois mystique et poétique. Elle y travail particulièrement l’atmosphère, au travers de l’architecture et de décors naturels. Elle privilégie l’aquarelle, dans son travail d’illustration, lui offrant ainsi des jeux de transparence, auquel elle rajoute parfois de la gouache afin de rajouter de la lumière à ces créations.

Vous pouvez retrouver son travail dans les Fabulines enchantées ou encore Histoires et légendes normandes.

A la découverte de Jérôme Savonarole (2ème partie)

Jérôme Savonarole se lance donc dans la grande réforme de l’Eglise catholique de Florence à défaut de toucher directement à celle de l’Eglise universelle. Il s’aperçoit très rapidement de l’impact qu’il peut avoir, de la façon dont les habitants l’écoutent, tremblent de peur quand il évoque la vengeance de Dieu. Très rapidement il sème dans ses prêches des visions, des prophéties, des descriptions apocalyptiques qui le positionnent en Envoyé de Dieu ce qui lui sera beaucoup reproché lors de son procès quatre ans plus tard…

Ses cibles sont nombreuses à commencer par le luxe, la richesse et la luxure de la ville. Pour cela il oriente son ire en premier contre Pierre de Médicis qui ne va pas peser trop lourd face au dominicain. S’appuyant sur sa popularité croissante, Jérôme fait chasser Pierre par le peuple de Florence qui transforme ainsi la ville en République théocratique. Sans être au pouvoir lui-même, Jérôme influence toutes les décisions et fait régner la terreur…

On s’est souvent demandé comment il s’y était pris pour arriver à son résultat. La ville semblait très ouverte, cultivée, évoluée, civilisée et soudainement on voit se développer la délation, la peur, la destruction de tout ce qui pouvait rappeler la période de Laurent de Médicis. Pour comprendre cela il faut prendre le temps de relire les sermons et prêches de Savonarole. Le frère religieux demande à chacun de rejeter ces richesses qui sont sataniques, il implore les bons et véritables chrétiens de dénoncer ceux qui ne suivent pas la vraie religion, il organise même des grands rassemblements où l’on va brûler les objets superficiels qui éloignent de Dieu, les bûchers des vanités… C’est une grande réforme mais qui est construite sur la violence, la haine, l’exclusion… Une grande partie du peuple de Florence est pétrifiée et suit pour avoir la chance de continuer à vivre – survivre – mais pas par conviction profonde…

Cela ne suffit pas à Jérôme Savonarole qui veut aussi s’attaquer à ce pape Alexandre VI Borgia qui incarne tout ce qu’il rejette. Lors de son passage à Florence, Charles VIII, roi de France, est interpellé par le dominicain qui l’exhorte à provoquer la grande réunion d’un concile pour démettre le pape… Charles VIII n’est pas là pour cela, il veut conquérir une partie de l’Italie qu’il pense lui revenir de droit et cherche à éviter de se mêler des affaires de l’Eglise qu’il ne comprend pas très bien… cela énerve encore plus Savonarole qui menace de façon publique le roi de France, après tout, il n’est pas à un ennemi près…

Très rapidement, Jérôme Savonarole va avoir des ennemis dans plusieurs directions et cela va entrainer sa chute, bien évidemment. On va avoir le pape qui le trouve hérétique, schismatique, menaçant… En quatre ans, le souverain pontife va utiliser tous les moyens à sa disposition pour le faire taire jusqu’à l’excommunication et la participation à son procès… Mais il y aura aussi Pierre de Médicis car le prince chassé va tenter de revenir en 1497. Ce sera finalement un échec mais qui laissera des traces dans les mémoires entre autres avec cinq condamnations à mort de notables favorables à Pierre de Médicis… Enfin, des soucis avec le peuple de Florence même qui n’a jamais été convaincu dans le fond des certitudes de Savonarole. On le suit pour éviter le pire, pour être tranquille, pour se débarrasser d’un concurrent… Bref, Jérôme Savonarole ne parvient pas à réformer en profondeur les mentalités de son temps…

Pourtant, soyons plus précis dans cette analyse. Chez Savonarole il y a trois choses différentes et il convient de bien les séparer. La première est le constat du besoin de réforme accompagné par ses prêches sur un retour aux véritables valeurs évangéliques. Indiscutablement, ses textes sont d’une profondeur réelle, très bien construits et porteurs de valeurs que l’Eglise catholique doit retrouver à tous prix car elle est bien en train de se perdre. Martin Luther fera le même constat quelques années plus tard provoquant la Réforme. D’ailleurs, un certain nombre de catholiques, dont certains seront mêmes déclarés saints, utilisent ces textes et les garderont avec eux comme des outils indiscutables pour réformer l’Eglise. Certains papes iront même jusqu’à réhabiliter une partie des écrits de Savonarole.

Mais Savonarole ne fut pas qu’un prêcheur, il voulut mettre en place un système politique basé sur ses prêches. C’est là que le bât blesse car comme c’est aujourd’hui le cas avec l’Etat Islamique, quand le pouvoir spirituel devient temporel les excès de toute nature arrivent et rendent la vie impossible ! Savonarole condamne à tours de bras, le pouvoir exécute ! Haine, violence, destruction du lien entre les habitants, la réforme appliquée à la société de Florence devient une dictature absolue et inhumaine. Toute cette violence se retournera très vite contre Savonarole.

Enfin, le dernier ennemi de Savonarole et ce n’est pas le moindre est le pape lui-même, Alexandre VI Borgia. Certes, nous l’avons déjà dit, ce pape n’inspire pas trop de le respect. Débauché, despote, népotiste, intéressé, égoïste, violent… la liste de ses défauts connus aurait pu remplir à elle-seule cette émission de radio. Mais le pape reste le pape, il a des moyens considérables et il va tout faire pour faire taire Savonarole définitivement enterrant ainsi toutes velléités de réforme dans l’église, du moins durant un certain temps…

A un moment donné, après quelques courtes années de dictature théocratique, tous les ennemis de Savonarole vont réussir à le faire chuter, taire et disparaitre à tout jamais. Ce sera d’abord la chute politique car Florence veut finalement un autre régime pour se développer, faire du commerce, exister sur la scène politique… Chute religieuse car le pape va exiger de Florence un procès religieux et théologique pour obtenir une condamnation sur le fond et non simplement sur la forme. Enfin, chute populaire car tout Florence se donnera rendez-vous pour l’exécution de Savonarole…

A cette époque, on utilisait la torture pour obtenir des aveux et donc il faut être prudent dans l’analyse des documents du procès dont certains ont été brûlés. Ce qui est certain, c’est que l’on a annoncé que Savonarole avait avoué avoir inventé ses prophéties et ses dialogues avec Dieu. A ce titre, l’église catholique le déclarait hérétique et schismatique car il avait voulu démettre le pape. Le peuple de Florence se sentait floué par un homme qui lui avait menti en lui faisant croire que c’est Dieu qui voulait ces réformes. La noblesse et les notables de la ville, eux, retrouvaient leur pouvoir, c’était bien là l’essentiel, et la mort seule pouvait garantir que ce fou illuminé ne reviendrait pas les perturber…

Jérôme Savonarole fut bien condamné à mort et exécuté le 23 mai 1498. Il fut d’abord pendu, puis le corps fut brûlé et jeté dans le fleuve Arno…

Martyre, réformateur avant l’heure, fou illuminé, dictateur avide de pouvoir… chacun utilisera le mot qu’il souhaite mais ce qui est certain c’est que cette Eglise catholique de la Renaissance avait bien besoin d’une réforme qui tardait à venir… La luxure et les abus l’avait envahie ; certains prélats, y compris le pape, semblaient refuser toute changement et oubliaient les valeurs évangéliques ; enfin, le peuple était perdu et attendait des voix qui sauraient lui indiquer la direction à suivre…

Sources de cet article et émission de radio :

Savonarole, Ivan Cloulas, Fayard, 1994

Savonarole, Pierre Antonetti, Perrin, 1991

Encyclopédie des papes, Stéphane Arthur et Michel Bonnet, Banon, 1995

A la découverte de Jérôme Savonarole (1ère partie)

La dictature théocratique n’est pas une spécialité ni du vingtième siècle, ni des Musulmans. Je crois qu’il est juste de le préciser et cela ne justifie rien, n’excuse rien, ne doit pas non plus laisser indifférent… Ce n’est pas non plus parce que les uns ou les autres auraient commis des excès qu’il faudrait passer son temps à se justifier, à s’excuser ou s’allonger devant les autres, à commencer par ceux qui refusent toute religion… Les choses sont plus complexes et il faut rester d’une grande prudence sur ces sujets.

Par contre, reconnaissons-le sans aucune hésitation, les Catholiques n’ont pas de leçon à donner aux autres compte tenu de certains de leurs excès et mésaventures. Ils peuvent par contre, c’est ainsi qu’il faut me comprendre, aider à construire une réflexion autour de certains épisodes de leur histoire de façon à, peut-être, soyons plein d’espérance, éviter aux autres certaines erreurs du passé… Ces dites erreurs pouvant être, c’est aussi une certitude, reproduites par des catholiques eux-mêmes car, s’il est disgracieux de tomber deux fois sur la même pierre comme le dit un certain Cicéron, il n’en demeure pas moins réel que la répétions des fautes, si diabolique soit-elle, est une réalité de l’histoire humaine et que l’Eglise catholique n’y échappe pas !

Revenons-en donc à cette dictature théocratique que certains croient l’apanage des Musulmans avec cette incarnation dans l’Etat islamique… C’est au moment de la Renaissance, quand l’humanité semble atteindre sa culture optimale, quand l’Eglise catholique participe à l’effervescence culturelle que nous constatons en particulier sur les plafonds de la chapelle Sixtine, qu’un certain Savonarole va faire parler de lui avant de finir tragiquement sur un bûcher… Tentons de comprendre pourquoi et cela nous donnera quelques éclairages pour les périodes que nous traversons aujourd’hui…

L’église catholique, nous l’avons vu depuis quelques temps ensemble, avait pris un chemin pour le moins pas très orthodoxe. Les premiers papes de la Renaissance se comportaient de plus en plus en princes et non en leaders spirituels. Ils commandaient des œuvres d’art en dilapidant la richesse de l’église, avaient des maitresses voire des amants, collectionnaient les enfants, se comportaient alternativement en despotes éclairés, en riches égoïstes, en népotistes publics… Bref, cette église était certainement à réformer, tout le monde en convenait, les papes eux-mêmes l’affirmaient du bout des lèvres sans pour autant commencer la moindre réforme… Fallait quand même pas exagérer !

Jérôme Savonarole nait en 1452, presque en même temps que l’imprimerie, dans une famille aisée d’Italie du Nord. Son père médecin l’invite à le suivre dans la même voix et c’est bien ce qui a failli se produire… Mais, c’est au printemps 1475 que Jérôme entre chez les Dominicains. Cela se passe à Bologne. Il racontera, plus tard que c’est en écoutant une phrase utilisée par un prêcheur que sa décision lui apparaitra comme une évidence. La phrase, la voici :

« Quitte ta patrie, ta famille et la maison de ton père pour le pays que je te montrerai »

Il s’agissait de l’ordre donné à Abraham et cela devient celui donné à Jérôme Savonarole. Certes, le jeune homme était déjà anxieux mais maintenant tout va changer en lui. Il va lui falloir une année entière pour cesser ses études de médecine, abandonner sa famille et entrer chez les Dominicains. Comme le dit Ivan Cloulas dans sa très bonne biographie de Savonarole, Jérôme commence alors sept années de recueillement et d’études. Certes, il est dispensé de quelques matières, mais le silence, la prière, la méditation vont maintenant l’accompagner dans sa nouvelle vie. Une vie qu’il va suivre avec passion et détermination.

En 1482, il est nommé au couvent de Florence et va commencer à prêcher avec talent, se faisant remarquer comme intelligent, vif, précis, intègre… et ce, dans une ville toute vouée à la culture mais aussi à une certaine forme de débauche, la ville de Laurent de Médicis (1449-1492).

Très rapidement, Jérôme Savonarole va devenir une sorte de millénariste et prêcheur de l’Apocalypse. Il parle d’un Dieu qui va se venger de toute l’impiété des hommes, il veut faire peur, faire trembler les fidèles jusqu’à leur conversion. Il dénonce les vices des uns et des autres sans oublier, bien sûr, ceux des clercs, des prélats, du pape…

Ce qui devait arriver arriva, Savonarole fut écouté, respecté et finalement il fut élu prieur du couvent en 1491. Certes, dans le même temps, c’est indiscutable aussi, il se mit à agacer de nombreuses personnes à commencer par le pape et le prince de Médicis… En 1492, le pape Innocent VIII et le prince Laurent de Médicis meurent. C’est l’occasion rêvée pour mettre en place la grande réforme qui ressemble dans la tête de Jérôme Savonarole à un immense coup de balai, au nettoyage des écuries d’Augias en quelque sorte. Mais il n’a pas encore tout vu, le pauvre bougre !

Les deux successeurs sont Alexandre VI Borgia pour le siège de Pierre à Rome et Pierre de Médicis pour la ville de Florence. Le premier a acheté ses voix et ne sera pas ce que l’on pourrait appeler un grand homme et nous prendrons le temps de le découvrir dès la prochaine fois, tandis que Laurent est remplacé par Pierre de Médicis, fils ainé de Laurent mais piètre homme d’état qui va accumuler les bourdes jusqu’à se faire chasser de la ville par ses habitants comme nous allons le voir la prochaine fois, dans une deuxième partie…

(Les sources seront précisées dans la deuxième partie)

Conservatoire de Chalon : Concert de Noël avec le Brass Band du Grand Chalon !!!

« La musique est libératrice, elle libère de la solitude et de l’enfermement, elle ouvre dans le corps des portes par où l’âme peut sortir pour fraterniser. »

Milan Kundera avait entièrement raison quand il a écrit ces quelques mots qui devraient être inscrits dans toutes les écoles, universités, entreprises et familles. Oui, la musique ne fait pas qu’adoucir les mœurs elle transforme l’être humain en profondeur et le rend meilleur, apte aux contacts avec les autres. Oui, la musique crée des liens solides et c’est pour cela que la musique est une véritable solution pour contrer dans notre société toutes ces forces obscures qui nous rendent malheureux et nous installent dans une sinistrose dont nous ne voyons pas le bout…

Tout cela peut sembler un peu pessimiste mais je dois vous avouer que le samedi 19 décembre 2015 j’ai connu un éclair de bonheur en assistant au concert de Noël du Brass Band du Grand Chalon… Un éclair de joie grâce à des musiciens, un projet et une musique de qualité…Il y a tout d’abord un musicien plein d’enthousiasme, Eric Planté, qui tout au long du concert a su faire preuve de pédagogie pour accompagner le public au cœur de la musique. En quelques mots, il a su pour chaque morceau nous tenir la main jusqu’à ce que les notes nous entrainent dans la fête, dans la profondeur, dans le bonheur…

Mais ce n’était pas, ce soir-là, une simple suite de morceaux plus ou moins bien interprétés. Il y avait du sens. Oui, tout simplement ! Il y avait le souvenir des évènements tragiques de 2015, en particulier ceux de novembre qui avaient pris pour cible, entre autres, la musique et ceux qui l’aiment… Il y avait aussi l’envie de provoquer la rencontre et le lien avec un autre Brass Band invité, Le Brassaventure de Meyzieu. Il n’y eut pas seulement deux formations assurant la moitié d’un programme mais bien des interactions avec des musiciens de Chalon renforçant la formation de Meyzieu puis un final avec l’ensemble des musiciens des deux groupes… Que du bonheur !!!On peut aussi signaler que le Brass Band du Grand Chalon a mis en évidence la capacité de la musique d’unir les générations. Bien sûr nous tairons l’âge de ce papy jouant à côté d’une ado… mais que cela fait du bien dans un monde où soit disant la guerre des anciens et des modernes fait rage… Oui, la musique unit, elle ne divise pas !

Pour ceux qui ne sauraient pas encore ce qu’est un Brass Band, précisons qu’il s’agit d’une formation avec des musiciens jouant avec des instruments de la famille des cuivres et un groupe de percussionnistes. Ils interprètent des morceaux classiques soit réécrits pour ce type de formation, soit directement écrits pour Brass Band. Ce type de formation est très à la mode dans les pays anglo-saxons et il existe même en Europe des championnats de Brass Band. Eric Planté m’a même confié – pas sous le sceau du secret – qu’il voudrait bientôt que ce Brass Band puisse aller se frotter, se confronter aux meilleures formations européennes même s’il sait qu’il y a encore beaucoup de travail à fournir pour se lancer dans cette nouvelle aventure…Ce concert m’a donné une énergie incroyable pour finir l’année 2015 et commencer 2016 sur les chapeaux de roues !!! Vive la musique, merci au Brass Band du grand Chalon !!!

« Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n’est qu’attente ! »

Khalil Gibran

D’Azincourt à aujourd’hui, l’histoire pour comprendre le présent…

2015 vient de se refermer et avec elle un certain nombre de célébrations liées à des grandes batailles : Azincourt (1415), Marignan (1515) et Waterloo (1815). Je ne reviendrai pas sur la dernière qui fut de loin la plus médiatique car Napoléon a gardé dans les mémoires françaises une place particulière même si ce n’est pas toujours très rationnel…Azincourt est certainement la moins connue des trois. Pour ceux de ma génération, c’était l’occasion d’entendre que la chevalerie française s’était fait décimer par les archers anglais. Un des hauts faits de la guerre de 100 ans, une défaite mémorable qui a eu pour conséquence la perte de 6000 chevaliers français dont le connétable, Charles 1er d’Albret. La noblesse du royaume est décimée, plusieurs princes de sang sont tués, d’autres prisonniers…

Mais cette bataille est porteuse d’espérances car c’est à partir de ce moment-là que les Français comprennent qu’il faut abandonner cette chevalerie trop vulnérable pour investir dans les armes de jet à longue distance. C’est la naissance de l’artillerie qui fera la gloire des armées françaises de Marignan aux campagnes napoléoniennes… De l’arquebuse à la pièce d’artillerie, tout un changement de perception de la bataille…

Cette défaite dramatique porte aussi les germes de la révolte qui va permettre à Jeanne d’Arc d’infliger aux Anglais de beaux revers, pas tant au niveau militaire à proprement parler, plutôt en montrant que les Français étaient capables de relever la tête… Après l’humiliation, la révolte ! C’est bien à ce titre que cette défaite d’Azincourt est une défaite qui entraine des victoires même si c’est paradoxal, même si la guerre reste toujours un drame humain, avec ou sans victoire !Marignan, c’est bien autre chose. Nous ne sommes plus sur le sol de France, nous ne sommes plus dans un conflit qui met en cause notre intégrité territoriale (même si cette expression est un peu décalée par rapport aux réalités étatiques de cette époque) mais dans une guerre de conquête. Charles VIII est parti à la conquête du royaume de Naples dont il pense que les droits d’accession au pouvoir de sa famille sont légitimes. Il imagine aussi que cela permettrait à terme de rétablir un chemin vers la Terre Sainte pour les pèlerins catholiques… Mais pour cela il faut vaincre plus d’une réticence, celles de tous ceux qui ont des intérêts sur la Péninsule… Empereur, pape, villes italiennes qui sont presque toutes indépendantes et rivales…Charles VIII ne viendra pas à bout de cette affaire, Louis XII non plus et c’est ainsi qu’arrive le jeune roi François 1er !Ce jeune monarque de 21 ans va battre des soldats suisses égarés loin de chez eux pour des raisons financières. Les Français étaient près de 40000 avec une puissante artillerie, leurs ennemis moins nombreux, moins bien équipés et, pourtant, sans l’intervention in extremis des Vénitiens c’eut pu être une terrible défaite… En deux jours, en septembre 1515, il y eut sur le champ de bataille près de 16000 morts !Quant aux conséquences politiques, militaires et diplomatiques de cette bataille, elles furent presque nulles… si ce n’est que le jeune roi sut parfaitement communiquer et fit de cette tuerie une page de son histoire qui lui survivra bien puisque aujourd’hui encore pour beaucoup de Français, Marignan, 1515 est une date connue !Pourquoi parler maintenant de ces deux batailles d’Azincourt et de Marignan ? 2015 s’est terminée sur une note guerrière, la France reconnaissait être en conflit avec l’Etat Islamique. Certains veulent même que cet état de guerre soit encore accentué, que l’on rétablisse le service national, que les lois soient durcies, que le budget de la Défense Nationale soit augmenté… La lecture des évènements passés, la compréhension des batailles d’autrefois – Azincourt et Marignan par exemple – tout cela doit nous faire comprendre que la guerre n’est jamais une bonne chose, que chaque bataille entraine un grand nombre de morts et que les va-t’en guerre de toutes sortes ne sont jamais ceux qui arpentent les champs de bataille en y perdant la vie…Les plus belles victoires sont les moments où les diplomates ont réussi à éviter les guerres sanglantes sans pour autant renier les valeurs qui portaient notre pays tandis que les boucheries inutiles sans lendemain ne mettaient jamais à l’honneur les hommes qui les avaient déclenchées…

Alors, me direz-vous, que faudrait-il faire ? L’histoire ne donne pas toujours les solutions clairement mais elle montre que certains chemins sont mauvais… Les pays occidentaux se sont toujours fourvoyés avec les pays du Moyen-Orient et, avant de bombarder sans objectif réel l’Etat Islamique, il faudrait réfléchir aux questions suivantes : qui est notre allié dans cette région ? Où sont nos amis ? Quel avenir pour ces populations ? Comment aider au retour d’une paix durable ? Et on pourrait continuer ainsi assez longtemps la liste des interrogations incontournables pour construire une politique solide dans cette région, une politique qui ne serait pas basée que sur nos intérêts à court terme, que sur l’envie de faire plaisir aux Américains, que sur l’exigence des industriels du pétrole…

Quel est notre allié sur place ? L’Arabie Saoudite qui vient d’exécuter 47 opposants au roi ?

Oui, je sais que cela nous a éloignés quelque peu de nos batailles d’Azincourt et Marignan mais l’histoire doit être l’occasion de se pencher sur le présent sinon cela n’a aucun sens…

Quelques ouvrages pour aller plus loin :

Marignan, 1515, Didier Le Fur, 2004, Editions Perrin

Azincourt, 1415, Dominique Paladilhe, 2015, Editions Perrin

Nouvelle histoire de France, Jacques Marseille, 1999, Editions Perrin

François 1er, Jean Jacquart, 1981, Editions Fayard

Louis XII, Bernard Quilliet, 1986, Editions Fayard

François 1er ou le rêve italien, Jack Lang, 1997, Editions Perrin

Charles VIII, Yvonne Labande-Mailfert, 1986, Editions Fayard

François 1er, Didier Le Fur, 2015, Editions Perrin

François 1er et la Renaissance, Gonzague Saint-Bris, 2010, Editions Télémaque

François 1er, Max Gallo, 2014, Editions XO

Enfin, pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin dans une réflexion sur la guerre, je leur conseille Dix thèses sur la guerre d’Elie Barnavi publié chez Flammarion. Ce livre écrit par un Israélien qui sait bien ce qu’est la guerre se conclut par une phrase à méditer tous les jours un peu plus profondément :

« Ainsi, un monde organisé en démocraties libérales devrait pouvoir mettre effectivement la guerre « hors la loi », ou du moins hors usage. Utopie ? Peut-être. Mais une utopie, pour une fois, à notre portée. »

Il est temps de découvrir Mademoiselle Caroline !!!

Mademoiselle Caroline est une illustratrice, une dessinatrice, une raconteuse d’histoires en dessins. Oui, c’est ainsi, chacun fait comme il peut mais reconnaissons qu’elle sait nous parler, qu’elle va au cœur de nos vies car ses histoires ne sont pas des fictions pures, ce sont des adaptations de la vie, souvent de sa vie… Dès le premier album que j’ai lu d’elle, j’ai été touché profondément et, pourtant, elle ne parlait pas de moi au sens strict puisqu’il s’agissait de sa grossesse ! Oui, elle a écrit seule Enceinte, Quitte Paris, Maman, Je commence lundi, Chute libre, Le mariage pour les nuls. Même quand elle travaille avec un scénariste, le romancier Julien Blanc-Gras, elle nous parle de choses de la vie quotidienne et cela donne Touriste… Grossesse, éducation, dépression, vacances, mariage…oui, mademoiselle Caroline nous parle bien de nos vies !

Oui de nos vies mais pas de façon triste, fataliste, anxiogène, désespérante. En fait, sans être totalement hilarante, elle nous raconte la vie de façon simple et drôle et j’avoue que j’aime cela. La vie est trop courte pour être vécue avec tristesse ! Facile à dire pas toujours facile à vivre et les dessins de Mademoiselle Caroline nous aident à découvrir dans sa vie – et du coup dans les nôtres – les touches de soleil et de couleurs que parfois nous perdons de vue… Il faut dire que son dessin est dynamique, tonique, enjoué et que parfois le trait à lui seul nous fait sourire même dans les situations graves…

Enceinte est l’ouvrage que tous les futurs papas devraient lire car il donne un éclairage particulier ce que vit la future maman, dans son corps et sa tête, ce que bien sûr il ne peut pas comprendre tout seul. Je ne dis pas cela parce que les hommes seraient trop bêtes pour comprendre – quoi que l’on pourrait en discuter plus profondément – mais surtout parce que la maman est tellement perturbée en profondeur avec les changements qu’elle vit qu’elle ne trouve pas toujours les mots pour expliquer cela à son compagnon…

Chute libre est l’ouvrage de la dépression c’est-à-dire ce moment où l’on ne comprend plus du tout ce que l’on est en train de vivre, ce moment où il est si facile de se laisser enfermer dans la spirale négative, dans l’isolement total. Une fois de plus, le moment est grave et certains seraient tentés de le décrire de façon hyper noire mais pas Mademoiselle Caroline qui fait là, preuve de talent pour garder toujours une petite pointe d’humour… Que du bonheur ! Pas la dépression, bien sûr, l’album de mademoiselle Caroline !

Touriste – le roman éponyme est donc de Julien Blanc-Gras – nous fait parcourir le monde sur plusieurs modes, ceux que Julien a expérimenté lui-même. On est ainsi dans la peau de l’aventurier, du timide, du beauf en voyage collectif… Le dessin de Mademoiselle Caroline fait tout gober, fait rire, fait réfléchir et, parfois même, il ouvre à la spiritualité du désert et ce n’était pas évident au départ… Un livre savoureux !

Enfin, le dernier venu, La mariage pour les nuls n’est pas un véritable guide scientifique pour garantir le mariage parfait. C’est plutôt un ouvrage drôle, sympathique, agréable à lire, qui permet de relativiser l’évènement qui approche à grande vitesse en donnant le sourire au lieu des crampes d’estomac…

Mademoiselle Caroline n’est pas une jeune fille perdue dans ses rêves, c’est une maman de trois enfants qui a vécu ces situations dont elle nous fait rire et elle vit loin de Paris, près d’Annecy, mais grâce à son blog on peut rester en contact avec elle… Donc rendez-vous sur www.mademoisellecaroline.com ou dans les bons rayons de votre librairie préférée…

Mademoiselle Caroline devrait être à Chalon-sur-Saône le 8 mars 2016, mais nous en reparlerons très bientôt !!!

Avril et le monde truqué… J’ai adoré !!!

Jacques Tardi est un auteur de bandes dessinées qui n’a plus grand-chose à prouver. Il nous a raconté de très nombreuses histoires, il a créé des univers incroyables et je dois avouer que je serais bien en difficulté s’il fallait que je ne cite qu’un seul album pour le résumer. En effet, j’ai immédiatement en tête les aventures d’Adèle Blanc Sec – un pan entier de mes lectures entre polar et fantastique – mais j’ai aussi en mémoire sa fresque étonnante sur la Commune de Paris, Le cri du peuple, ses adaptations remarquables des romans mettant en scène Nestor Burma et les ouvrages consacrés à son père, Moi, René Tardi, prisonnier au Stalag II B. Que ce soit seul ou bien accompagné par Vautrin, Manchette, Forest, Daeninckx, Malet ou Pennac, à chaque fois Tardi nous emmène vers l’inconnu avec une sorte de magie graphique et narrative inégalable… Aussi, après avoir rêvé avec ses bandes dessinées, j’ai voulu le faire avec un dessin animé, Avril et le monde truqué, et grand bien m’a pris !Pour ce dessin animé issu d’une collaboration entre trois pays, France, Belgique et Canada, il faut préciser que Tardi n’est pas le seul acteur. Il a travaillé avec plusieurs autres génies et il est, lui, à l’origine des personnages et de l’univers. Après avoir travaillé graphiquement sur papier, après avoir réalisé le story-board de plusieurs scènes, il a laissé l’équipe s’emparer de ses personnages et mettre tout cela en mouvement ce qui lui a permis de dire après avoir vu le résultat comme un simple spectateur ou presque, je le cite :

« J’avoue que j’ai été assez surpris et content. Je n’avais vu auparavant qu’un bout à bout avec des scènes en cours d’animation ou manquantes, mais j’ai trouvé que le film achevé était réussi, et j’ai découvert avec plaisir beaucoup de choses qui avaient été conçues directement par l’équipe. J’ai retrouvé mon dessin, réinterprété par Christian Desmares, qui a été coréalisateur et chef animateur, et j’ai regardé cela avec attention, en étant ravi de constater que cela marchait bien. Cela a vraiment été une agréable surprise. »

Surprise pour lui, véritable plaisir pour moi qui ai tout simplement adoré cet univers et cette histoire. C’est à la fois du Jules Verne et du Tardi mais ce dernier n’est peut-être que la réincarnation du premier, c’est de la science-fiction et de l’Uchronie, de l’aventure et de la réflexion, de la philosophie et de l’écologie, une grand dessin animé mais pas du tout un film pour les enfants qui risqueraient là de s’embêter un peu en attendant la fin…Oui, j’ai été séduit par le travail de cette équipe et il me faudrait citer tous les noms tant l’apport de chacun est grand. Nous nous limiterons aux réalisateurs, Christian Desmares et Franck Ekinci, aux scénaristes, Franck Ekinci et Benjamin Legrand, sans oublier le créateur de cet univers graphique, Jacques Tardi… on pourrait aussi parler de celles et ceux qui ont donné, enfin disons plutôt prêté, leurs voix aux personnages dessinés… Marion Cotillard, Jean Rochefort ou Philippe Katerine. Oui, on l’oublie souvent les équipes sont beaucoup plus volumineuses en dessin animé qu’en bande dessinée…

Alors, il est encore temps d’aller voir Avril et le monde truqué qui est encore diffusé dans quelques salles, il est capital de vous rendre compte que l’animation ne se limite pas à quelques grosses productions américaines et si vous n’avez pas la chance d’aller voir cette petite merveille, consolez-vous avec l’album illustré – je n’ai pas dit bande dessinée mais illustré – qui vous donnera le regret d’avoir manqué un bon film mais vous permettra d’attendre la sortie en DVD…