Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Brocéliande par Mina

La forêt de Brocéliande est très célèbre en Bretagne. Elle est liée à la légende arthurienne et peuplée de créatures étranges, toutes plus mythiques les unes que les autres (enfin, c’est ce qu’on en dit). Impossible de venir en Bretagne à l’occasion du festival de bande dessinée du Quai des bulles sans faire de détour par ce lieu magique !

Malheureusement ici, nous n’avons pas le temps, ça grouille d’auteurs dans le coin et c’est ça qui nous intéresse. Mais par chance nous sommes allées à la rencontre de deux dessinateurs, Bertrand Benoit et Paul Frichet qui ont respectivement réalisé les illustrations des tomes 1 et 2 de « La forêt de Brocéliande », une série inspirée de cette forêt qui a tant marqué le peuple Breton… et pas que !

Chaque tome raconte une histoire différente et met en scène des personnages légendaires. Les créatures qui peuplent la forêt sont confrontées à des mésaventures qui ont un lien plus ou moins direct avec les humains vivant dans les alentours. Les histoires se déroulent dans des lieux réels qui composent la forêt et ont inspiré les auteurs.

Bertrand Benoit connaissait la forêt, mais pas Paul Frichet. Les deux dessinateurs ont laissé une grande place à leur imagination pour reconstruire Brocéliande. Des dessins superbes, réalisés après la confection d’un storyboard directement sur tablette nous plonge dans cet univers fantastique. Un univers vers lequel Bertrand, également dessinateur de la série Oracle, était désireux de se pencher afin que son jeune fils de sept ans puisse lire la bande dessinée et « qu’il arrête de pleurer en voyant papa dessinée des têtes coupés ».

Les prochains albums s’annoncent plus tristes, nous aurons le plaisir de retrouver Paul pour le quatrième et le sixième tome de la série tandis que pour Bertrand il faudra se rendre dans l’espace avec une série d’environ cinq tomes où des hommes partiront à la conquête d’exo-planètes pour sauver l’humanité.

Les deux auteurs ne s’étaient jamais rencontrés avant le début de la journée. Ils affichaient une complicité saisissante. Une rencontre sincèrement agréable qui s’est déroulée dans la bonne humeur malgré la fatigue. C’est peut être due à la magie de Brocéliande… ou du Quai des Bulles, allez savoir.

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Benoît Sokal par Romane

Un bar, une table, la vue sur la mer. C’est ainsi que je rencontrais Benoît Sokal en ce vendredi 27 octobre 2017 au festival du Quai des bulles de Saint Malo pour parler de son dernier projet : L’Aquarica.

C’est dans le même état d’esprit que le personnage féminin de cet album, que je m’aventurais en terrain inconnu, celui de l’interview. Je quittais ma baleine, mon confort, pour la première fois. Obligée de faire face à un monde dont je ne connais ni les codes ni les frontières. Ce qui est bien loin du cas de notre principal intéressé Benoit Sokal qui, justement, se joue des lisières de différents médias. Grâce à ce projet d’une bande dessinée qui serait éventuellement adaptée en jeux vidéo mais qui, tout compte fait, deviendra par la suite un projet cinématographique dirigé par Martin Villeneuve….

C’est en collaboration avec un vieil ami de l’instit Saint-Luc de Bruxelles, François Schuiten, et bercé par le culte de l’aventure, que Benoit Sokal donne naissance à ce récit empreint de mystère, d’exploration et d’expectative.

Pour les plus curieux, Aquarica relate l’histoire d’un mystère échouée sur la plage de Rhoodaven sous forme de crabe géant, cachant en son sein, une jeune fille énigmatique venue chercher de l’aide du bout du monde pour son peuple. En revanche pour celles et ceux qui sont d’ores et déjà séduits, il faudra patienter jusqu’à l’année prochaine, voir un peu plus, pour mettre fin au suspense lattant qui hante les planches du premier album.

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Youssef Daoudi par Mélanie

Entre dérision et humour noir… Youssef Daoudi nous fait (re)découvrir ces nombreuses batailles et combats de guerres à travers son regard particulier, un regard parfois naïf mais plus que passionné.

Appelé « Les maîtres de guerre », ce recueil d’histoires courtes informent rapidement sur quelques grands événements  historiques réels tout en ridiculisant leur (auto)proclamés chef. De Churchill à Napoléon… Daoudi, se pose en réel passionné d’Histoire en voulant nous donner un avant-goût plus léger et drôle afin de rendre ces scènes historiques plus accessibles aux yeux du grand public.

J’ai pu rencontrer simplement cet auteur autour d’une petite table pour une première interview à l’occasion du Festival Quai des bulles à Saint Malo. D’une manière assez détachée, notre conversation s’est orientée vers ces généraux, ces politiques… qui ont fait tuer des centaines – des milliers ou plus – de « braves » soldats. Le décalage étant énorme, et voyant mes expressions par rapport à cela, Youssef esquisse un léger sourire et me dit alors « ça, c’est intéressant… ».

J’ai compris qu’il jouait avec ces contrastes pour parler de faits dramatiques avec humour, son humour… L’album en devient chaleureux alors qu’il parle Guerre et Grands méchants !

Une rencontre pleine de vérités cachées et de réalités qu’il faut s’avouer, Youssef Daoudi fonce dans la mêlée sans pitié et nous conte avec brio et sur un mode très déjanté, leurs plus « beaux » faits d’armes et leurs réflexions indispensables !

Quais des bulles 2017 : La rencontre avec Halim par Mina…

Il reste encore quatre heures de route avant d’atteindre le festival de bande dessinée du Quai des Bulles de Saint Malo. Plus de cinquante interviews prévues dans le week-end et encore plus de bandes dessinées à lire. Halim, Halim… première interview de la journée. Mince, je n’ai pas encore touché à une de ses bédés.

C’est dans ces conditions que je me suis plongée dans l’univers de « Petite Maman », un album des plus profonds qui traite de la maltraitance infantile. Un univers à la fois violent et attendrissant dans lequel Brenda, notre héroïne, a le malheur d’évoluer. Brenda tient de vous, de moi, elle incarne l’innocence, l’injustice, le combat. Profondément touchée je referme le livre.

L’histoire de Brenda c’est avant tout un questionnement sur l’amour, la vie et la société. Les sentiments se mélangent, on ne ressort pas de cette lecture indemne. Mais c’est lors de la rencontre avec l’auteur que je me rends compte que son pari est gagné.

Halim aussi a souffert. C’est avec plaisir qu’il aurait écrit des bandes dessinées d’aventures extravagantes remplies d’héros tous plus forts les uns que les autres, mais la vie en a décidé autrement. Auteur et dessinateur, c’est à travers la bande dessinée qu’il exprime sa colère. Elevé dans un quartier sensible et confronté très tôt à la pauvreté, Halim, mène dans chacun de ses écrits un combat politique et social.

« Petite Maman » a vu le jour dans un contexte particulier : les attentats de Charlie Hebdo. Ami de Tignous, l’auteur connait une double peine. Ecœuré il arrête même ses écrits pendant un moment. Halim est un homme torturé qui nous partage sa douleur. Elle hante chaque page de « Petite maman ». En ressortent des dessins et un scénario à couper le souffle. Malgré cela, l’album n’est pas un simple coup de poing sur la table de la part de l’auteur. Son but est d’informer, de sensibiliser, de parler des sujets tabous, des sujets brûlants. Un album aussi déconcertant que cette rencontre. Un album que je ne pourrai que vous conseiller bien sûr !

La photo est de Romane…

Première journée à Saint Malo, Quai des bulles 2017 !!!

Difficile de résumer, en quelques lignes une première journée au festival Quai des bulles de Saint Malo 2017 !

Avant d’arriver, de se mettre au travail et de profiter pleinement de ces magnifiques rencontres, il y eut le départ en retard, les travaux sur l’autoroute et, point d’orgue de la matinée, la difficulté pour trouver un lieu où garer un véhicule qui, certes a réussi à nous transporter tous, mais qui avait le défaut structurel de mesurer plus de 1.90 mètres !!!

Mais quand tout cela fut réglé, quand nous avons eu les accréditations, nous avons réalisé que nous n’avions plus que 3 minutes pour prendre notre pique-nique…. Et c’est le ventre creux que nous partîmes à l’assaut de ces auteurs dont certains étaient, eux-aussi, assoiffés et affamés !

Alors, bel après-midi, au final 12 auteurs interviewés et de fort belles rencontres à vous raconter ou vous faire entendre… Et le paysage de la salle de presse, toujours aussi beau !!!

Préparation de Saint Malo : Christophe Regnault et Clemenceau

Souvent, quand on parle de Georges Clemenceau, on oublie le contexte délicat de sa vie, c’est-à-dire ce moment clef où la France va quitte – définitivement serais-je tenté de dire – la monarchie et ses dérives impériales pour devenir une République. Bien sûr en disant cela je n’affirme surtout pas que nous aurions trouvé le régime parfait mais cette phase de transition qu’est la première partie de la troisième République (de 1870 à 1914) aura été le « jardin » de ce fameux Clemenceau… Du coup, il faut être très prudent quand on va essayer de la cataloguer et de le faire tenir dans des petites boites portant les noms de Gauche, Radical, Laïciste, Socialiste, Nationaliste, Guerrier…

Comme souvent, une bonne bande dessinée peut aider à y voir plus clair et c’est bien le cas avec cet album Georges Clemenceau signé Dély (scénario), Regnault (story-board), Carloni (dessin) et Garrigues (dossier historique)…Je ne vais pas vous résumer sa vie, mais ce qui est un point très fort de cette bande dessinée c’est de ne pas vouloir tout vous raconter dans tous les détails depuis la naissance jusqu’à la mort… On va avoir tous les évènements forts de sa vie, en restant bien dans l’ordre chronologique, pour montrer comment se forme, se construit la pensée et l’action de Georges Clemenceau… On voit ainsi un homme de conviction qui ne se renie pas mais qui est obligé de rester pragmatique car il ne refusera jamais de prendre ses responsabilités, même aux moments les plus graves de l’histoire du pays… Alors, oui, on le voit s’opposer à Napoléon III, à défendre la Commune, à vouloir sauver la République naissante, à faire tomber des gouvernements les uns après les autres, à jouer le flic absolu, à défendre la séparation de l’Eglise et de l’Etat, à s’opposer à Jean Jaurès et, enfin, à devenir le Père de la Victoire… A chaque fois, fait après fait, décision après décision, on le voit devenir le Tigre ! Car il a bien mérité de ce surnom par son obstination, son courage, sa volonté et parfois sa méchanceté et sa cruauté…

Ce qui est remarquable dans cette bande dessinée, c’est que grâce à un superbe découpage de Christophe Regnault on finit par oublier que nous sommes dans un ouvrage scientifique et historique rigoureux, on se croit dans une grande aventure humaine et Georges Clemenceau devient un personnage de bédé comme les autres et c’est très fort !!!Durant le festival Quai des bulles de Saint-Malo 2017, nous allons avoir le plaisir de rencontrer Christophe Regnault pour cet album mais aussi pour le dessin de son Homme invisible et ce sera presque la dernière interview du festival, le dimanche… Nous serons probablement très fatigués mais gageons que la qualité de ce professionnel saura nous réveiller et nous faire passer un excellent moment !

Préparation de Saint Malo : Alain Dodier

Il y a trente-cinq ans, trois auteurs créaient une nouvelle série de bande dessinée sans savoir que vingt-six albums plus tard, elle existerait encore et que des fidèles lecteurs seraient encore là à la lire et même l’attendre… Alain Dodier est le grand créateur de cette série, Jérôme K Jérôme Bloche, et il avait été assisté à l’époque par deux coscénaristes, Pierre Makyo et Serge Le Tendre… très vite, Alain Dodier construit seul ses scénarios et la série devient sa série à proprement parler…

On peut avoir plusieurs niveaux de lecture de ces albums et le public visé est essentiellement le grand public, un public très large et, donc, qui inclut les adolescents… Pourtant, très régulièrement, les thèmes abordés touchent à des secrets de familles, à des aspects inavouables des êtres humains et si on s’en tient aux deux derniers parus, à l’exploitation des femmes étrangères, à la violence sexuelle intrafamiliale…  Oui, sous des aspects d’enquêtes policières, les aventures de Jérôme K Jérôme Bloche ne sont pas les enquêtes d’un simple privé, ne sont pas une parodie des privés des séries B américaines, ou, du moins, ce n’est pas que cela !

Ce sont, avant toute chose, des histoires profondément humaines où l’enquête est presque toujours un prétexte à aborder des thèmes sociétaux plus graves, plus essentiels à l’humanité… Dans le dernier paru, Le couteau dans l’arbre, il s’agit des frasques sexuelles d’un notable vis-à-vis de sa femme, de sa fille… Attention, rien n’est explicite – on reste dans une histoire lisible par tous – mais il n’y a aucun doute sur les accusations qui pèsent sur notre chef d’entreprise…

Voilà donc une série que ne se contente pas de nous distraire mais qui régulièrement se replace au cœur des questions citoyennes et cela me fait très plaisir. Je ne suis pas certain que le style graphique très classique et esthétique, avec les belles couleurs de Cerise1, soit l’idéal pour séduire mes étudiants mais j’espère que les thématiques abordées sauront les convaincre de l’intérêt de cette série… J’attends beaucoup de la rencontre avec Alain Dodier pour le cheminement dans ce sens-là…

Pour ce qui est des personnages récurrents – pour ceux qui ne connaitraient pas encore la série – disons que Jérôme K Jérôme Bloche est un privé de petite envergure, pas excessivement futé, maladroit – y compris dans ses relations avec son amoureuse, Babette – et qui est d’origine des Hauts de France comme son créateur. Comme Jérôme est toujours prêt à rendre service, comme il ne sait pas dire non, comme il est somme toute assez faible… il est toujours pris au piège, enfermé dans des affaires délicates et a beaucoup de mal à s’en sortir…

Cette fois-ci, appelé à l’aide par son oncle, il se retrouve à mener l’enquête au profit d’un homme peu sympathique, à se mettre mal avec toute le reste de sa famille, à devoir défendre l’insoutenable… Heureusement, comme bien souvent, Babette va veiller au grain…

Ce dernier album est d’une grande humanité et il sort au moment d’affaires de harcèlements sexuels ce qui donne une force encore plus singulière aux propos de l’auteur sans que l’on puisse l’accuser de profiter d’un effet d’aubaine ! Du coup, il faut lire cet album et le faire lire pour bien faire comprendre que le harcèlement sexuel et le viol sont des crimes qui peuvent frapper dans tous les milieux et dont sont victimes le plus souvent des femmes et des enfants… le tout dans un pays civilisé pour ne se limiter qu’à la France… enfin, pays dit civilisé !

Chambéry BD 2017 : Franck Bonnet

Franck Bonnet – aucun lien de famille même si nous portons le même nom et que nous nous sommes déjà rencontrés il y a plus de 20 ans – est le dessinateur de la série Les pirates de Barataria, une magnifique série qui compte déjà une dizaine d’albums… Dans ce travail il est associé à son ami Marc Bourgne qui joue le scénariste…

J’avais bien prévenu mes étudiants que ce dessinateur était devenu un expert de très haute volée dans le domaine de la marine à voile et qu’il n’était pas question d’improviser les questions sur les voiles, les cordages et autres accessoires de ces grands voiliers qui traversaient l’Atlantique même quand la tempête soufflait… Trop pointu l’artiste, il fallait se méfier…Alors, quand on est passé près de lui le samedi et qu’il devisait gaiement avec un lecteur sur les avantages et inconvénients des cordages anglais… personne n‘a été surpris et nous avons passé notre chemin, l’air de rien…

Mais, attention, cela ne signifie aucunement que la série serait à éviter car Les pirates de Barataria est une série à lire et nous allons quand même en dire quelques mots…

Les pirates !!! Tout un programme et c’est vrai que depuis le plus petit âge j’ai toujours aimé les Pirates, les Corsaires, les Cap-horniers, les Marins en général… Pour ce qui est de la bande dessinée, j’ai baigné dans Barbe-Rouge, une bande dessinée de Pilote que j’aimais beaucoup et dont les albums sont restés en belle place dans ma bibliothèque… Mais je ne suis pas le seul à penser ainsi car je crois que les pirates en font rêver plus d’un…Donc, cette série de Bourgne et Bonnet parle de pirates. J’ai lu le premier au moment de sa sortie et j’avais apprécié le scénario de Marc Bourgne ainsi que la mise en dessin très dynamique de Franck Bonnet mais je n’ai pas suivi régulièrement. Les sorties sont nombreuses et si on se laisse surprendre, on prend trop de retard…

C’est l’année dernière, quand j’ai vu que Franck Bonnet serait à Angoulême, que le déclic a eu lieu, j’ai relu toute la série complète jusqu’au dixième, le dernier paru. Grand bien m’en a pris car la série est d’une grande qualité. Un scénario bien construit et dosé qui donne au lecteur l’envie d’aller jusqu’au bout, pas pour d’obscurs artifices d’auteur mais parce que les destins d’Artémis Delambre, des frères Laffite, de la Prussienne de service et de Catherine finissent par nous obséder, on les aime ou on les déteste, mais on veut les accompagner jusqu’à la fin…Même si la mer n’est pas omniprésente, même si beaucoup de l’histoire se déroule au sol, dans les bayous ou dans les déserts, dans les palais ou des abris de fortune, il n’en demeure pas moins que je suis fasciné par grand nombre de scènes de mer, combats maritimes, tempêtes tropicales… Les bateaux de Franck Bonnet semblent naviguer réellement, pour un peu on les verrait presque disparaitre à l’horizon…

Derrière toute cette saga, il y a un cadre bien réel et historique. Nous sommes au début du dix-neuvième siècle, Artémis est française et elle a un secret dont je ne dirai rien mais que vous allez découvrir au fur et à mesure. Les frères Laffite ont bien existé et ce sont bien eux qui ont créé la république de Barataria dans les bayous de Louisiane. Les différents conflits entre Américains, Anglais et Français sont eux aussi bien réels… et toute cette histoire est une grande série d’aventures, d’espionnage, de fidélité et de trahison, d’amour et de passion, de manipulation et de secrets…

Alors, cette fois-ci, à Chambéry, on n’a pas pris le temps d’une interview car nous n’y étions qu’une seule journée que je n’avais pas de spécialiste des cordages dans l’équipe… Mais ce n’est que partie remise et s’il est à Saint-Malo, on prendra qui sait, la mer avec lui pour qu’il nous explique tout cela… et on n’en reviendra peut-être pas qu’il soit dessinateur et pas marin !

Chambéry BD 2017 : une journée de découvertes et rencontres par Viviane

A l’occasion du festival de la BD à Chambéry, deux de mes camarades et moi-même sommes allés à la rencontre de plusieurs dessinateurs, scénaristes ou encore producteurs en compagnie de notre professeur Michel Bonnet.Nous avons eu la chance de rencontrer Valp, dessinatrice de BD chez Delcourt, afin de discuter de sa BD « Les fantômes de Neptune », mais également Thibaud de Rochebrune pour ses dessins dans le diptyque « Michel Ange, le banquet des damnés » scénarisé par Eric Adam, ou encore Philippe Xavier pour parler de sa BD « Hyver 1709 » qu’il a créé avec sa compagne. Dans leurs cas, nous avions déjà prévu de les interviewer pour la radio RCF (et surtout pour le plaisir, on ne va pas se mentir). Mais tout ne s’est pas passé comme nous l’aurions voulu ; Vehlmann par exemple, très occupé lors de ses dédicaces, n’a pas eu le temps de se retirer afin que nous fassions un enregistrement. En revanche, il a gentiment accepté de répondre aux questions de mes deux camarades en direct de sa table de dédicace afin d’en apprendre plus sur sa série « Seuls » et les incontournables aventures de « Spirou et Fantasio ». Nous aurions évidemment voulu avoir un entretien avec le célèbre Boucq, invité d’honneur du festival, mais il fallait participer à un tirage au sort pour avoir une dédicace, alors imaginez pour une interview… Nous espérons que ce ne soit que partie remise !Et pour ce qui est des imprévus agréables et surprenants, nous avons rencontré Laurent Segal, producteur dans Kanari Films, une société de production indépendante spécialisée en documentaires, qui nous a fait partager son expérience quant au documentaire dit de création paru en 2008 sur Largo Winch. Ce long-métrage retrace le périple de deux auteurs à la recherche de leur personnage et propose de répondre à la question : comment s’élabore un album de bande dessinée ? Un sujet d’autant plus intéressant de par le récit qu’en a fait Laurent Segal, mettant un point d’honneur sur la relation de confiance, la rencontre et les liens humains.Une autre rencontre inattendue que nous avons eu la chance de faire concerne Thierry Mornet, appelé Terry Stillborn, responsable éditorial Comics chez Delcourt, qui nous a parlé de sa seconde vie, celle de scénariste. Depuis quatre ans en effet, il publie une série de comics « Le garde Républicain », qui a remporté le premier « Éléphant d’Or Comics » attribué lors de la précédente édition du « Festival BD Chambéry Savoie ». Personnage patriote et non pas nationaliste, le garde républicain provient en réalité d’un concours qu’il avait perdu lors de ses 15-16 ans dont le but était de créer un super héros français. C’est finalement 35 ans plus tard que Thierry Mornet décide de le ressortir, de l’améliorer, dont la démarche principale est de défendre le citoyen et les valeurs de la République, allant même jusqu’à lui créer une partenaire pourtant évidente appelée « Marianne ». C’est un projet qu’il qualifie de collectif, car il fait constamment appel à de nouveaux dessinateurs, en fonction des époques à laquelle se trouve son personnage, tels que Danny Rhodes, Stéphane Roux ou encore Elsa Charretier.Enfin, sous le chapiteau situé à l’extérieur du centre socio-culturel, nous avons discuté avec deux femmes surprenantes, Sophie dite « Sof », illustratrice, et Anne-Françoise dite « Raf », scénariste, de la collection « Dis-moi Manou ». Issue de l’association « Un autre sens », cette collection pour la jeunesse relate des thématiques apparemment complexes car non-visibles, telles que la conscience d’âme ou encore la notion de la part créative de l’être. C’est donc à travers la bande dessinée et avec pertinence qu’elles permettent aux enfants de comprendre des notions que les parents peuvent parfois, si ce n’est souvent, avoir du mal à expliquer.Cette journée fût finalement une vague d’informations, de rencontres et pour ma part de totale découverte du monde de la BD, et c’est avec un grand plaisir que je vous ai partagé mon expérience.