Quai des bulles 2017 : La rencontre miraculeuse avec Vincent Froissart et Etienne Le Roux par Michel…

On a beau être habitué et depuis longtemps aux petits miracles de la vie, il n’en demeure pas moins vrai que chaque fois qu’il s’en produit un c’est le bonheur…

La journée n’avait pas si bien commencé que cela car on m’avait dit que je n’allais pas pouvoir rencontrer Vincent Froissart ! Vous ne le connaissez probablement pas, et c’est justement pour cela que je voulais le rencontrer, pour vous le présenter… C’est un illustrateur hors norme, un dessinateur merveilleux et sa dernière bande dessinée, La Mille et unième nuitest un petit diamant à admirer en paix ! Mais, comme le rendez-vous n’allait pas avoir lieu, il était temps de passer à la suite du programme…

Étienne Le Roux

Deux heures plus tard, c’était au tour d’Etienne Le Roux de venir parler devant le micro… Il arrive, à l’heure et de très bonne humeur, nous présente son épouse – je dis « nous » car je suis accompagné de Romane – et nous lui expliquons que les questions porteront sur son rôle de dessinateur dans la série 14-18 – que je suis depuis le premier album et le huitième vient de sortir – et sur Sept macchabées – que Romane a beaucoup apprécié – avant de lui préciser que comme il est aussi scénariste de La Mille et unième nuit, on finirait probablement sur ce travail très différent…

Son épouse qui n’a pas perdu une miette de ce qui se dit rebondit immédiatement et nous propose :

« Puisque vous voulez parler de La Mille et unième nuit, je vais aller chercher Vincent car il est là et nous attend pour aller manger ! »

Vincent Froissart

Et c’est ainsi que nous allons finalement pouvoir recevoir Vincent Froissart. Le dessinateur et le scénariste de ce très beau conte d’inspiration soufie et si beau et agréable à lire…

Une très belle rencontre à plusieurs voix car, finalement nous sommes quatre autour du micro pour parler d’univers fort différents qui vont du réalisme de la guerre de 14-18 au conte oriental en passant par une histoire de morts vivants…

Et c’est bien cela le petit miracle de la vie quotidienne, accepter que l’improbable, l’imprévu, s’installe à notre table et en profiter pleinement… Il nous faut donc remercier avec beaucoup de chaleur et d’amitié l’épouse d’Etienne Le Roux qui a su réagir instantanément et sans qui, ce jour-là, je n’aurais pas rencontré Vincent Froissart…

Quai des bulles 2017 : Autres temps, autres bandes dessinées…

Partir à Saint-Malo pour le festival Quai des bulles 2017, c’était – même si cela n’était pas formulé de façon claire – accepter le choc culturel et générationnel. En effet, un prof de 61 ans ne peut pas avoir les goûts d’un jeune de 22 ans. Ce n’est ni un constat pessimiste, ni un regret, ni une lamentation… c’est juste factuel !

Alors, bien sûr, certaines bandes dessinées peuvent faire l’unanimité dans le groupe et ce fut le cas pour certaines. Je pense par exemple à Petitd’Hubert et Gatignol.

Hubert

La bande dessinée a suscité des vagues d’enthousiasme, tout le monde voulait être là pour l’entretien et je pense que certains s’en souviendront longtemps de cette rencontre presque magique…

D’autres – bandes dessinées ou auteurs – ont réveillé des passions pour la poésie, le destin des femmes ou la fantaisie… Moins d’universalité mais bien des envies transgénérationnelles évidentes avec des rencontres pour partager des goûts spécifiques…

Enfin, il m’est arrivé plusieurs fois de me retrouver seul devant un auteur qui pour mes étudiants était vieillot, désuet, ringard… même s’ils n’osaient pas le dire comme cela. Je pense à deux auteurs importants pour moi qui défendaient des albums de séries que je suivais depuis longtemps…Je pense en tout premier lieu à Alain Dodier. C’est 1982 qu’il créait avec ses amis la série Jérôme K Jérôme Bloche que maintenant il continue seul. Je l’ai découverte presqu’à sa sortie et depuis je lui suis resté fidèle…

Alain Dodier

Des histoires policières sympathiques et profondément humaines, un dessin très classique, une narration assez proche de la ligne claire… Les thèmes récents sont très importants, pas du tout négligés par les étudiants mais on sent bien que le style, le graphisme, la narration ne passent plus très bien et je suis seul durant l’interview… Ce qui, il faut le dire, ne gâche absolument pas mon plaisir !Je pense aussi à André Le Bras… Je ne le connaissais pas du tout mais il a réalisé le dessin du dernier album sorti des aventures de Buck Danny. Là la série à 70 ans et je n’étais pas là à sa naissance. Plus fort, je ne l’ai découvert que sur le tard. Pourtant, très jeune les séries aéronautiques m’ont captivé mais élevé à l’école pilote, j’ai d’abord suivi les aventures tout aussi passionnantes de Tanguy et Laverdure… Puis je me suis mis à Dan Cooper, Adler et, enfin, j’ai découvert Buck Danny. Depuis j’ai rattrapé mon retard de lecture et j’étais très heureux de pouvoir évoquer ce personnage avec un dessinateur qui lui non plus n’était pas là à la naissance de la série avec Charlier, Hubinon…

André Le Bras

Mais je comprends bien que les goûts, les préférences, les choix soient variés avec les âges et ce type de reportages intergénérationnels met en lumière ces différences qu’il faut assumer…

Autres temps autres bédés, en quelque sorte !

Quai des bulles : La rencontre avec Olivier Petit par Michel

Parfois, on vit à Saint-Malo des rendez-vous atypiques. On n’est plus en face d’un auteur, d’une dessinatrice ou d’un coloriste mais bien avec un éditeur… Ok, Olivier Petit n’est peut-être pas le plus grands des éditeurs, le plus spectaculaire, le plus connu ou le plus riche, mais, c’est indiscutable, il tente de faire, avec soin et attention, les livres dont il a envie, ceux qu’il voudrait lire ou qui manquent dans les librairies…

Vendredi en fin de journée, face à la Manche, nous parlons ensemble de son Guide de Paris en bandes dessinées… aux éditions Petit à Petit. Oui, certains pourraient être tentés de dire qu’il s’agit là d’un guide de Paris de plus, ou d’un coup commercial parce que la bédé  se vend bien ou du travail inutile de quelqu’un qui ne sait pas quoi inventer pour faire parler de lui…

En fait, c’est avant tout un excellent guide de Paris, basé sur les monuments les plus visités de la ville. On trouve tous les éléments dont on a besoin pour les visiter, les comprendre et s’en souvenir… Chaque monument est accompagné d’une petite bande dessinée pour nous raconter un peu de ce monument. Olivier me dit que c’est comme si on visitait le monument en compagnie d’un guide ou, mieux, puisque l’on est dans la bédé, d’Oncle Paul… En trois pages, une anecdote qui viendra habiter notre mémoire et qui rend vivante notre visite à venir… Parfois, elle vient donner sens à la visite passée car on peut aussi lire l’ouvrage en rentrant de Paris !

Franchement, je ne vois pas les minutes s’égrener et je découvre là un personnage sympathique, direct, clair… Nous sommes en fin de journée donc la discussion se terminera car il est temps de rentrer sur Saint-Jacut-de-la-Mer, lieu de notre villégiature nocturne, mais j’espère bien rencontrer plus souvent cet homme… D’ailleurs, dès le lendemain, chaque fois que je le croise, il m’envoie un signe très amical ponctué d’un « Tout va bien Michel ? »…

Durant l’entretien, il évoque tous les auteurs de bandes dessinées qui ont participé à cette aventure et il précise que tous les auteurs sont venus avec enthousiasme avec des envies très particulières de lieux à faire vivre… Chacun a pu choisir et du coup dessine ou raconte un lieu qui l’aime ! Au résultat, que du bonheur !

Il va être temps d’aller tester ce guide à Paris !!!

Quai des bulles 2017 : La non rencontre avec Virginie Augustin par Michel

Quand on attend un auteur pour l’interviewer, on construit toujours – même de façon inconsciente – l’entretien idéal à l’avance… Ce qui est risqué car l’auteur ne va pas toujours aller dans votre sens et vous avez peut-être eu une lecture de son ouvrage qui va dans le sens opposé à celui qu’il croyait suivre… Je dis tout cela avec beaucoup de prudence car finalement le livre étant devenu une chose publique, chacun peut lui trouver un sens et celui de l’auteur n’est pas le seul ni le meilleur…J’en étais là de mes cheminements intellectuels – sans aucune prétention – quand Virginie Augustin n’est pas venue à notre rendez-vous… Ce n’était pas par bouderie, coup de colère ou mépris mais tout simplement parce qu’elle devait participer à une cérémonie de remise de prix…

Pourtant, j’étais très motivé pour cette rencontre, surtout après la lecture des deux derniers ouvrages que j’avais lus, Monsieur désire ? et 40 éléphants, Florrie, doigts de fée. Deux belles histoires avec Londres en toile de fond, des femmes au premier plan et des femmes décidées surtout. D’ailleurs si cela n’avait pas été le cas, probablement que Virginie aurait refusé ces projets… Enfin, là je repars dans les questions-réponses sans la dessinatrice…

Monsieur Désire ? est un très bel album scénarisé par Hubert que nous avons bien rencontré durant le festival et cela raconte une histoire très particulière… Une sorte de relation immobile entre un jeune dandy anglais d’origine noble et riche et une femme de chambre plutôt moche et profondément humaine. L’un est dépravé, l’autre pure et paisible, l’un est puissant l’autre sans aucune défense… Tout les sépare et rien ne pourra abolir les frontières entre eux d’autant plus que nous sommes dans l’Angleterre victorienne…40 éléphants, Florrie, doigts de fée est une histoire dans un quartier de Londres mais cette fois-ci plus dans les bas-fonds, avec des voleuses, une population qui tente de survivre comme elle peut et qui se déroule en 1920… Un peu plus polar-social, un peu plus aventures mais là encore avec quelques femmes de caractère… et ce n’est pas si simple d’être voleuse à Londres, les voleurs tentent de défendre leur espace de travail… Non mais !

Bref, même si nous n’avons pas rencontré la dessinatrice, deux bandes dessinées à lire et offrir… Quant à Virginie, je lui dit à la prochaine fois, sans rancune !

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Marie Spénale par Charline

Aujourd’hui le 27 octobre 2017, je viens de fouler les coulisses du festival de la BD, Quai des Bulles, à Saint-Malo. J’ai reçu mon accréditation presse et me voilà plongée dans le monde du journalisme, entourée de mes camarades et de Michel Bonnet.

A peine entrée dans la salle dédiée aux interviews, Michel Bonnet, notre professeur, nous montre du doigt une table ronde près de la baie vitrée qui donne sur la mer. C’est La table ! Celle autour de laquelle nous allons accueillir nos artistes. Nous sommes un peu stressés, c’est une première, et c’est le professeur qui ouvre le bal, ce qui nous a permis de consolider nos questions.

Heidi au printemps ou le passage à l’âge adulte…Il est 15h30, ma première interview commence. Je reçois Marie Spénale, qui porte les trois casquettes dans la réalisation de son premier album graphique, Heidi au printemps : scénariste, illustrateur et coloriste. Elle s’est fait connaître grâce à son blog, Les Lapins Roses Ne Courent Plus Dans Les Prés, et a reçu un prix en 2012 à Angoulême en tant que meilleurs webBD.Heidi au printemps, c’est la découverte du désir, l’envie de vivre en indépendance et la peur de blesser son entourage. On redécouvre Heidi, maintenant adolescente, qui ne veut plus vivre à la campagne. Alors elle rêve de la ville, de ces beaux jeunes hommes et de la liberté qu’elle pourrait connaître. A travers ce conte initiatique, Marie Spénale, nous fait entrer dans l’intimité d’Heidi, la découverte de son corps et ses premières relations sexuelles et elle dépeint la curiosité avec subtilité.

Le personnage pur et lisse de la petite Heidi laisse place à une jeune femme avec ses attentes, ses déceptions et un tempérament bien affirmé. Marie ne cherche pas à vendre du rêve à travers une histoire fantasmée et idyllique, mais raconte la vie d’une jeune fille devenue femme. Je pense que c’est pour cela qu’elle a choisi un style de dessin un peu crû, c’est du moins ce que j’ai ressenti à la lecture…

Passées les premières minutes, je commence à respirer mieux, à me détendre et à profiter de la rencontre… Allez, finalement, ce n’est pas si stressant que cela d’interviewer une jeune autrice !

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Jean-Paul Bordier par Romane

Un travail en équipe aussi conséquent que celui que nous menons depuis notre arrivée au festival Quai des bulles à Saint Malo, nécessite un planning serré et préparé à l’avance… On a lu avant les ouvrages, choisi nos « interviewés » et pour moi, cette seconde journée démarre sur les chapeaux de roues et la crainte monte au fur et à mesure que les minutes défilent sur ma montre. Je m’apprête à rencontrer le dessinateur de deux albums de la série Nains des éditions Soleil. Je revois mes notes succinctement comme un adolescent révisant juste avant un contrôle et pose mes yeux sur son ouvrage. Je lis, comme écrit en grosse lettre sous l’intitulé dessinateur : JEAN-PAUL BORDIER. C’est un peu comme un vertige ou une émotion difficile à maitriser…

Mais par où pourrais-je bien commencer ?

L’heure fatidique arrive enfin et je vois s’avancer vers moi ce fameux Jean-Paul Bordier que je redoutais tant et qui finalement ne m’intimidait pas comme j’aurai pu l’imaginer. Il s’avérait qu’il n’était pas plus à l’aise que moi et c’est sur un ton tendu au départ mais simple que nous avons alors entamé notre discussion.Après quelques albums de la série Elfes et bercé par les univers de Legend (Ridley Scott) et Willow (Ron Howard), on retrouve Jean-Paul Bordier dans un monde plus dur et brutal, celui des Nains. Il s’appuie sur les designs de Pierre-Denis Goux, spécialiste en la matière pour ainsi appliquer certains codes graphiques propres à l’univers des Nains et planche ensuite sur ses pages pour donner vie à Dröh et Oösram des errants. Le défi, qu’il aime relever, est de mettre en scène les scénarios assez denses de Nicolas Jarry…

L’univers des Nains est certes violent mais la discussion avec Jean-Paul Bordier ne l’est pas du tout et au fil des minutes, la tension disparait… Allez, croyez-moi, les Nains ne sont pas désagréables à fréquenter…

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Tamara de Lempicka par Mélanie

Mondaine, cultivée, théâtrale, mégalomane, artiste aux mœurs débridés et aux allures de femme fatale, Tamara de Lempicka est une icône de l’Art Déco des années 20.

Je découvre cette femme une nuit entre plusieurs lectures grâce à la génialissime collaboration entre Virginie Greiner et Daphné Collignon, respectueusement scénariste et dessinatrice de Tamara de Lempicka, la bande dessinée qui gagne à se faire connaître.

Une page, deux pages…trois pages et je me rends compte que je n’ai jamais été autant attirée par un personnage, je veux alors tout savoir sur elle… Découvrir tout d’elle, sa beauté, ses talents, son charisme et son élégance.

Il est une heure du matin, après une journée éprouvante mais impossible de fermer les yeux ou ne serait-ce que de penser à continuer la lecture demain. Je dévore cette bédé en moins de 20 minutes et prends plaisir à relire une planche alors que j’ai absolument tout compris.

Je veux tout savoir, ne rien laisser passer, je veux m’arrêter sur chaque détail, chaque point de lumière si joliment dessiné par Daphné, qui, soit dit en passant, transcende la beauté de cette femme par son sublime graphisme… La scénariste, Virginie Greiner, a su trouver le bon rythme pour me faire entrer dans cette vie fabuleuse…La bande dessinée ou, plus exactement, Tamara brille et rayonne dans ma chambre, je la vois danser autour de moi, elle me regarde avec ses immenses yeux de biche et me parle. Ce sont des messages que je comprend, la féminité est une fierté, sa sensualité complètement assumée m’emporte dans un monde où les femmes décident de leur vie, de leurs carrières sans s’enfermer dans une case. Je découvre cette femme, ses convictions et une époque pleine d’audace et de manière.L’époque des années vingt m’immerge dans ce cadre huppé de cette société parisienne branchée où Tamara fascine et trouble, se balançant entre son Art et sa vie de famille qui crée une forte ambiguïté sur son rôle de mère et sa vie d’artiste accompli. Progressivement, l’album laisse entrevoir des croquis, des esquisses et des tableaux de l’artiste sublimés par la patte de Daphné Collignon, qui fait revivre la peinture de l’artiste et se nourrit de son style pour la présenter.

Merci. J’ai découvert Tamara de Lempicka, une artiste troublante qui ne cesse de m’émouvoir par la grâce de son art, du dessin de ces femmes inoubliables aux regards incroyablement pétillants.

 

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Fanny Lessaint par Mina

« Lolonoa », drôle de nom pour un pirate ! Je songe à la bande dessinée de Fanny Lessaint. Une rencontre que j’appréhende, car il est, à mon sens, toujours plus difficile d’interviewer des auteurs dont j’ai sincèrement apprécié le travail…

L’histoire se déroule en Espagne, au 17ème siècle. Lolonoa est un pirate cruel et redouté. Lors de notre rencontre avec lui au début de l’album, il est déjà mort. Dès la première page Fanny plante le décor. Une ambiance sombre dans laquelle on se sent transporté et bercer par la plume de l’autrice. Voilà une bande dessinée peu ordinaire. Fanny Lessaint c’est une autrice, une dessinatrice mais surtout une poétesse. Les dessins sont aussi fins que l’écriture et se marient parfaitement.

C’est dans cet univers au penchant masculin qu’elle nous transporte avec brio, en ressort une œuvre autant littéraire que graphique qui se détache des modèles de « bandes dessinées à bulle » plus courantes.

Mais comment notre protagoniste a-t-il pu devenir si cruel ? Fanny Lessaint nous conte les aventures qui ont mené Lolonoa à sa perte. Elle s’intéresse à la psychologie du personnage, son caractère a été soigneusement étudié. Inspirée de faits réels et des écrits de Carmen Boullosa, une poétesse et romancière Mexicaine, l’autrice fait évoluer son personnage dans une ambiance des plus poétiques jusqu’à ce qu’il devienne un véritable démon.

Lolonoa, c’est le genre d’anti-héros que l’on apprend à aimer. Que l’on ne veut plus lâcher. Il reste une part d’ombre quant à la réalisation d’un second tome car la fin a été travaillée de façon à ce que la boucle soit bouclée. Pour les mordus du pirate encore un peu d’espoir, rien n’a encore été décidé.

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Grégory Panaccione par Charline…

… ou, comment se faire évincer !

Le 28 octobre 2017, à Quai des Bulles de Saint-Malo, il est marqué sur mon planning “14h interview Grégory Panaccione, dessinateur de la DB ChronosQuad”. C’est une série de 4 tomes que j’ai lu pour l’occasion. J’étais prête, j’avais mes questions et je sentais que ça allait bien se passer.

Et voilà qu’on me dit que cela ne va pas être possible, il est pris à cette heure-là… Mais comme Grégory Panaccione souhaitait rencontre Michel Bonnet, il fait reporter à 17h… Il y a une petite fenêtre libre d’interview… Mais, du coup, je vais devoir interviewer avec Michel Bonnet… Mon prof !

Je suis un peu vexée, frustrée… On ne me ferait pas confiance ?  Mais je comprends que lors de tels évènements, chacun fait comme il peut… Editeur, responsable de stand, attachée de presse, auteur, journaliste et même l’étudiante journaliste…

Alors, avec mon prof, on se prépare à faire l’interview à trois, lui, l’illustrateur et moi. Mais lors de la prise de son, Michel (mon professeur) est tellement pris par la discussion qu’il en oublie de me tendre le micro, à la fin de l’interview je n’ai posé qu’une question, une petite question… Je pense que ce soir je vais écouter La tristitude d’Oldelaf. Mais, voyons le bon côté des choses, en étant avec mon prof, j’ai pu comprendre ce qu’était une véritable interview entre gens passionnés. J’ai encore du chemin à parcourir mais un jour, l’élève dépassera le maître !

Mais, au fait, ChronosQuad, de quoi s’agit-il ?

C’est du tourisme par saut dans le temps, un polar de science-fiction et une bolée d’air frais et d’humour. On suit l’histoire de Bloch, un jeune homme qui vient de recevoir l’appel de sa vie : il va enfin intégrer la mythique Chronosquad pour une mission en Égypte antique ! Une banale fugue d’adolescents d’un centre de vacances que l’expérience de ses coéquipiers, Penne et Beylogu, devrait permettre de résoudre rapidement. Mais ce qui se présentait comme une balade temporelle de santé se transforme bientôt pour Bloch en voyage initiatique…

A travers cette BD, on peut voir le talent de l’illustrateur, qui a réalisé les 4 gros volumes en 1 an seulement ! A croire que, lui aussi, a remonté le temps pour en gagner !!!

Quai des bulles 2017 : La rencontre avec Hubert par Charline

Mélanie et moi rencontrons le scénariste de Petit ou de La nuit mange le jour, Hubert. Ces deux BD nous plongent dans un univers sombre, en noir et blanc.

Petit mais puissant !

Petit est une bande dessinée mettant en scène des géants appelés par les humains les Ogres-dieux. Pour créer ces géants, les premiers engrossaient des humaines qui mourraient à la naissance de monstrueusement grands bébés. Mais depuis quelques générations, les ogres ne s’accouplent plus qu’entre eux. Ce qui donne naissance à des êtres de plus en plus idiots, moches et incompétents.

La reine ogre enfante d’un enfant et décide de le garder et de l’élever à l’insu du roi ogre. Elle l’appela Petit car il est minuscule. On suit les aventures de Petit, qui découvre son père, la violence que subissent les humains et se voit déchiré entre suivre son instinct animal et devenir le roi des ogres ou vivre auprès des humains, simplement.

Dès les premières pages, on est absorbé par l’histoire et on en veut toujours plus. C’est dans cet univers à l’architecture gothique et aux ogres mangeurs d’hommes que Hubert nous transporte et nous dévoile une partie de sa folie.

Son dernier ouvrage, La nuit mange le jour, est une histoire beaucoup plus personnelle…

Bien sûr, ce qui est raconté dans ce livre n’est pas ce qu’Hubert a vécu, mais cela retrace des brides de sa vie en tant qu’homosexuel. Hubert a mis 20 ans à peaufiner cette BD. Il nous dévoile ici certains éléments de sa jeunesse… Homo, rebelle, envie de mourir, à la recherche d’absolu…

Quand on lit cette BD, on ne peut s’empêcher de rougir, d’être mal à l’aise et en même temps on continue jusqu’à la fin, presque en apnée. C’est comme un thriller psychologique, on veut savoir la fin même si c’est oppressant !

Tout ce que vous trouverez et lirez de ce scénariste Hubert sera bizarre, car tel est sa vision des choses. Il est aussi un remarquable coloriste de bande dessinée et plusieurs fois nous avons croiser des bandes dessinées dans lesquelles il avait assuré les couleurs et c’était beau ! Tout simplement… Comme tous ses livres… Alors, bonne lecture !