Angoulême 2018, rencontre avec Charlie Adlard par Nicolas !

Dans une ambiance post-apocalyptique tant par la masse de journalistes et auteurs que par le bruit ambiant dans l’espace presse, un Anglais connu sous le nom de Charlie Adlard s’est dirigé vers notre table. Nous avions rendez-vous… Oui, parfois, l’apprenti journaliste rencontre des grands, voire des très grands !Ce dessinateur connu pour être extrêmement rapide est avant tout un être humain (et non un rôdeur) ayant la tête bien sur les épaules, arborant un sourire toujours radieux, restant très accessible malgré les chiffres de ses ventes…Il a commencé à travailler sur « The Walking Dead » suite a l’appel du scénariste Robert Kirkman.

Étonnamment ou non, Charlie n’est pas un grand adepte du genre « Zombie », mais il apprécie beaucoup le surnaturel, expliquant certainement le niveau de détails sur ses dessins. Quant à lui, le choix du noir et blanc n’en étais pas réellement un, puisque c’est le scénariste Kirkman qui a imposé cette condition à Charlie.Si nous prenons le temps de revenir sur cette série, alors que beaucoup de téléspectateurs de la série TV (à partir de 2010) ignorent encore que ce fut avant tout une série dessinée sur papier, il est important de rappeler que lors de la parution des premiers albums (2003), personne ne croyait à son succès, ni les auteurs ni l’éditeur… Aujourd’hui, c’est devenu le succès éditorial par excellence…Pour Charlie Adlard, Walking Dead est une « succes story » à laquelle il ne s’attendait pas ! Cela lui permet désormais de travailler sur de futurs projets tels que « Vampire State Building »… On lui souhaite de continuer encore longtemps, et de faire cauchemarder petits et grands durant des décennies encore. Ce qui est fort probable puisque le scénariste avait présenté cette série comme n’ayant pas de fin…

Angoulême 2018 et la rencontre avec Sean Phillips par Nicolas

En cette journée pluvieuse sur Angoulême du jeudi 25 Janvier 2018, nous avons eu la chance de rencontrer un rayon de soleil perçant les nuages et réchauffant le festival, Sean Phillips.Avant toute chose, il faut savoir que Sean Phillips est un dessinateur britannique de comics américain de renommée internationale. Il est notamment réputé pour son dessin réaliste et sombre. Cela fait 15 ans qu’il est en collaboration avec le scénariste Ed Brubaker, avec qui il apprécie créer et travailler.

Ce jour-là, nous avons pu lui poser des questions sur son œuvre « Fondu au Noir » sortie il y a peu. Au travers des ses dessins, Sean arrive parfaitement à retranscrire la période « Hollywood Classic » qui s’étend des années 20 aux années 60.

Soucieux du détail il nous à confié avoir effectué de nombreuses recherches sur cette période  mythique du cinéma en s’inspirant de nombreux films de cette époque et des scandales étouffés qui servent de toile de fond.Sean a parfaitement su retranscrire cet univers aussi fascinant que mystérieux par des techniques propres à sa personne en jouant énormément sur les jeux d’ombre et les expressions faciales.

Comme dit précédemment, Sean à un Style hyper réaliste et il joue sur les codes du cinéma, il intègre la mise en scène du cinéma dans cette enquête aux proportions gigantesques.

Son travail combiné avec celui de la coloriste Elizabeth Breitweiser permet une immersion totale dans cet univers bien particulier qu’est le cinéma hollywoodien des années 40.

Autant d’ingrédients qui font de cette œuvre un élément incontournable de ce début d’année et nous vous invitons fortement à découvrir Fondu au noir. On peut aussi lire le tome 1 de Kill or be killed, il vient juste de sortir et nous ne l’avions pas lu avant la rencontre et c’est aussi excellent !Par ailleurs nous remercions Sean Phillips pour le temps qu’il nous a accordé et sa bonne humeur qui se lisait sur son visage et dans ses paroles. On est reparti de cette interview avec une énergie incroyable !

L’inauguration officielle du festival, par Guillaume et Nicolas

La publication des articles quand il y a une équipe de 9 personnes et que l’évènement dure une semaine, n’est pas simple. Il était donc temps de parler de la cérémonie officielle d’ouverture et de la remise du Grand prix 2018 de la ville d’Angoulême. Nous avions envoyé un duo de choc, Guillaume et Nicolas…Dans l’après-midi du mercredi 24 janvier 2018, a eu lieu l’inauguration du bus officiel du festival d’Angoulême 2018 devant la médiathèque Alpha. Le bus inauguré va ainsi circuler avec les dessins de Cosey, Grand prix de la ville d’Angoulême 2017 et président du festival 2018…S’enchaîne alors la remise du Grand prix de cette 45e édition du festival de la BD, le prix 2018, qui est attribué à Richard Corben. Malheureusement absent, c’est son éditeur français qui récupéré la statuette légendaire… Le Fauve !Bien sûr, comme pour chaque inauguration de ce genre, il y eut une multitude de discours et interventions mais nous retiendrons que Cosey s’est vu remettre la clef de l’Hôtel de ville d’Angoulême… Cette clef symbolique est gravée de ses initiales…L’éditeur français de Richard Corben, la mort dans l’âme, nous annonça que Richard n’avait pas pu faire le déplacement à Angoulême mais qu’il était tout de même très honoré de s’être vu décerner ce prix ! Espérons qu’il puisse être là l’année prochaine, en tant que président du festival !S’en suivit une soirée d’ouverture festive, où chacun a pu discuter et profiter des auteurs et éditeurs présents ainsi que des rafraîchissements proposés. »

Visite d’une exposition en compagnie d’Hiro Mashima avec Julien et Vincent…

C’est une invitation au voyage au cœur du manga Fairy tail, écrit et dessiné par Hiro Mashima que vous propose cette exposition centrée sur ce monde magique et plein de surprises. Ce shonen (manga pour jeunes adolescents) a débuté sa route au Japon en 2006 avant de rapidement s’étendre au reste du monde.L’histoire vous plonge dans un monde magique, féerique, mettant en action une bande de jeunes mages se regroupant au sein d’une guilde. L’histoire suit leurs aventures et celles du protagoniste principal « Natsu » l’enfant dragon à la recherche de son père.L’exposition permet à tous de plonger dans ce monde à travers des planches originales de la série, des activités ludiques comme du dessin ou des quizz ou encore via des accessoires uniques liés à la série comme les costumes des personnages ou des figurines. Les personnages y sont détaillés dans leurs moindres traits, du dessin à la personnalité.Mashima – auteur que nous avons suivi durant une visite spéciale – nous explique que chacun des personnages contient une partie de sa personnalité. Il est là, disponible et répond à toutes nos questions…

Cette exposition est accessible à tous mais saura également ravir les fans et spécialistes de la série.

Renconbtre avec Jessica Jung par Julien, Angoulême 2018

Avant de parler de ma rencontre avec Jessica Jung, je pense qu’il est important de faire un petit rappel sur ce que sont les Légendaires…Les Légendaires, c’est une série imaginée par Patrick Sobral qui est scénariste et illustrateur. L’histoire raconte les aventures de cinq justiciers protecteurs du monde d’Alysia, combattant sans relâche le sorcier noir Darkhell, l’empêchant de s’emparer du monde… Lors de leur dernier affrontement avec celui-ci, ils brisèrent par mégarde la pierre de Jovénia qui fît redevenir les habitants du monde d’Alysia au stade d’enfant… Leur quête va alors se poursuivre, les forçant à trouver un moyen de réparer leur erreur.  Après le premier spin-off « Les légendaires Origine », contant la vie de chacun des héros avant qu’ils ne se rencontrent, « Les légendaires Parodia » est arrivé, remettant l’humour sur le devant de la scène.Cette troisième série parallèle est toujours scénarisée par Patrick Sobral mais aussi par Jessica Jung, la dessinatrice et coscénariste. Parodia est un défouloir, un mélange de strips hilarants, bourré de références à l’actualité ou aux passions des deux auteurs, se mettant eux-mêmes en scène.

Comme je n’avais pas pu avoir de rendez-vous avec Patrick Sobral qui, finalement, n’était pas venu à Angoulême, j’étais très curieux et excité de pouvoir rencontrer Jessica Jung. Il faut dire qu’étant passionné du monde très riche où évoluent nos petits personnages, c’était devenu ma chance unique de pouvoir en parler à la radio et sur Internet… Jusqu’au dernier moment j’ai eu peur d’une annulation, mais, heureusement, le dernier jour, j’ai pu rencontrer Jessica Jung…La discussion s’installe, et progressivement j’en apprends un peu plus sur elle : passionnée de BD et de cinéma d’animation depuis son enfance, elle rêvait d’entrer dans ce monde mais a choisi de faire des études en communication visuelle. Elle participa à quelques fanzines, chemin d’apprentissage de nombreux dessinateurs. C’est finalement en 2014 qu’elle est contactée par Patrick Sobral, qui lui présente le projet des Légendaires Parodia. Elle entre ainsi dans le monde des Légendaires, apportant un style « chibi » (Petit personnage en japonais) pour accompagner ce spin-off.Au fur et à mesure de la discussion, je ressens vraiment que Jessica est passionnée par son travail, se mettant corps et âme dans ses planches pour en faire ressortir des anecdotes hilarantes. J’apprends aussi qu’elle aime beaucoup Lionfeu, le félin de compagnie de Shimy dans les premiers tomes. Elle m’explique aussi qu’il avait été mis de côté par l’auteur et que c’est avec une grande joie qu’elle a pu le mettre en avant dans Parodia, permettant également de nombreux gags en lien avec son créateur.

Ce fut par une magnifique dédicace de ce félin que se conclut cette rencontre, me laissant l’esprit rempli de joie et les yeux pleins d’étoiles.

Charline rencontre Fabcaro dès son premier jour de festival à Angoulême…

Quelle première journée de festival !Pour entrer en matière, j’ai fait la connaissance de Fabcaro ! Fabcaro est l’auteur de la bande dessinée Et si l’amour c’était aimer et bien d’autres encore. Il vient au Festival d’Angoulême depuis 15 ans maintenant et a toujours autant la pèche !

Comment vous expliquer la satisfaction que j’ai ressentie en l’interviewant ? Peut-être en parlant d’abord de ses BD. Je ne connaissais pas du tout il y a encore trois semaines, mais à peine la première page de Et si l’amour c’était aimer lue, j’étais déjà pliée de rire. Fabcaro c’est de l’humour, beaucoup d’humour. Chaque BD a son propre graphisme et est adapté à l’humour mis en avant. Humour noir, burlesque, absurde ou cynique, Fabcaro les manie tel un maestro ce qui déclenche chez le lecteur des rires incontrôlables. Pour faire simple, rien de mieux qu’une BD de Fabcaro pour dissiper la déprime !Alors face à lui, j’ai tout donné ! Je n’avais pas de questions particulières à lui poser mais j’ai rodé autour du stand 6 pieds sous terre (qui édite ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ et Et si l’amour c’était aimer entre autres) et j’ai attentivement écouté les commentaires de chacun. «  Il est en train de parler au scénariste du film ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ», « Il partage ses doutes sur le dessin et la bande dessinée sous le trait de l’humour», « Son carnet au Pérou n’est pas un carnet de voyage, il n’est jamais allé au Pérou »…

Ok, maintenant j’avais de la matière. Les questions s’enchaînent sans difficulté, une bonne ambiance s’est installée et je peux dire que cette fois-ci je n’apparais pas aussi antipathique qu’à mon habitude. Bref de gros progrès en plus d’une très belle rencontre. Un élément, cependant, m’a fortement attristé : il ne sait pas dessiner de la macédoine !Bon, c’est avec un poireau près de moi que je m’endors sereinement pour être d’attaque demain !

N-B : pour ceux qui ne comprennent pas les allusions au poireau ou à la macédoine, une seule solution, vous lancer dans la lecture incroyable des œuvres de Fabcaro !

P-S : J’ai été obligé de prendre la photo de Fabcaro sur Internet, j’ai oublié de le prendre en train de sourire…

Vincent rencontre Julien Maffre à Angoulême… en pleine cour des miracle !

Julien Maffre vient de dessiner le tome 1 de la série La cour des miracles scénarisée par Stéphane Piatzszek. C’est dans la collection Quadrants, aux éditions Soleil. Cette lecture m’a enchanté et c’est avec plaisir que j’ai rencontré Julien Maffre…

L’histoire est palpitante et raconte la vie de cette cour si particulière. Le roi Anacréon règne sur un espace, sur une population, avec un pouvoir que l’on a bien des difficultés à cerner… Certes, tout a bien commencé au Moyen-âge, mais l’album, lui, se déroule sous le règne de Louis XIV.  Cette cour siégeait en plein cœur de Paris et le roi Anacréon, le Grand Coësre, était le 84ème du nom, excusez du peu !

Comme Louis XIV, Anacréon aime passionnément le métier de roi, et comme le roi Soleil, il n’envisage le pouvoir que comme absolu. L’âge et la fatigue venant, il songe à sa succession. Il rêve de voir son fils devenir le nouveau roi de Thunes, mais face à une police qui gagne en efficacité – ce n’est quand même pas encore la police scientifique – et en intégrité – même si tout est relatif – la canaille doit se professionnaliser.Une féroce guerre de succession s’engage… car il y a quand même du pouvoir et de l’argent à récupérer !

Graphiquement Maffre a fait un travail de recherche minutieux sur Paris au temps de Louis XIV. La misère est parfaitement rendue. Sur la création des personnages, il a tout fait pour les rendre attachant bien qu’ils soient voleurs et crapules dans le fond, et mutilés et sales sur leurs corps.

La violence dans ce monde impitoyable est aussi très présente, avec la mort inattendue de nombreux personnages. En même temps, pour ces pauvres gueux, que représente la vie ?

La fin de ce premier tome laisse le lecteur avec beaucoup de questions intéressantes et l’envie quasi irrésistible d’en découvrir plus avec la suite de cette série…

L’équipe au travail… car Angoulême est bien une séquence de travail pour mes étudiants !

Couvrir le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême n’est pas une sinécure. Loin de là ! Ce n’est pas non plus triste et lassant, il ne faut pas exagérer !Cela demande, surtout, beaucoup d’attention, de concentration, de travail préalable, de motivation… De 10h à 20h, on est sur le pont en continu, on jongle avec l’emploi du temps, on est sur le qui-vive en permanence…Puis arrive le moment clef de la rencontre, de l’interview, de l’enregistrement… Là, plus le droit à l’erreur… Mais, pour une bonne interview, il faut un bon intervieweur et un bon interviewé !Voici quelques images de l’équipe d’étudiants au travail…

Toto l’ornithorynque, un retour incertain auquel a assisté Guillaume…

« A l’occasion du vingtième anniversaire de Toto l’ornithorynque, j’ai eu la chance de rencontrer son dessinateur : Yoann.C’est en effet le grand retour de ce petit mammifère et de ses amis après plus de 10 ans d’absence… Ouf, il était temps ! Toujours accompagné de son ami et scénariste Éric Omong, tous deux nous proposent encore une fois une histoire et un univers dessiné en « couleur directe ». Cela veut dire qu’aucun procédé informatique n’intervient dans la réalisation des planches, Yoann peint directement avec de la peinture acrylique.

Très attaché à cette série, c’est avec brio qu’il relève une nouvelle fois ce défi. Un chouette cadeau d’anniversaire pour Toto me direz-vous ?En parlant de cadeaux, vous ne serez pas en reste avec un « supplément » graphique de près de 30 dessins tous aussi beaux les uns que les autres, réalisés par des auteurs, des dessinateurs, des amis, mais avant tout, des amoureux de l’animal à l’appétit démentiel…

Cependant ne vous gavez pas trop vite, il est possible que Toto rentre en hibernation pour quelques années afin de laisser un peu de temps à Yoann pour changer de recette et composer un nouveau plat complet, de l’écriture au dessin. Affaire à suivre… »

Le prix Couilles au cul 2018, par Julien, Chloé et Nicolas…

C’est tranquillement que nous nous promenions dans cette belle ville d’Angoulême, profitant du timide soleil qui réchauffait les rues bien arrosées des derniers jours. Hélas, notre petite balade fût perturbée. Il nous suffit de jeter un léger coup d’œil sur une porte entre ouverte pour que l’on aperçoive une horde de personnes se dirigeant vers un espace plus que confiné. C’est bien naïvement que nous décidâmes de suivre cette file, pour tomber en face de la remise d’un prix scandaleux : le prix « couilles au cul ».Non mais vous rendez-vous compte, à quel point c’est grave ? Une telle vulgarité ? C’est absurde ! Et en plus sexiste ! Le présentateur nous a même invités à venir boire du vin (sûrement de piètre qualité) et manger quelques tranches de saucisson… Quel mélange de cultures, vraiment !

Sinon, pour les personnes un peu plus ouvertes d’esprits, nous avons passé un très bon moment, entrecoupé de rires et d’anecdotes farfelues, le tout conclu par une remise de prix très honorable à Kianoush, militant iranien en exil.Le prix « couilles au cul », c’est tout simplement un geste pour reconnaître le travail risqué ou très osé, de personnes formidables. C’est le prix du courage, une reconnaissance qui peut apporter beaucoup à un artiste, autant sur le plan professionnel que moral. (Et en plus il repart avec une belle paire de couilles !)

Alors la prochaine fois, osez venir faire un tour et sachez que c’est à 12h07 !