Kumulus, Nondedieu et mon plaisir de spectateur… à Chalon dans la rue 2019 !

La compagnie Kumulus, pour ceux qui suivent le festival Chalon dans la rue depuis quelques années, fait partie des grandes compagnies, celles qui offrent de grands spectacles, celles qui ne déçoivent pas le public… même si on n’est jamais obligé de tout aimer, les arts de la rue, c’est quand même la grande liberté des spectateurs !

Mais, disons-le clairement, si j’ai choisi jeudi matin de commencer par le spectacle Nondedieu de la compagnie Kumulus ce n’est pas en raison du passé. Les pendus et Silence encombrant sont bien installés dans ma mémoire et ils n’avaient pas besoin ni de compagnie ni de confirmation… Mais, quand un jour de canicule une compagnie joue à 9h30 du matin, avouons que c’est tentant de commencer avec elle cette première journée de festival…

D’accord, même entre 9h30 et 11h00, il a fait très chaud et si le public a chaud, on peut vous garantir que les acteurs, eux aussi, ont eu très chaud. Évacuons donc cette température et passons au spectacle !

Pour moi, cela n’engage que moi, il peut y avoir deux façons de voir ce spectacle étonnant et décapant ! Soi, on part de l’idée que nous allons assister à un spectacle de vieux artistes qui relèvent le défi de faire vivre un cirque alors que tous devraient être à la retraite… Ou, on peut aussi faire abstraction de l’âge des artistes et imaginer que ce spectacle va nous faire toucher l’envers du décor du cirque, l’humanité ancrée au fond de chaque artiste… Dans les deux cas, une forte imprégnation contemporaine qui rend le spectacle profond et finalement assez désespérant… L’artiste qui joue son rôle, c’est aussi chaque humain qui vit sa vie…

Oui, je sais, cela va vous sembler assez conceptuel et presque philosophique… mais c’est ainsi que j’ai vécu le spectacle…

Pour être plus léger, plus festif et proche du spectacle, on peut aussi vous dire que vous allez prendre place devant une scène particulière qui vous présentera au départ une face de la vie – que dis-je du spectacle – puis, sans que vous ayez à bouger l’autre face. En effet, c’est comme si le spectacle était composé de deux spectacles identiques, mais une fois vous voyez le spectacle, une fois la vie dans les coulisses, pile et face pour le même prix !

Je n’ai pas envie de vous en dire trop si ce n’est que c’est prenant, fascinant, triste parfois, burlesque bien souvent, drôle et fin, lourd et désespérant… bref, c’est comme la vie, quoi !

Je ne peux que vous conseiller ce spectacle hors normes, c’est au stade Garibaldi, demain jeudi soit à 9h30 soit à 19h00… Attention, la compagnie ne sera pas là samedi ni dimanche !

Ouverture populaire et officielle de Chalon dans la rue 2019 !

Porteurs d’eau, de l’eau au moulin, chaine humaine, de l’eau de la Saône jusqu’au square Chabas… Sur le papier, je n’étais pas convaincu par ce projet d’ouverture du 33ème festival Chalon dans la rue… Mais, comme toujours depuis plus de 20 ans, je n’allais pas ma laisser embarquer par des sentiments sans tester de façon factuelle ! Mercredi soir, comme de très nombreux Chalonnais, je suis allé au Port Villiers participer à cet évènement festif et participatif…

Parfois le concept peut être simple, pour ne pas dire simpliste, et la réalisation étonnante et pleine de richesses. Ce fut le cas ce soir d’ouverture du festival car le public a joué le jeu, a répondu présent avec ses gamelles, ses verres, ses bouteilles… L’eau est passée de l’un à l’autre et on a pu voir dans les participants des Chalonnais – commerçants, politiques, ambassadeurs du festival, citoyens ordinaires de tous les âges – avec à leurs côtés des artistes, des professionnels de la culture, des médias, des festivaliers extérieurs à la ville… La chaine allait de la Saône au square Chabas, Place des publics pour la durée du festival…

Tout le long de cette chaine humaine, des animations artistiques ont permis des pauses, des interludes, des respirations…

Franchement, c’était humain, participatif, festif, sympathique et bien agréable à suivre, à vivre… Quant à l’arrivée au square Chabas, il y avait là une dégustation de nouilles chinoises au bouillon pour tout le monde, de quoi dynamiser et inaugurer ces quatre jours de fête et de festival…

Longue et belle vie au 33ème festival Chalon dans la rue !

Harmony nous emmène à Lyon BD 2019

Dans l’inconscient collectif, la bande dessinée est vue comme un livre de basse qualité pour enfants. Un peu cliché, certes, mais on entend encore souvent cela…Il suffisait pourtant de constater la diversité des profils samedi dernier à Lyon BD pour comprendre la sottise de cette déclaration. Car non, le neuvième art ne se résume nullement à des productions que les plus prétentieux pourraient affirmer comme étant des recueils d’histoires prenant les adultes de demain pour des idiots, ou les menant à en devenir.D’autant plus ce n’est pas un hobby qui date d’hier. Ce sont ces mêmes personnes qui ont connu, lu et apprécié Tintin, Spirou, Astérix, Lucky Luke ou Thorgal, pour ne citer que quelques uns de ces héros de papier. Les auteurs ou ces rabats joie les ont croisés… Et les chiens ne font pas encore des chats.Bien sûr, chaque art connaît ses chefs d’œuvres, tout comme ses titres qui ne font pas l’unanimité.

Mais la bande dessinée, ce n’est pas forcément que de la fiction…

Elle peut être une autobiographie !

Elle peut être engagée, dénoncer, sensibiliser, éduquer !

Elle peut raconter une histoire humaine véritable et profonde !

Elle peut être un mélange, ou tout cela à la fois !Nombreux étaient les auteurs (et autrices!) présents pour cette quatorzième édition de Lyon BD, qui s’est tenue à l’Hôtel de Ville ainsi qu’au Palais de la Bourse. Un cadre magique qui a transporté les plusieurs dizaines de milliers de visiteurs au XIXème siècle.Il n’y avait cependant pas que des auteurs. On comptait également quelques maisons d’éditions et quelques écoles avec leur propre stand, dont celui d’Emile Cohl, ou une dizaine d’étudiants y exposaient leur talent n’attendant qu’à être révélé.Cette édition de Lyon BD était d’ailleurs placée sous le signe de la mise en valeur des héroïnes jeunesse, proposant notamment, dans une salle d’activités à part, un tableau d’affichage pour les dessins d’héroïnes que les enfants (et pas que…) créaient sur place. Ces derniers étaient, par ailleurs, entourés de panneaux présentant les diverses protagonistes féminines dans le secteur de la bande dessinée pour les plus jeunes. On voyait là Aliénor, Zita, Astrid Bromure…On ne doute pas une seconde que, parmi ces petits lecteurs et dessinateurs, se cachent les grands noms de la BD de demain. De même, une chose est sûre, le succès de Lyon BD ne va pas s’arrêter là…

L’interview infernale…

Samedi 8 juin, je suis allé travailler sur le festival Lyon BD 2019. En quelques années, cette manifestation devient un lieu de qualité artistique et humaine reconnue et qui mérite toute notre attention… Cette année, je suis venu avec Harmony, stagiaire avec moi depuis quelques semaines. C’était l’occasion pour elle de réaliser quelques interviews pour la radio, de faire des photos, d’écrire au moins un ou deux articles sur des thèmes libres…

Dans son choix d’auteurs, il y avait un certain Fabien Vehlmann qu’elle avait choisi après avoir lu la série Seuls et découvert plus récemment L’herbier sauvage. Bien sûr, deux ouvrages complètement différents, d’un côté on parle de la mort aux enfants, de l’autre de la sexualité aux adultes… Mais, dès le début de l’entretien ou presque, Fabien explique à Harmony que les ouvrages ont quelque chose en commun : la mort et la sexualité sont des tabous, des sujets graves dont on ne parle pas souvent, que l’on ne peut pas aborder en société… L’auteur dit à chaque fois la même chose, aux enfants comme aux adultes : face à ces sujets, vous n’êtes pas Seuls !

Mais je ne suis pas venu pour vous parler du contenu de l’entretien, Harmony le fera le moment venu car elle était bien aux premières loges de cette interview… Par contre, j’étais spectateur et j’ai pu mesurer que ma stagiaire s’est trouvée prise dans un engrenage terrible… Ce fut l’interview infernale, celle que beaucoup auraient complètement ratée et j’admire le sang froid d’Harmony qui est restée calme et sereine malgré la tempête… Alors, que lui est-il arrivé ?

Tout d’abord, elle fut lâchée par son tuteur retenu avec une autrice et elle s’est retrouvée seule en salle de presse à attendre un auteur qu’elle n’avait jamais rencontré… Presque vingt minutes d’attente car Fabien était en retard… Pas trop grave car cela me permettait d’arriver avant la rencontre… Mais les aiguilles tournaient, le temps passait, Fabien n’était pas encore là tandis que l’on commençait à comprendre que la salle de presse allait fermer, le salon aussi… Fabien arrive juste deux minutes avant la fermeture de la salle de presse et on décale l’entretien en cour d’honneur de l’Hôtel de ville de Lyon… Une table, deux chaises et c’est parti !

Harmony, très calme, impassible, concentrée, commence son entretien… Au bout que quelques minutes, on sent que la cour va être fermée, on vient dire à Harmony et Fabien qu’il faudra sortir… Les questions continuent d’arriver, les réponses aussi… L’entretien a bien commencé, tout se passe bien et Harmony semble insensible au mouvement de foule qui progressivement vide la cour…

Un personnel de la sécurité devient plus insistant et il faut sortir… En pleine interview ! Qu’à cela ne tienne, Fabien s’empare du micro et continue à répondre à Harmony tandis que les deux se dirigent vers la sortie de l’Hôtel de ville de Lyon… Notre duo échoue face à l’Opéra, accoudé à une barrière de sécurité, et l’entretien continue… Show must go on !

Harmony ne dévie pas d’un pouce, elle a construit son entretien et ira jusqu’au bout, fidèle à son plan, courageusement avec opiniâtreté ! J’ai oublié de préciser que durant le déplacement vers la place de l’Opéra, elle a eu le privilège d’être interrompue par le carillon de l’Hôtel de ville heureux de nous signaler qu’il était 19h… Oui, quand ça commence à vriller, il vaut mieux aller jusqu’au bout, boire le calice jusqu’à la lie…

Je ne sais pas ce que donnera l’interview en qualité de son pour la radio, mais, Harmony, tu as gagné mon respect : on ne peut pas être plus professionnel que cela ! Bravo !

Le procès de Gilles de Rais…

Gilles de Rais est un personnage de notre histoire même si dans la plus part des cas nous ne savons pas grand-chose de sa vie, de ses actions, de sa mort… Pour certains, probablement les plus nombreux, Gilles de Rais est un criminel qui a inspiré le personnage de fiction « Barbe-Bleue ». On ne sait pas exactement ce qui lui était reproché mais généralement on a en tête des meurtres d’enfants, de la pédophilie et un peu d’alchimie… Pour d’autres, Gilles de Rais est compagnon d’armes de Jeanne d’Arc et là encore c’est assez vague car peu savent ce que furent ces quelques mois de campagnes militaires (d’avril 1429 à mai 1430, date de sa prise par les Bourguignons)… Enfin, ils existent bien mais sont peu nombreux, il y a ceux qui savent que Gilles de Rais était Maréchal de France, acteur de la seconde moitié de la guerre de Cent Ans… et il est mort à l’âge de 35 ans !

Le personnage de Gilles de Rais est apparu dans la série BD Jhen de Jacques Martin (scénario) et Jean Pleyers (dessin). Jhen est d’ailleurs le seul véritable ami de Gilles, le seul à lui dire ses quatre vérités avec honnêteté… une amitié qui n’empêchera pas ni la folie ni la condamnation à mort…

Jacques Martin aurait aimé poursuivre cette série jusqu’au procès de Gilles de Rais à Nantes mais il est mort en 2010 quand la série n’en était pas encore à ce stade. C’est en 2019 que cet album est arrivé avec le dessin de Jean Pleyers et le scénario de Néjib. Le duo fonctionne très bien et l’album est très bien réalisé, probablement un de ceux dont on se souviendra…

On découvre dans cette histoire que le crime majeur de Gilles de Rais aux yeux de l’évêque de Nantes, est plus du côté de l’hérésie et du satanisme que du côté des meurtres d’enfants… On voit aussi comment un de ceux qui a participé à sauver le royaume quelques années plutôt est tout simplement abandonné de tous… sans que l’on sache avec précision la réalité des meurtres qui lui sont reprochés… J’ai lu cet album avec un véritable plaisir car il est remarquablement bien construit, solide avec des textes ciselés au millimètre… Gilles de Rais n’est pas magnifié, il est montré comme un pauvre homme abandonné à sa misère, à ses crimes… et seul son ami Jhen ose encore le visiter…A peine avais-je terminé la lecture de ce Procès de Gilles de Rais que je tombais sur un autre album dans la collection L’homme de l’année, 1440. Le concept de cette série constituée d’one-shot est de proposer de regarder une année avec un fait majeur en se concentrant sur un personnage principal acteur de ce fait à sa façon… Par exemple, le 26 octobre 1440, Gilles de Rais est exécuté à Nantes… Le scénariste de l’album, Jean-Pierre Pécau, se concentre sur le chevalier Gwen de l’Hôpital choisi par l’évêque de Nantes, Jean de Malestroit, pour faire tomber Gilles de Rais…

Là encore, le scénariste est très inspiré et la construction est parfaite. Le lecteur se régale, suis pas à pas les derniers instants de liberté de Gilles de Rais, son arrestation, son procès et sa condamnation… et son exécution ! Le dessin de Lajos Farkas est adapté, concis, agréable ce qui offre une narration graphique limpide et paisible, beaucoup plus claire que l’âme tourmentée de Gilles de Rais. Les couleurs remarquables de Jean-Paul Fernandez, elles, apportent le côté sombre du personnage avec des scènes presque anthologiques d’actions nocturnes… Oui, indiscutablement cet album est sombre comme l’humanité de Gilles de Rais…Ces deux albums montrent que l’on peut tout raconter en bande dessinée, y compris le plus noir de l’âme humaine. Alors, bien sûr, j’entends bien que ces deux albums ne sont pas à donner à lire aux jeunes enfants mais pour le reste, il s’agit bien là de deux lectures de qualité qui sauront satisfaire de nombreux lecteurs… Quant à ceux qui veulent savoir en quoi ces deux albums respectent la vérité historique, pourquoi ne pas prolonger vos lectures avec le Gilles de Rais de Jacques de Heers…

Cléopâtre en bande dessinée… mais quel nez !

Cléopâtre est une reine qui a toujours fait rêver, du moins les grands de ce monde de Jules César à Marc-Antoine… sans oublier un certain Astérix qui la trouvait presque à son goût ! Mais qui connait réellement cette reine ? Peu de monde, en fait… Il est donc temps de découvrir cette Cléopâtre à travers la bande dessinée… Signalons quand même, avant de plonger dans le monde des bulles, que les deux biographies de Jules César en ma possession, celle de Eberhardt et celle de Robert Etienne, développent avec beaucoup de détails et arguments cette liaison qui partit probablement d’un coup de cœur entre un homme vieillissant et une jeune reine fascinante…Mais revenons-en à la bande dessinée et tout d’abord à cet album mythique, Astérix et Cléopâtre. Sixième épisode des aventures d’Astérix le Gaulois qui est né en octobre 1959 et donc qui va fêter ses 60 ans cette année ! L’album avec le nez égyptien… désolé, j’étais aussi distrait que Panoramix quand il découvre ce nez pour la première fois, donc, disais-je, cet album est sorti en 1965 après une prépublication dans le magazine Pilote. Pour moi, c’est le plus abouti des albums de Goscinny et Uderzo… J’en ai déjà parlé longuement et donc je ne vais pas tout reprendre ici mais il montre la confrontation entre César et Cléopâtre, entre Roma et Alexandrie… Par contre, il passe sous silence de nombreux éléments de l’histoire, ce qui est bien normal car les auteurs n’avaient nullement l’ambition de faire œuvre d’historien… on oublie donc que Cléopâtre était marié à son frère, qu’elle était d’origine grecque, qu’elle avait beaucoup de différence d’âge avec Jules César… et que ce dernier n’était pas encore dans une position de force absolue à Rome… Il faut donc lire et relire Astérix et Cléopâtre mais juste pour découvrir le talent d’un scénariste, René Goscinny…Pour Cléopâtre, on pourra lire avec plaisir le tome V du Troisième fils de Rome, Marc Antoine et Cléopâtre, de Moënard, Fonteriz et Baldo. Là, une fois encore, la fiction prend le dessus sur l’histoire. Mais c’est un parti pris des auteurs, car Romulus et Remus n’étaient pas seuls enfants de la louve, un fils secret était là et il aurait créé un ordre secret et noir pour détruire la ville de ses frères… Mais très vite, chaque album raconte un épisode de l’histoire de Rome en laissant peu de place à la fiction, trop peu de place diront certains… ici, dans ce tome V qui peut être lu indépendamment des autres, on va découvrir les dernières années de la République romaine et cette fameuse Cléopâtre qui après avoir aimé César tombera dans les bras de Marc Antoine… Une fin dramatique sans que l’on puisse dans cet album percevoir tous les tenants et aboutissants…Mais donc la question demeure, qui est cette fameuse Cléopâtre ? Là, il y a en bande dessinée une belle réponse, la biographie en plusieurs volumes de Marie et Thierry Gloris (pour le scénario) et Joël Mouclier (pour le dessin). Cette Cléopâtre, La reine fatale, série dont deux volumes sont déjà sortis, est très bien construite et le lecteur va plonger dans la connaissance d’une reine, d’un empire et de ses liens avec Rome… Ici les auteurs se sont taillé un chemin entre histoire et mythe, entre réalité et mythologie, entre clichés et rétablissements de vérités… Cela fonctionne très bien, on lit avec enthousiasme et plaisir, le dessin n’est pas figé et Jules César a bien les cheveux blancs, du moins ceux qui lui restent… J’ai beaucoup aimé cette lecture historique et cela m’a donné envie de découvrir qui était cette reine inconnue car finalement on ne la connait pas ou fort peu… Décédée à moins de quarante ans et enterrée avec son dernier amant, Marc Antoine, dans un mausolée que l’on n’a toujours pas retrouvé… tout dans sa vie porte à la construction d’un mythe ! Et les auteurs jouent remarquablement bien avec ces éléments-là ! Précisons que le dessin de Joël Mouclier est parfait pour rendre les expressions des personnages et donner une vie à cette cour lointaine… Une excellente bande dessinée !

Oui, il y a donc moyen de découvrir une reine égyptienne avec la bande dessinée et de naviguer entre réalité et mythe… Il faut dire que l’on chuchote depuis Suétone que si le nez de cette reine avait été différent, la face du monde eut pu changer !

Alors, bonne lecture à tous !

Notre-Dame de Paris…

Parfois les mots manquent pour exprimer ce que l’on ressent… D’ailleurs, même la notion de patrimoine est difficile à expliquer… Là, il reste les souvenir de cette silhouette qui confirmait que l’on était bien à Paris, le long de la Seine…

Tout n’est pas parti en fumée mais il faudra attendre très longtemps avant de retrouver cette image…

Harmony vous donne un petit goût de ce que fut ce festival de la BD de Cluny…

Ce dimanche 31 mars à Cluny s’est déroulé le deuxième jour de la vingtième-et-unième édition du Festival de la BD, dans l’Abbaye, et au milieu des étudiants en blouse bariolée de l’ENSAM, donnant ainsi l’impression de déambuler au sein de Poudlard.Cette année, la marraine du festival était Yrgane Ramon, que l’on retrouve derrière Cath et son chat, série d’ailleurs mise à l’honneur sur l’affiche dont la dessinatrice a été chargée, conformément au rôle important qu’elle a tenu durant cette édition.Les visiteurs ont ainsi eu droit à bien des choses intéressantes. Des bandes-dessinées, des grands classiques aux dernières nées, étaient à vendre. De même, bien des auteurs étaient présents, pour des séances de dédicace, à condition bien sûr d’être suffisamment patient. En effet, le succès de certains d’entre eux était tel qu’il fallait prévoir un certain temps d’attente dans la queue avant d’obtenir ce que l’on voulait des invités.Mais ce n’était pas tout! L’une des salles était mobilisée afin d’héberger l’exposition concernant Le bruit de la machine à écrire, œuvre produite par Hervé Loiselet et Benoît Blary. Un ouvrage qui traite de l’un des plus grands mystères de Cluny, et qui, on en est certain, saura plaire aux passionnés d’Histoire, et plus particulièrement de la Seconde Guerre Mondiale…

Shelton rencontre Céline Théraulaz à Cluny…

Comme vous en êtes rendu compte, cette année, au festival de la bande dessinée de Cluny, je n’ai des yeux que pour les livres pour la jeunesse ou presque. Au départ, ce n’était pas un parti pris déclaré, mais en fait c’est venu très vite… A cela deux raisons : d’une part à force de fréquenter les salons de la bande dessinée, il y a de nombreux auteurs que l’on a déjà croisés. D’autre part, étant grand-père – et cela je l’assume entièrement – il me faut toujours trouver quelques ouvrages à rapporter à mes petits lecteurs… C’était donc décidé, j’allais me consacrer aux auteurs pour la jeunesse, auteurs trop souvent oubliés…Pour ce qui est de leur présence au festival de Cluny, elle est attestée quasiment depuis la création et pour ma part, chaque fois que je suis venu, ils étaient bien là… C’est une excellente chose, soit dit en passant, car de nombreux festivaliers viennent en familles et sont heureux de trouver des auteurs pour tous les âges… pour tous les goûts aussi !Céline Théraulaz était donc ici à Cluny, a priori pour la première fois et je ne la connaissais pas du tout. Elle présentait plusieurs ouvrages, certains étaient des illustrés pour la jeunesse, d’autres des bandes dessinées pour les enfants, enfin, elle est même l’autrice d’une bédé pour les futurs parents… Quand on est pédagogue, quand on vulgarise, autant le faire pour tous les publics et utiliser sa propre expérience… Une jeune maman parle aux futures mamans… D’ailleurs, Céline Théraulaz me glisse qu’elle fait même dans l’illustration de livres scolaires !Si on veut être complet sur le travail de Céline Théraulaz, il faut dire que cette graphiste illustratrice travaille tous azimuts y compris pour la presse car elle collabore à « Charlotte aux fraises »… Oui, c’est un magazine féminin pour les jeunes filles, les très jeunes filles, de 4 à 8 ans, mais je sais qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre à lire régulièrement son mag… non mais !Quant à Céline, je peux même vous dire qu’elle n’hésite pas à illustrer sur un mug, à proposer au public de belles illustrations originales pour encadrer dans la chambre des enfants… Bref, elle est partout !Pour revenir à une de ses dernières créations, la série « Maman et moi », aux éditions Clair de Lune, une bande dessinée pour enfants écrite avec Marc Cantin, elle raconte les prochaines vacances de Chloé et de sa maman… Or, quand on parle de vacances aux enfants, surtout, bien sûr, de vacances chez les grands-parents… on ne peut que plonger dans le bonheur ! Pour les parents lecteurs, il y aura aussi un peu de nostalgie puisqu’il s’agira de la cabane de notre enfance…Voilà donc encore une belle rencontre avec une autrice bien sympathique. Merci !

Nota bene : mon correcteur d’orthographe a beau me souligner en rouge « autrice », je rappelle que ce mot existe bien et qu’il est même conseillé de l’utiliser. C’est en tous cas le souhait de l’Académie Française !

Shelton rencontre Marie-Pierre Emorine à Cluny…

Marie-Pierre Emorine est une illustratrice et graphique qui habite Charnay-les-Mâcon et c’est de façon naturelle qu’elle accepte depuis une dizaine d’année de venir participer au festival de la bande dessinée de Cluny, salon atypique qui unit dans une même passion la bédé et le livre jeunesse… Ainsi,  c’est la famille qui trouve des auteurs et des livres pour un bonheur sinon partagé, au moins simultané !Marie-Pierre Emorine présentait là son petit dernier, L’îlot de sable blanc, qui en fait était en avant première sur le festival… Un magnifique album qui traite du respect de la nature, de l’environnement, du soin à apporter à notre planète… Enfin, tout cela avec légèreté car il s’agit bien avant toute chose d’une belle histoire pour la jeunesse…Nous avons choisi pour une de nos petites-filles un ouvrage qui parle de nature différemment car il est question là de Fées ! « Les fées de la nature »… Il y a les fées de la nuit, celle qui accompagne l’enfant au pays des rêves mais il y a aussi celle qui est au large du Pays Basque, celle qui est dans les sables profonds et chauds, les fées des arbres et celles des fleurs… et il y a même la fée des tempêtes !Oui, si on prend bien le temps de regarder la nature on ne peut que constater qu’elle est protégée, animée, mis en valeur par une multitude de fées bien sympathiques… Mais, nous, prenons-nous bien soin de ces fées ? Faudrait-il encore prendre le temps de les découvrir, de les regarder… Cet ouvrage pourrait bien être là pour nous conseiller d’ouvrir les yeux…

Durant de nombreuses années, j’ai appris à mes enfants à ne pas écraser les korrigans jouant dans la lande bretonne… et à force de regarder dans l’herbe en se penchant, ils les ont bien vus et ne les écrasent pas…

Les illustrations de Marie-Pierre Emorine sont de grande qualité et peuvent être admirées aussi bien par les petits que par les grands. Un peu comme si les livres et la nature étaient pour tous… d’ailleurs, il me semble que l’on devrait parler de livres illustrés, tout simplement, et pas de livre jeunesse… ce dernier terme est trop réducteur… Comme si un adulte n’avait pas le droit de s’offrir un bel album pour découvrir les fées de la nature… Au non de quoi, je vous le demande ?

Marie-Pierre Emorine a déjà illustré une cinquantaine d’ouvrages et on trouve sans trop de problème une bonne moitié en librairie, quitte à commander. « Les Fées de la nature » est publié chez Ecce, « L’îlot de sable blanc » chez Mazurka…

Donc bonne lecture à tous !!!