Histoire d'un technitophile

Ça grince « Il y a que », comme une vieille porte
Ouvrant sur les champs gris des belles années mortes,
Et qui redonne vie à ce passé perdu.
C’est une évocation : chaque mot ressuscite
Artiste ou souvenir dans sa chair, son mérite,
Lui donne ce vivant qu’à présent il n’a plus.

Le souffle sur la fin m’évoquait Roland Barthes
Qui, dans Mythologies, jouait aux mêmes cartes.
Pourtant de prime abord, j’ai trouvé prétentieux
D’étirer longuement, comme un tableau de chasse,
La liste des grands noms qu’il connut face à face.
J’ai vite révisé cet avis sentencieux.

Comme la mer remonte au sable du rivage,
Le souvenir assaille l’homme d’un grand âge.
Il faut, ce souvenir, pour ne pas l’échapper,
Le mettre vite à l’encre et qu’il s’immortalise.
Non pas un m’as-tu-vu qu’un rêve glorieux grise,
Mais un œil pour revoir, des mains pour attraper.

C’est un fan, un mordu qui nous conte l’histoire
D’un homme qui aimait les artistes notoires.
Le vieil homme s’efface et je voyais l’enfant
Qui trépignait d’audace en écrivant sa lettre
A Prévert, à Queneau qui répondront peut-être.
En le voyant ainsi, je l’ai trouvé touchant.

Enfant, il l’est un peu, et toujours malgré l’âge,
Qui joue avec les mots passant en son sillage :
Il s’amuse des sens, il s’amuse des sons ;
Alors on reconnaît la griffe du poète
Qui, même dans la prose, a la plume qui traite
Chaque mot avec l’œil tendre de l’Hélicon.

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  Il y a que [Texte imprimé], flashes et térébenthine

  de Leuwers, Daniel Desmée, Maria (Illustrateur)
  Éditions Pourquoi viens-tu si tard ?
  ISBN : 9782383100348 ; 13 EUR ; 01/01/2023 ; 1 vol. (152 p.) p.