Traversée de la Mangrove de Maryse Condé

Traversée de la Mangrove de Maryse Condé

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par FightingIntellectual, le 12 novembre 2004 (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 446ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 145  (depuis Novembre 2007)

Faire un Faulkner

Telle est la meilleure expression pour qualifier ce roman.

Car étrangement , sur le fond et sur la forme, il est semblable à "Tandis que j'agonise" du célèbre auteur américain.

Cette oeuvre de Condé possède cependant les caractéristiques propres à son auteur, voire son langage simple, dénudé et objectif des gens de la Guadeloupe.

"Traversée de la Mangrove" offre les points de vue des gens de Rivière Au Seul sur la mort d'un étranger, Francis Sancher, installé depuis peu dans leur village. Condé démontre avec justesse et sans jamais déborder, l'esprit de clocher de la campagne Guadeloupéenne et les préjugés qui minent le coeur de ses habitants et qui les tournent les uns contre les autres.

Oui, Condé a fait un Faulkner, mais épicé à la saveur qui a fait sa spécificité.

Un classique pour tous les fans de Condé et de son écriture dénudée qui rend objectivement la nature de gens simples.

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Une histoire qui tourne en rond.

6 étoiles

Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 89 ans) - 19 février 2025

Cette histoire se passe à la Guadeloupe où les habitants d’un village sont rassemblés à l’occasion de la mort d’un personnage énigmatique. C’est l’occasion pour une vingtaine de villageois de raconter leur vie en quelques pages. L’intention de l’autrice, m’avait-il semblé, était de donner une idée de la vie à la Guadeloupe.

Personnellement j’en ai retenu deux choses : la première est que, dans ces populations mélangées, le racisme est terriblement tenace. La seconde, c’est que toutes les femmes du lieu ont des vies épouvantables. J’ajouterai, sans vouloir faire le vilain coco, que l’histoire est écrite par une femme plutôt portée sur le sexe et alors, selon une règle qui semble désormais bien établie, dans cette histoire tous les hommes sont des salopards ou des vauriens. Ce qui, en fait, ne dérange en rien la lecture. Ce qui pourrait déranger la lecture c’est que les personnages sont stéréotypés, leur parcours est parfois embrouillé et les liens qui les lient entre eux sont souvent difficiles à démêler.

Mais en réalité, il semble qu’il aurait été possible de faire une lecture beaucoup plus intéressante de ce livre. Il aurait fallu savoir que Maryse Condé était originaire de la Guadeloupe et que son livre avait pour but de montrer comment les populations de son île avaient gardé en mémoire les souffrances d’un passé de colonialisme et d’esclavagisme.
Je pense qu’il aurait fallu pour ça que l’éditeur donne un avertissement au lecteur, qui lui aurait donné les clés de compréhension du projet de l’autrice. Faute de quoi, il est à craindre que le lecteur lambda restera sur l’impression d’avoir passé un agréable moment de lecture, qu’il aura, je le crains, vite oublié.

Pour terminer sur un sourire, je dirais que, comme je n’ai pas élucidé le mystère de la mangrove, je reste sur l’impression que, pour cette « traversée », l’autrice… m’a mené en bateau.

Un village uni par un vagabond

8 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 18 février 2025

Ce roman s'ouvre sur la nouvelle de la mort de Francis Sancher, un mulâtre étranger qui s’est retrouvé à Rivière-au-sel sur une des îles de Guadeloupe. À travers les histoires de différents personnages du village autour de cette mort, Maryse Condé nous donne un aperçu de la société patriarcale guadeloupéenne, du colonialisme, de la discrimination, de l'esclavage et de la pauvreté.

Si en apparence, le livre semble être un simple roman choral qui parle de rien et de tout à la fois, en fait il nous rappelle que tout est interconnecté, les uns avec les autres, le présent et l’Histoire, les vivants et les morts.

Avant tout c’est l’écriture de Maryse Condé qui m’a séduit, colorée et imagée, une brise des caraïbes durant cet hiver très froid. Comme une mangrove, il s’agit d’un bel enchevêtrement de racines exposées. Une métaphore appropriée pour illustrer une société complexe.

le retour du cubain

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 8 avril 2020

Le cadavre de Francis Sancher, ou bien Francisco Alvarez-Sanchez comme il avoue se nommer à Moïse, le facteur, est retrouvé dans la boue au milieu de la mangrove. Sa mort met en émoi le village de Rivière-au-Sel, sur Grande-Terre, Guadeloupe, où la vie de cet homme, venu de Cuba quelques années auparavant, a défrayé la chronique. Le temps de la veillée funèbre voit se rassembler tous ceux qui l‘ont connu de près ou de loin. Les ragots circulent et ils sont nombreux tant le personnage était tissu de contradictions. Ange ou démon ? Chacun s’exprime tour à tour dans ce roman à multiples voix. Les nombreuses facettes de ce personnage nous sont révélées petit à petit, au travers de la vision toute personnelle que chacun a pu en avoir, mais le mystère demeure jusqu’au bout. Un roman pétri de poésie, qui se lit toutefois comme un véritable roman policier à énigmes. Par bonheur, et contrairement à nombre de ses autres romans, les expressions créoles font l’objet de notes en bas de page qui éclairent le lecteur égaré dans la touffeur caraïbe…

J'ai eu du mal à accrocher

5 étoiles

Critique de PA57 (, Inscrite le 25 octobre 2006, 41 ans) - 8 août 2008

C'est le premier roman de Condé que je lis, et j'avoue que j'ai eu du mal à accrocher. Condé y dépeint les habitants d'un petit village de la Guadeloupe. Chaque chapitre est consacré au point de vue d'un des habitants. Cependant, il n'y a pas vraiment d'histoire, c'est un peu comme si on lisait différentes microbiographies des personnages.
En bref, pas mauvais, mais un peu trop décousu pour moi.

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