Les Mains gamines de Emmanuelle Pagano
Catégorie(s) : Littérature => Francophone

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Sa façon de ne pas dire
N’ayant pas lu les Adolescents troglodytes ni ses romans précédents, c’est avec les Mains gamines que je découvre l’univers et l’écriture d’Emmanuelle Pagano. Un sujet fort (il est bon peut-être de préciser qu’à mes yeux, ce pourrait facilement être une réserve) heureusement servi par une écriture authentique. Un traumatisme, comme on dit. Victime et bourreaux sont des enfants, de la même classe, CM2. Une année entière, peut-être ; plusieurs mois en tout cas, ça a duré. Etaient des enfants, plutôt, les bourreaux ; aujourd’hui ce sont des hommes faits, car cela appartient au passé. Au passé, mais toujours présent dans la mémoire collective. Le roman compte quatre parties, on change de narrateur – de narratrice – à chacune. Ce sont des proches des bourreaux, proches d’une manière ou d’une autre, qui parlent. Mais de tous les âges. Qui savent, sans savoir, comme on sait de l’extérieur ; qui n’en sont pas moins habitées, rongées. La victime est là aussi, présente, omniprésente même, mais opaque, ou presque, « aux petits soins » – j’aime cette façon de traiter ce personnage. J’aime aussi le suspens du récit, dans le temps, un temps d’automne (Emmanuelle Pagano ancre son récit dans un terroir, dans un tissu social où les plus riches le sont grâce à la vigne, tandis que d’autres vivent des châtaignes). Et j’aime aussi sa façon de ne pas dire.
Les éditions
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Les mains gamines [Texte imprimé], roman Emmanuelle Pagano
de Pagano, Emmanuelle
P.O.L.
ISBN : 9782846822732 ; 15,20 € ; 25/08/2008 ; 176 p. ; Broché
Les livres liés
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Une très jolie façon de raconter la violence enfantine

Critique de Mirevol35 (mordelles, Inscrite le 4 décembre 2010, 74 ans) - 25 mars 2011
Une découverte !

Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 20 janvier 2009
« Lorsque je roule, et déroule, et enroule encore, des pensées qui lui paraissent, de loin, sans queue ni tête, parce qu’elles sont serpentines, digressives. […] J’aimerais les étirer, noter des phrases, pour éviter que ça se rembobine sans cesse, mais je ne sais pas trop comment m’y prendre. »
« Les mots, je crois bien que ça peut remplacer les fils pour les sutures des plaies »
Merci Feint, pour cette découverte
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